Leçons de leadership, selon Gérald Tremblay

Publié le 03/10/2008 à 21:15

Leçons de leadership, selon Gérald Tremblay

Publié le 03/10/2008 à 21:15

Par lesaffaires.com
Un leader a-t-il le droit de se tromper ? Et si oui, doit-il admettre ouvertement ses torts ? Le maire de Montréal, Gérald Tremblay, l'a fait à deux reprises au cours des 18 derniers mois. Quelles leçons en tirer ?

Décembre 2005 : le maire Gérald Tremblay annonce, penaud, que son administration corrigera le budget qu'elle vient de déposer. Pourquoi ? Les Montréalais l'accusent depuis des semaines d'avoir trahi sa promesse électorale de ne pas hausser les impôts fonciers. Février 2007 : il abdique une fois de plus devant l'opinion. L'avenue du Parc ne portera pas le nom de l'ex-premier ministre Robert Bourassa. Il reconnaît que l'idée semble déplaire à une majorité de citoyens du quartier et admet qu'il aurait dû prendre le pouls de la population. Il est assailli de critiques pendant la crise ; mais, après qu'il se fut ravisé, on lui reproche de manquer de leadership.

Pourtant, les patrons, qu'ils dirigent un petit service ou toute une entreprise, devraient s'inspirer de Gérald Tremblay. " L'acte de contrition est un comportement encore largement inconnu des patrons des grandes sociétés ", dit Vincent Sabourin, professeur à l'École des sciences de la gestion de l'UQAM et membre du Groupe de recherche sur le leadership stratégique et la gestion de l'expérience client. Les observateurs du milieu des affaires s'accordent pour dire qu'il y a quelques enseignements à retenir des récents déboires du maire de Montréal.

Leçon 1

Nul n'est infaillible

Le leadership peut s'accommoder de l'erreur tant qu'elle n'érode pas sa pierre d'assise, la crédibilité. " Admettre une erreur peut même, dans certaines circonstances, consolider la crédibilité et accroître l'influence d'un leader ", affirme Pierre Lainey, chargé de formation en management à HEC Montréal. " Reculer n'est pas grave si ça vous permet de vous adapter ", croit pour sa part Vincent Sabourin.

Leçon 2

Il faut trouver le ton juste

Le mea-culpa est un savant dosage d'humilité et de relations publiques menées auprès des membres de l'organisation. " Les gens qui admettent leurs torts du bout des lèvres se placent dans une situation délicate, soutient Pierre Lainey. Il faut éviter de diluer le message dans le seul but d'éviter la controverse, car on risque plutôt de provoquer le contraire de l'effet recherché. " " Quand on est un leader solide, la candeur a du bon, dit Laurent Lapierre, titulaire de la Chaire de leadership Pierre-Péladeau à HEC Montréal. Gérald Tremblay a su préserver son capital de sympathie. "

Leçon 3

Ne pas jeter le blâme sur autrui

Laurent Lapierre se plaît à évoquer le souvenir de ce professeur de français, à la petite école, qui n'aimait pas qu'on relève ses fautes au tableau. " Chaque fois, elle cherchait à s'amender en nous faisant croire qu'elle voulait vérifier si nous étions attentifs ", s'insurge-t-il. " Blâmer les autres est mal vu et érode la crédibilité, reprend Pierre Lainey. Tôt ou tard, ça se sait. Les organisations sont des systèmes ouverts où les rumeurs circulent. La responsabilité de l'erreur doit être proportionnelle au rôle que chacun joue dans l'organisation. Mais ça demande du courage. "

Leçon 4

Le temps n'arrange pas toujours les choses

Il faut corriger le tir avant qu'il ne soit trop tard. " J'ai souvent vu des leaders avouer avoir pris de mauvaises décisions, puis mettre en place un mécanisme afin de prévenir les dégâts, pour le plus grand bénéfice de l'organisation ", dit Pierre Lainey.

Leçon 5

Avouer ses erreurs, c'est bien, mais ne pas les répéter, c'est mieux

" Un leader gagne en crédibilité en avouant ses erreurs, poursuit Pierre Lainey. Mais s'il en fait souvent, il sème plutôt le doute dans son entourage. On risque alors de le voir comme un individu déconnecté, incapable d'apprendre de ses erreurs et d'acquérir de l'expérience. Certes, il est inévitable de faire des erreurs, mais les leaders efficaces ne font pas deux fois la même. "

Leçon 6

Trouver des appuis avant de passer à l'action

" Il faut s'assurer d'avoir l'appui des parties avant de prendre une décision, affirme Vincent Sabourin. Si nos clients et nos employés ne sont pas derrière nous, nous serons obligés de reculer. "

Cet article a été publié dans la revue Affaires Plus en avril 2007.

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