Objectif : zéro burn-out


Édition du 22 Février 2014

Objectif : zéro burn-out


Édition du 22 Février 2014

Par Suzanne Dansereau

Si les employeurs veulent vraiment réduire le nombre de cas d'épuisement professionnel dans leur entreprise et ainsi diminuer le coût de leurs réclamations d'assurance maladie - qui a atteint des proportions astronomiques -, c'est en revoyant leurs pratiques de gestion qu'ils y parviendront. Des démarches entamées récemment avec des employeurs du Québec et ailleurs au Canada le démontrent.

Il y a cette vaste étude de l'Université de Montréal, effectuée auprès de 63 employeurs québécois (2 162 employés) en collaboration avec l'assureur Standard Life. Il y a la vingtaine de projets pilotes entrepris par le gouvernement du Nouveau-Brunswick à la suite du déploiement de sa stratégie du mieux-être. Il y a aussi la démarche de bien-être et de mobilisation chez Pratt & Whitney, entreprise en 2009 et dont on a livré les plus récents résultats lors d'une conférence Les Affaires tenue le 29 janvier dernier à Montréal.

Toutes ces recherches établissent des corrélations entre certaines pratiques de gestion, le niveau de santé psychologique des employés et le coût des réclamations d'assurance.

Ainsi, certaines pratiques sont susceptibles d'entraîner une hausse des réclamations tandis que d'autres sont liées à des taux plus faibles.

«Il est vrai que les employeurs n'ont pas le contrôle sur tous les facteurs menant leurs employés au burn-out. Mais ils disposent de leviers organisationnels sur lesquels il peuvent jouer pour réduire les risques, indique le sociologue Alain Marchand, de l'Université de Montréal. Plusieurs employeurs ont déjà mis des programmes en place, mais nombre de ces programmes ne font que calmer les symptômes, sans s'attaquer aux causes du stress, et ils n'ont pas d'effet durable.»

Avec son collègue, le médecin Pierre Durand, Alain Marchand dirige la recherche de l'École des relations industrielles de l'Université de Montréal, qui a démarré en 2007 et se terminera en 2015. Dans les 63 entreprises et établissements de l'étude, les chercheurs mesurent la santé psychologique des employés et le climat de travail. Ils vont jusqu'à mesurer le taux de cortisol, l'hormone du stress, chez les employés participants. Ils évaluent les facteurs à la fois organisationnels et extérieurs au travail qui ont un impact sur les troubles de santé mentale (épuisement professionnel, dépression et détresse psychologique).

Dans la première phase de leur étude, ils ont observé une corrélation positive entre des taux élevés de réclamations d'assurance invalidité pour des problèmes de santé mentale et certaines pratiques de gestion : l'absence de cohérence entre la performance, la reconnaissance et la rémunération d'un employé ; l'absence de participation des employés aux structures décisionnelles ainsi que dans la gestion de leur temps de travail.

Qui plus est, ils ont établi une corrélation positive entre le burn-out et la supervision abusive, les trop fortes demandes psychologiques, l'insécurité en emploi et une mauvaise utilisation des compétences.

Les chercheurs en sont maintenant à la deuxième phase de leur recherche. Après avoir déterminé les facteurs de risque, ils veulent tester de nouvelles pratiques de gestion qui corrigeront le tir.

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