Quatre choses à faire pour dire bravo et merci !


Édition du 10 Septembre 2016

Quatre choses à faire pour dire bravo et merci !


Édition du 10 Septembre 2016

Par Benoîte Labrosse

[Photo : dolgachov/123RF]

Nous avons demandé à cinq experts en ressources humaines de présenter les grandes tendances à surveiller en matière de reconnaissance des employés. Quatre grandes stratégies ressortent.

1. Donner une rétroaction continue

«Les mots sont la vraie reconnaissance», juge Peter Hart, chef de la direction et directeur du conseil d'administration des Solutions de reconnaissance Rideau. C'est pourquoi de plus en plus d'entreprises ont mis en place un système de reconnaissance sociale en temps réel des bons coups de leurs employés. «C'est un triangle qui va d'employé à d'employé, d'employé à gestionnaire et de gestionnaire à employé», précise Peter Hart.

Le suivi constant touche également la performance. «Plusieurs multinationales américaines délaissent le processus d'évaluation traditionnel annuel», note Étienne Boucher, CRHA, associé et chef de pratique rémunération chez Normandin Beaudry. «L'idée est d'offrir de la rétroaction en temps réel grâce à plusieurs sources de données, car la technologie le permet, poursuit-il. Les objectifs de chacun peuvent ainsi évoluer au cours de l'année, et la gestion de la performance devient de plus en plus publique et transparente.»

Il faut cependant faire attention de ne pas produire l'effet inverse. «Certains employés discrets ne veulent pas être reconnus publiquement, ça les met très mal à l'aise, prévient Marc Chartrand, CRHA, associé chez PCI-Perrault Conseil. Comme patron, il faut être prudent avec ce genre de démonstration.»

2. Personnaliser la récompense

«Nous vivons dans une société où les besoins spécifiques des personnes sont comblés de toutes sortes de façons. Un bon gestionnaire doit donc être capable de prendre en compte le type de reconnaissance que chacun de ses employés veut, tout en demeurant équitable», fait remarquer M. Chartrand. Certains préfèrent la recevoir en public, d'autres en privé ; les uns en temps, les autres en argent.

Au-delà de la reconnaissance, cette attention personnalisée s'étend à l'ensemble de la rémunération, dite alors «à la carte». «Nous voyons la rémunération se transformer pour répondre le plus possible aux différents besoins selon l'étape de carrière et les générations, souligne M. Boucher. Nous pensons que ça prendra de l'ampleur et que ça ira encore plus loin.»

3. Offrir une gratification instantanée

Intégrer une composante ludique dans ses pratiques de reconnaissance est une autre stratégie qui gagne en popularité. «Il y a de plus en plus d'adeptes de jeux vidéo sur le marché du travail, donc cela pourra répondre à un certain besoin de gratification immédiate», explique Étienne Boucher.

«C'est un type d'outils qui est plus agréable à manipuler pour le gestionnaire», ajoute sa collègue Marie Anik Aussant, associée, communications et performance chez Normandin Beaudry. «L'objectif est de rendre ça le plus attrayant possible, parce que la performance et la reconnaissance ne sont pas évidentes à déployer et à maintenir dans le temps.»

«La ludification est un outil parmi d'autres, souligne toutefois Peter Hart. Il faut s'assurer de choisir le bon programme de reconnaissance pour régler le bon problème au sein de l'organisation.»

4. Former les gestionnaires

Les formations sur la reconnaissance destinées aux gestionnaires sont plus utiles que jamais. «Les nouveaux outils et les nouvelles façons de faire doivent être accompagnés de beaucoup de communication et d'une bonne formation, car le meilleur des programmes, s'il n'est pas bien déployé, ne fera pas ses preuves», indique Marie Anik Aussant.

Selon Jacques Gascon, CRHA, conseiller principal chez PCI-Perrault Conseil, «les entreprises n'investissent pas assez» dans les formations sur la reconnaissance, tant en argent qu'en temps. «Souvent, les gestionnaires sont promus pour leurs habiletés techniques, pas en fonction de leurs habiletés relationnelles», rappelle-t-il.

Peter Hart y va d'une image : «C'est un peu comme une voiture : il faut suivre des cours pour apprendre à conduire. Actuellement, nous donnons les clés des systèmes de reconnaissance aux gestionnaires sans leur apprendre à les utiliser, alors qu'il est nécessaire de comprendre la théorie derrière pour arriver à donner de la vraie reconnaissance.»

 Les cinq avantages liés à l'emploi les plus courants

> Polices d'assurance pour soins de santé et dentaires - primes payées par l'employeur

> Polices d'assurance vie collectives temporaires - primes payées par l'employeur

> Frais de formation - pour les programmes liés à l'emploi

> Allocations pour frais d'automobile et de véhicule à moteur

> Cadeaux et récompenses - avantage non monétaire et en quasi-espèces

Source : Association canadienne de la paie

→ Dans une organisation sur deux, les employés estiment ne pas avoir assez de reconnaissance de la part de leur gestionnaire. Les entreprises déficientes en la matière subissent 21 % plus de départs volontaires que celles qui manifestent leur reconnaissance. Source : Ordre des conseillers en ressources humaines et en relations industrielles agréés du Québec

→ La moitié des employés ne connaissent pas le régime de rémunération de base de leur entreprise. Ils ignorent quelle est la rémunération assortie à chaque poste et pourquoi. Source : Ceridian

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