Les bonnes idées, nous en avons tous. Tout le temps. Le jour comme la nuit. Le malheur, c'est que nous ne les écoutons que trop rarement. Et pour certains même, jamais.
Frédérick Dompierre, 37 ans, a mis au point une technique efficace pour attraper les idées qui flottent dans l'air et, surtout, pour déceler les meilleures et s'en servir pour faire des affaires. Le président et cofondateur de l'entreprise montréalaise en démarrage Liveshout procède en sept étapes.
1. Rêver
«La nuit, je rêve. C'est comme ça que me viennent la plupart des bonnes idées. Comme cette nuit de l'été 2011, où je me suis dit qu'il serait formidable de connaître les émotions vécues simultanément par les habitants des grandes villes du monde entier. De savoir si, au moment où les Parisiens broient du noir, les New-Yorkais, eux, rient. Je me suis alors levé sans réveiller ma blonde, j'ai filé dans le bureau et j'ai noté mon idée, avec le plus de détails possible, y compris ceux qui me paraissaient a priori insignifiants.»
2. Laisser reposer
«Une fois ma trouvaille notée, je l'ai rangée dans mon tiroir à idées. Et je l'ai laissée avec toutes les autres, sachant que seules les excellentes parviendront à en ressortir, un jour. Je l'ai laissée mûrir, des semaines durant. Et elle a effectivement réussi à s'extraire du lot : elle ne cessait de me trotter dans la tête, elle ne me lâchait plus.»
3. Mettre à nu
«Comment savoir si cette idée était vraiment bonne, voire exceptionnelle ? Je l'ai mise à nu. J'ai fait des recherches pour savoir si quelqu'un, quelque part, lui avait déjà porté attention : j'étais le premier. Je l'ai présentée à mes proches, puis à des partenaires d'affaires, telle que je l'avais trouvée : quand j'ai vu leurs yeux briller, je me suis dit que je tenais là quelque chose de merveilleux.»
4. S'entourer
«En octobre 2011, j'ai créé une start-up, Liveshout, pour développer cette idée. Je me suis entouré d'experts afin de pousser plus loin la réflexion. Et j'ai obtenu un coup de pouce d'Inno-centre, qui aide les jeunes entreprises à démarrer.»
5. Décortiquer
«Nous avons pris le temps de décortiquer l'idée pour n'en garder que la meilleure partie. C'est comme ça que nous en sommes venus à nous dire qu'il nous fallait inventer une application permettant d'échanger en temps réel ses émotions avec les membres d'une même communauté. Et que cela pourrait se faire en regardant tous ensemble une même émission de télévision, comme Tout le monde en parle. D'un clic - plus simple encore que Twitter ! - on indique aux autres si on rit ou si on pleure en observant tel ou tel invité. Du même coup, les diffuseurs peuvent aussitôt savoir ce qui pogne, ou pas, et même corriger le tir à toute vitesse s'ils sont en direct.»
6. Tester
«Durant l'automne 2012, nous avons effectué les premiers tests de notre application, Liveshout, dans le cadre du Congrès mondial des technologies de l'information de Montréal : les participants pouvaient s'en servir en regardant les différents conférenciers. Ça nous a permis d'améliorer tout ce qui n'allait pas.»
7. Se lancer
«L'application est maintenant quasi fonctionnelle. C'est pourquoi nous recherchons du financement pour nous lancer vraiment. Nous sommes d'ailleurs sur le point d'accueillir un nouveau pdg, quelqu'un qui va tout faire pour qu'on investisse le marché québécois en 2014, puis le reste du Canada en 2015.»
Des émotions universelles
L'application Liveshout s'appuie sur la classification des émotions du psychologue américain Paul Ekman, établie en 1972. Celle-ci considère que les êtres humains, où qu'ils vivent sur Terre, partagent tous des émotions universelles, soit :
- la tristesse ;
- la joie ;
- la colère ;
- la peur ;
- le dégoût ;
- la surprise ;
- le mépris.
Pour savoir si une idée est exceptionnelle, il ne faut pas hésiter à en parler autour de soi. Car c'est dans le regard des autres que l'on saura si elle est fascinante ou pas.
Présenté par C2MTL
