Quelles leçons de management tirer d'un grave accident de bateau?

Publié le 09/04/2013 à 11:50, mis à jour le 11/04/2013 à 13:54

Quelles leçons de management tirer d'un grave accident de bateau?

Publié le 09/04/2013 à 11:50, mis à jour le 11/04/2013 à 13:54

Par Olivier Schmouker

Le Maersk Detector, à Terre-Neuve. Photo: DR

Le navire d'approvisionnement Maersk Detector était en pleine mer, dans le champ pétrolifère de White Rose, au large des Grands Bancs de Terre-Neuve. La houle en provenance du sud s'amplifiait, ce qui compliquait de plus en plus le chargement d'une cargaison depuis la plateforme de forage GSF Grand Banks. C'était l'après-midi du 24 novembre 2011.

La houle s'est tellement amplifiée que le système électronique qui permet au navire de maintenir automatiquement une distance de sécurité avec les colonnes de la plateforme pétrolière a atteint ses limites, et a sonné l'alarme. Celui-ci n'était plus en mesure de garantir une totale sécurité du navire. Un risque de collision menaçait.

Le capitaine en a pris aussitôt conscience et a jeté un œil depuis la cabine pour estimer le danger qu'encourait le navire. Il n'a pas jugé qu'il y avait péril en la demeure, et a donc décidé de ne pas tenir compte de l'alarme. D'autant plus que personne sur le pont ne lui indiquait quoi que ce soit de particulier.

Sur le pont, justement, les officiers en poste avaient conscience que le système électronique avait de la difficulté à maintenir le navire à distance des colonnes de la plateforme pétrolière et que la météo se détériorait à vue d'œil. Mais ils n'ont pas jugé utile d'en informer la cabine de pilotage, se disant probablement que le capitaine savait déjà tout cela et leur donnerait des instructions particulières si la situation le nécessitait vraiment. Ils ont alors donné l'ordre de continuer le chargement, même si cela était de plus en plus difficile à faire. Et ce, sans aucunement se concerter entre eux pour savoir ce qu'il y avait de mieux à faire dans un tel cas de figure.

Résultat? À 15h30, la poupe côté babord du Maersk Detector a heurté une colonne du GSF Grand Banks. Le choc a été tel que le navire et la colonne ont été perforés. Il n'y a eu – par chance – aucune victime, ni pollution, mais on a frôlé la catastrophe.

Dans le rapport d'incident que le Bureau de la sécurité des transports du Canada vient d'émettre, il est notamment déploré :

> «la communication inefficace entre les officiers du pont du navire»,

> le fait que «les officiers de pont n'ont pas travaillé en équipe»,

> le fait que «le capitaine s'est fié à son évaluation visuelle», et non aux «alarmes et avertissements du système électronique».

Que retenir de tout cela pour qui se pique de management et de leadership? Deux choses fondamentales, que l'on oublie pourtant si souvent :

> Une mauvaise communication au sein d'une équipe peut mener au drame.

> L'isolement du leader peut, lui aussi, se traduire par un échec de l'équipe toute entière.

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