Méchants recruteurs !

Publié le 01/06/2008 à 00:00

Méchants recruteurs !

Publié le 01/06/2008 à 00:00

Par Nathalie Francisci

2 Le recruteur part à la chasse aux candidats. S'il a de la chance, il aura entre les mains une description de poste réaliste, et non une liste sans fin de qualités, d'exigences et de diplômes impossibles à combiner. Il aura pu rencontrer l'employé qui quitte l'entreprise bien avant son départ pour mieux comprendre le contexte et le profil de candidat recherché. Il aura évalué les candidatures à l'interne pour éviter les frustrations qu'il susciterait s'il recrutait à l'extérieur une expertise qui existe dans l'entreprise. En réalité, le recruteur a déjà sur son bureau des dizaines de postes à combler et il passe son temps à vérifier ses courriels pour voir si la miraculeuse candidature ne s'y trouve pas. Il place des annonces sur le Web, il fouille désespérément dans sa base de données qui n'est ni à jour (eh oui ! les candidats bougent vite et partent sans laisser d'adresse), ni fonctionnelle.

3 Le comité de sélection s'organise. Les candidats qualifiés devraient être invités à venir rencontrer le recruteur et le gestionnaire pour être évalués selon les mêmes critères et sur une même période de temps. La réalité ? Le recruteur fait passer des entrevues à la chaîne, et comme il n'a pas le temps d'étudier tous les profils et qu'il doit satisfaire simultanément plusieurs clients, il fait de son mieux. Le gestionnaire rencontre un candidat à la fois en fonction de son agenda et de la réception des candidatures. Résultat : il ne se souvient plus du candidat qu'il a vu au début du processus, il perd patience et demande sans cesse au recruteur de nouvelles candidatures pour pouvoir comparer. Finalement, le meilleur candidat rencontré il y a trois semaines se désiste et le processus de recrutement repart à zéro. Les autres candidats sont éliminés, le recruteur les remercie sans vraiment leur expliquer pourquoi, et tout le monde est frustré.

4 Le candidat finaliste apparaît enfin. Le recruteur le fait asseoir dans son bureau en présence de son gestionnaire et tous deux le bombardent de questions, tout en lui vantant les mérites de l'entreprise. Pressés par les exigences de l'organisation qui appelle à l'aide, on saute les étapes. On fait une offre au pauvre candidat, qui n'en croit pas ses yeux et demande 48 heures pour réfléchir. En rentrant chez lui, il appelle ses amis et apprend que l'entreprise cherche à recruter depuis plusieurs semaines. Sans succès. Un doute l'assaille. Il hésite, mais le recruteur fait pression sur lui. En y réfléchissant, le candidat accepte à condition de revoir le gestionnaire pour s'assurer de son choix. Ce dernier s'impatiente et s'offusque de sa demande.

5 Enfin, l'entreprise décide de promouvoir un employé à l'interne et ferme le dossier. Le recruteur est si heureux de passer au mandat suivant qu'il oublie de rappeler le candidat (ou bien il se sent tellement mal à l'aise qu'il préfère fermer les yeux sur son manque de courage). Et on passe au mandat suivant...

Méchants, les recruteurs, vous dites ?

nathalief@venatus.com

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