Le syndicat des employés de Postes Canada a fait une dernière offre à son employeur, lundi matin, le prévenant du coup qu'à moins d'une entente d'ici jeudi soir à minuit moins une, il déclenchera la grève.
Le Syndicat des travailleurs et des travailleuses des postes (STTP) a présenté son offre comme étant globale et finale, à prendre telle quelle ou à laisser.
À Postes Canada, on n'a pas tardé à rejeter l'offre du syndicat. Dans un communiqué, la société de la Couronne écrit que "la plus récente contre-offre du syndicat ne contient aucune mesure pour résoudre les problèmes majeurs auxquels l'entreprise est confrontée."
La dernière grève des postes remonte à 1997.
Malgré tout, le président du STTP, Denis Lemelin, assure qu'il reste du temps pour éviter un arrêt de travail.
"Historiquement, à Postes Canada, souvent ça se règle dans les derniers moments", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse lundi avant-midi, dans les locaux du syndicat à Ottawa.
Tout de même, il reproche à l'employeur son "intransigeance".
Après sept mois de négociation en vue de renouveler la convention collective, le STTP affirme que Postes Canada continue d'exiger d'importantes concessions.
M. Lemelin dénonce le recours à des méthodes de travail qu'il dit dangereuses, une réduction de 22 pour cent du salaire des nouveaux employés et l'élimination du régime de congés de maladie, en place depuis plus de 40 ans.
De son côté, Postes Canada rappelle qu'il y a eu un déclin de plus de 17 pour cent du volume de lettres à la poste depuis 2006 et assure que, dans ce contexte, ses offres sont raisonnables.
À ça, M. Lemelin rétorque que oui, "le marché a évolué", mais selon lui, les pertes en lettres ont été remplacées par des augmentations du nombre de colis, les Canadiens faisant de plus en plus d'achats par internet.
Si la grève était déclenchée, ils seraient 48 000 travailleurs sur le pavé. Les 6000 postiers en zone rurale ne feraient pas partie de ce conflit de travail mais ils n'auraient pas grand-chose à distribuer à leur clientèle en cas de grève.
La ministre fédérale du Travail, Lisa Raitt, ne semble pas prête à laisser les choses aller jusque là. Dans une déclaration écrite, diffusée lundi midi, elle affirme: "Tout arrêt de travail aurait des répercussions sur le bien-être économique de notre nation.(...) Je conjure les parties d'en venir à une entente le plus tôt possible, et je le leur conseille vivement."