Mobiliser 1 000 personnes autour d'un même objectif


Édition du 22 Février 2014

Mobiliser 1 000 personnes autour d'un même objectif


Édition du 22 Février 2014

Par Claudine Hébert

Mélissa Kucbel Saumier, gestionnaire de projet 1 000 jours pour savourer la vie.

Lorsque la directrice générale de la Fondation OLO, Élyse Boyer, a présenté l'idée du projet 1 000 jours pour savourer la vie aux membres de son conseil d'administration et à ses deux principaux bailleurs de fonds (Avenir d'enfants et Québec en forme), tous ont été unanimes : pas question de s'embarquer dans cette ambitieuse et complexe aventure... à moins d'embaucher un solide gestionnaire de projet pour diriger le tout.

Depuis sa création en 1991, la Fondation OLO a pour mission d'amasser les ressources nécessaires pour l'achat d'oeufs, de lait et de jus d'orange pour les mères et leurs bébés à naître. Mais voilà, l'organisme s'est donné un nouveau mandat pour les cinq prochaines années. D'ici 2018, la Fondation veut amener les familles du Québec, et plus particulièrement celles qui sont vulnérables, à adopter de saines habitudes alimentaires au cours de la grossesse et pendant les deux premières années de vie de l'enfant. Une période qui totalise 1 000 jours.

En quoi le projet est-il si complexe ? «Nous devons collaborer avec nos partenaires du milieu communautaire, soit les responsables des banques alimentaires et des cuisines collectives dans toute la province. Il y a aussi des universitaires (chercheurs et nutritionnistes) ainsi que les intervenants des 93 centres de santé et de services sociaux [CSSS] avec lesquels on collabore régulièrement. Au total, ce sont les avis et commentaires de plus de 1 000 personnes que l'on doit faire arrimer pour développer les outils les mieux adaptés selon les réalités de chaque région du Québec», explique Mélissa Kucbel Saumier, gestionnaire de projet 1 000 jours pour savourer la vie.

Il faut, précise-t-elle, tenir compte des facteurs multiculturels, des conditions de vie dans les municipalités et les quartiers, des zones où le dépanneur constitue le principal approvisionnement alimentaire et des façons de faire des différents milieux communautaires. «Bref, il faut produire des recettes faciles à lire et à comprendre, des recettes dont les ingrédients sont abordables, accessibles tout en contenant moins de sel, de sucre et d'agents préservatifs», rapporte la gestionnaire.

Gestion de risques

Comment réussir ce défi ? Il faut commencer par bien gérer les risques, dont le plus important est le refus des intervenants. «Nous ne sommes pas les employeurs de ces intervenants. On ne peut imposer nos idées. On ne peut que suggérer et espérer avoir leur approbation», explique Mme Kucbel Saumier.

Dès le départ, il a donc fallu multiplier les rencontres, les rendez-vous et faire preuve de beaucoup d'humilité, reconnaît la gestionnaire. «La complexité de ce projet réside principalement dans la gestion humaine, la gestion interrelationnelle. Des éléments qui ne s'apprennent pas lors de la certification en gestion de projet, mais au fil des ans, avec l'expérience», souligne Mme Kucbel Saumier, qui comptait trois années à titre de conseillère principale en gestion de projet au Cirque du Soleil avant de se joindre à la Fondation OLO, au printemps 2013. «J'ai toujours été sensible aux projets de responsabilité sociétale. J'ai donc saisi l'occasion lorsque la Fondation a créé le poste de gestionnaire de projet», rapporte-t-elle.

Son rôle, durant son passage au Cirque, était cependant très différent de celui qu'elle assume aujourd'hui. «Je devais aider tous les gestionnaires de projet, peu importe leur service (TI, spectacles, ressources humaines), à bien exécuter leurs tâches et à adopter les meilleures pratiques de gestion. À cette occasion, j'ai eu l'occasion de développer des outils pour leur permettre de bien gérer leurs projets», indique-t-elle.

Autre risque majeur auquel se heurte le projet de la Fondation OLO, combler d'ici 2018 le manque à gagner de son budget. Il faut savoir que le projet 1 000 jours pour savourer la vie est basé sur un budget de 5 millions de dollars, dont seulement 4 M$ sont déjà en banque grâce aux dons d'Avenir d'enfants et de Québec en forme. «Nous avons 5 ans pour trouver le million de dollars qui manque. Un mandat qui revient à notre service de philanthropie», signale la gestionnaire.

Cet argent servira principalement à produire les divers outils (vidéos, formation en ligne, livres pour enfants), à payer les salaires ainsi qu'à évaluer les retombées, à savoir si les mères ont changé leurs habitudes alimentaires. «Et il faudra sans doute un autre projet pour évaluer si les enfants ayant bénéficié de ce programme auront tiré profit de notre initiative au fil de leur développement», ajoute la gestionnaire de projet.

En attendant, les premiers outils du projet 1 000 jours pour savourer la vie seront produits d'ici l'automne 2014. Quant aux premières véritables interventions auprès des mamans, elles devront débuter à l'été 2015.

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