Pour des leaders non traditionnels

Publié le 19/11/2009 à 16:55

Pour des leaders non traditionnels

Publié le 19/11/2009 à 16:55

Par lesaffaires.com
Dans son plus récent livre, le conférencier et auteur Rémi Tremblay persiste et signe : les entreprises ne sont pas que des outils économiques, mais bien des espaces de réalisation de soi. Le bien-être des individus et des organisations en dépendent.

Sa perception du leadership détonne du discours habituel. Celui qui a été à la tête d'Adecco Canada cosigne, avec Diane Bérard, rédactrice en chef du magazine Commerce, J'ai perdu ma montre au fond du lac (Éditions Transcontinental), un ouvrage où il expose sa vision humaniste du leadership.

Les Affaires - Vous avez été patron pendant plus de 20 ans et vous côtoyez des dirigeants d'entreprise. Nos patrons sont-ils heureux ?

Rémi Tremblay - Je serais porté à dire que plusieurs ne le sont pas. Et malheureusement, ceux qui souffrent le plus sont ceux qui veulent bien faire. Voilà pourquoi il est important de travailler sur soi afin d'atteindre une certaine tranquillité intérieure. Car selon moi, un leader qui n'est pas bien ne sera pas un bon leader.

L.A. - En quoi le fait de ne pas atteindre cette " tranquillité intérieure " nuira-t-il aux prises de décision ?

R.T. - Une situation " d'intranquilité " pousse trop souvent les gens à réagir au lieu d'agir. Ils ne se donnent pas le temps de prendre calmement les décisions afin de faire les actions nécessaires. Ils seront portés à répondre à des impératifs égoïstes plutôt que de servir le bien commun. Ils risquent d'être obnubilés par des considérations personnelles et par leur orgueil, qui les pousse, par exemple, à vouloir préserver une belle image.

L.A. - Qu'est-ce qu'agir pour le bien commun ?

R.T. - C'est analyser l'ensemble des facettes avant d'agir. Par exemple, si un gestionnaire d'hôpital ne tient compte que du bien du patient, ses décisions risquent d'avoir un impact négatif sur les infirmières. Par un effet de domino prévisible, celles-ci seront débordées et risquent d'être moins efficaces. Du coup, on n'atteindra pas l'objectif premier qui était d'offrir le meilleur service possible aux patients. Il en est de même dans le secteur. Le client n'a pas toujours raison.

L.A. - Votre vision du gestionnaire " humaniste " peut-elle s'arrimer aux réalités sur le terrain ?

R.T. - Absolument. Ce qu'il faut comprendre, c'est qu'on ne demande pas au leader d'être nécessairement un patron gentil, on lui demande avant tout d'être un bon patron. Le gentil patron tente de se faire aimer de ses employés, ce qui peut jouer contre lui lorsque vient le moment de prendre des décisions difficiles, comme de mettre à pied des employés pour le bien de l'entreprise. Au contraire, un bon patron aime ses employés, mais il sera capable d'être courageux et de bien faire les choses lorsque viendra le moment de prendre des décisions plus difficiles.

L.A. - Votre approche peut sembler ésotérique ou spirituelle ?

R.T. - On me fait souvent cette remarque, mais je ne crois pas que ce soit ésotérique de soutenir que les leaders - grands patrons ou gestionnaires - doivent apprendre à se découvrir et à se connaître. Qu'ils ne doivent pas s'en vouloir de développer leur capacité d'aimer les gens avec qui ils travaillent et d'être à l'écoute de leurs émotions. En fait, je dis qu'il ne faut pas craindre " d'être " et de parler plus de la vie et cela même - et surtout - au travail.

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