Martin Lavigne ne frappe plus de coups de circuit pour gagner sa vie, mais fait sa marque dans les ligues majeures de la finance.
PLUS: CLIQUEZ POUR VISIONNER DES EXTRAITS DE L'ENTREVUE VIDÉO AVEC MARTIN LAVIGNE
«Il faut s'établir une vision, y croire et le faire avec passion», affirme l'ancien joueur de baseball professionnel.
Premier vice-président, Solutions d'affaires aux tiers, à la Banque Nationale Groupe financier, Martin Lavigne, 38 ans, a été nommé au prestigieux classement du Canada's Top 40 Under 40 pour l'année 2009.
Le jeune gestionnaire dirige le développement, la gestion et la coordination de la distribution des produits et services aux tiers pour le Groupe financier et supervise quelque 300 employés répartis à l'échelle du Canada.
Bien qu'ayant troqué le bâton de baseball pour la calculette - quoique quelques battes trônent patiemment dans un coin de son bureau du centre-ville - les figures inspirantes du jeune cadre sont toujours les Vince Lombardi de ce monde.
Lesaffaires.com - En 2008, la Banque nationale vous désigne pour bâtir une nouvelle division : Solutions d'affaires aux tiers. En dépit du contexte de crise économique, vous relevez le défi d'unifier quatre unités en une seule division. Quelle a été votre stratégie?
ML - Lorsqu'on prend différentes organisations et qu'on veut qu'elles travaillent ensemble, cela implique souvent différents défis. Des défis de langue par exemple, parce que l'unité Solutions d'affaires aux tiers est pancanadienne, d'Halifax jusqu'à Victoria. Il faut donc regarder la culture et essayer de la changer vers une culture très collaboratrice, avec de bonnes valeurs, et surtout, d'arriver avec une approche intégrée. Cela prend du temps et énormément d'écoute.
Je pense également qu'il faut créer une vision. On s'est créé une vision avec une nouvelle proposition de valeurs qui regrouperait l'ensemble des unités Solutions d'affaires aux tiers.
La journée où tu as une vision commune, à laquelle tout le monde croit, à laquelle tout le monde veut s'accrocher, peu importe le silo dans lequel tu travaillais avant, est le début d'une nouvelle culture.
La.com - Et comment arrivez-vous à véhiculer cette vision?
ML - Ça prend une bonne équipe, une équipe ouverte. Une équipe qui veut apporter des changements. Je suis privilégié à cet égard. Il fallait que tout le monde se parle et adhère à la vision. Puis, il faut faire le changement progressivement et aller de petites victoires en petites victoires, pour éventuellement être capable d'atteindre la vision ultime qu'on s'est donnée.
La.com - Comment décririez-vous votre style de leadership?
ML - Il faut savoir adapter son style de leadership à la situation, que ce soit un leadership participatif ou un leadership autoritaire. Dans certaines situations, dans les périodes de crise par exemple, ce n'est pas du tout le même style de leadership que dans une période de croissance. À la base, un bon leader doit être à l'écoute et doit savoir communiquer, mais aussi être capable de prendre des décisions difficiles.
Un style de leadership doit être varié. Et parfois, il faut savoir faire varier le style de leadership en fonction des employés. Que ce soit avec la génération X, Y ou même les baby-boomers, le leader doit s'ajuster. Auparavant, je crois que c'était aux employés de s'ajuster au leader; maintenant, les leaders doivent également démontrer de la flexibilité dans leur style pour être capables de rejoindre tous leurs employés et s'assurer que tout le monde travaille dans un même intérêt.
La.com - Avez-vous une habitude, une petite routine qui vous permet d'optimiser votre productivité?
ML - La gestion du temps est la clé, surtout pour ceux qui ont de jeunes enfants ou des familles. Personnellement, je suis un lève-tôt. J'aime arriver au bureau quand tout le monde n'y est pas. Et vraiment, c'est à ce moment-là que je suis très productif. Et c'est ce que j'essaie de me discipliner à faire le plus souvent possible pour augmenter ma productivité.
Et souvent, je vais me programmer des rendez-vous avec moi-même. Je pense qu'il faut prendre du temps pour réfléchir, pour penser. Mais si on ne le met pas à notre agenda, la journée finit, la semaine finit, le mois finit.
Donc mes petits trucs, c'est de trouver les temps les plus productifs et de me réserver du temps avec soi-même pour réfléchir, sans Blackberry ou iPhone, téléphones ou courriels.
La.com - À 19 ans, vous signez un contrat avec le club-école des Dodgers de Los Angeles. En quoi votre parcours dans le baseball professionnel a fait de vous un bon cadre?
ML - Qui je suis aujourd'hui m'a été enseigné par le baseball. Le sport professionnel m'a enseigné l'éthique de travail, la discipline et le travail d'équipe. Je crois que le baseball est le sport d'équipe le plus individuel qui existe. Donc, comment performer tous les jours? Comment savoir exceller? Quand on joue dans le professionnel, il faut savoir performer à tous les jours, à toutes les présences, même si on fait partie d'une équipe.
Aussi, la passion avec laquelle j'entretiens mon travail. Et toutes les valeurs que j'ai aujourd'hui, comme mon intégrité, me viennent du sport professionnel. Toutes les valeurs qu'on m'a enseignées à ce moment-là, je les transpose aujourd'hui dans ma vie personnelle et professionnelle, tous les jours.
La.com - Avez-vous un conseil à donner aux jeunes leaders en affaires qui souhaitent se démarquer?
ML - Il faut s'établir une vision, y croire et le faire avec passion. Malheureusement parfois, il faut savoir ne pas compter ses heures. Il faut toujours se donner les moyens de ses ambitions. Parfois on a de l'ambition, mais on ne se donne pas les moyens.
L'éthique de travail, la passion, les valeurs... S'établir des valeurs de base, personnelles, et les amener au travail, les amener dans tout ce que l'on fait, dans tout ce que tu fais, et je pense que c'est comme ça que les résultats arrivent ultimement.
