Le vert, c’est bon pour les affaires

Publié le 15/01/2010 à 09:47

Le vert, c’est bon pour les affaires

Publié le 15/01/2010 à 09:47

La « vertitude » des entreprises quant au développement durable risque-t-elle de pâlir avec les difficultés économiques que l’on connaît ? Est-ce toujours rentable de paraître écologique ou s’agit-il d’une dépense inutile ?
- Jacques

Vu la prise de conscience généralisée des consommateurs en matière environnementale, un nombre croissant d’organisations semblent vouloir porter une attention accrue aux enjeux liés au développement durable.

Ainsi, considérant que plus de 2% des émissions de gaz à effet de serre peuvent être attribuées directement aux technologies de l’information (TI), il n’est pas étonnant de constater que les «technologies de l’information vertes» ont pris un essor important au courant des dernières années.

Ceci dit, certains pourraient croire que dans le contexte de récession mondiale, les initiatives liées aux TI vertes seront mises en veilleuse pour quelque temps. Chose certaine, plusieurs organisations débattent du bien-fondé des stratégies dans leur secteur d’activité respectif, et les TI vertes n’y échappent pas.

Bien que certaines organisations puissent songer sérieusement à mettre en veilleuse leurs initiatives de développement durable, plusieurs voient plutôt dans les TI vertes une occasion formidable de créer et de préserver la valeur pour l’entreprise, au moment même où protéger la rentabilité économique n’a jamais autant compté.

Recourir aux TI vertes pour réduire les coûts

Les TI vertes sont parfois perçues comme un luxe que les organisations ne peuvent se permettre qu’en temps de prospérité économique. Pourtant les TI vertes peuvent contribuer à réduire les coûts énergétiques et à optimiser les opérations, tout en maintenant une contribution positive sur l’environnement et la société.

Les organisations connaissent désormais certains moyens de concilier la réduction des coûts et le développement durable en TI. La consolidation des serveurs et la virtualisation, deux exemples d’approches parmi les plus courantes, peuvent entraîner un effet mesurable sur le plan financier tout en réduisant directement les coûts énergétiques et les coûts d’acquisition de matériel informatique.

Mais que fait-on ensuite? Voici quelques façons concrètes pour les entreprises d’utiliser les TI vertes afin de réaliser des économies immédiates et récurrentes pour traverser cette conjoncture difficile :

• Regrouper les sources d’approvisionnement

La consolidation des sources d’approvisionnement peut permettre d’importantes économies. Qui plus est, elle peut avoir une incidence environnementale appréciable. Au moment d’optimiser le processus d’approvisionnement, prenez bien en compte les pratiques de développement durable des fournisseurs en les sélectionnant.

• Élargir les capacités des outils de gestion des systèmes de TI

Une meilleure gestion des applications et de l’infrastructure constitue une mesure importante pour réduire la consommation énergétique opérationnelle. Cela ne se résume pas à la gestion des serveurs; de nos jours, les organisations utilisent les outils de gestion des systèmes dans d’autres secteurs d’activité, comme celui de la gestion des actifs (par exemple en mettant en veille automatiquement tous les moniteurs des postes de travail inutilisés le soir et la fin de semaine).

• Adopter la téléphonie IP et la technologie sans fil

Simplifiez et réduisez l’ampleur de l’infrastructure de réseau physique requise par votre organisation. Vous réduirez ainsi les coûts à court et à long terme, et votre empreinte écologique par le fait même.

• Revoir les politiques de déplacement et les modalités de travail flexible

Les outils de collaboration, comme la téléconférence, peuvent avoir un effet financier positif et immédiat. Votre organisation a probablement déjà restreint les déplacements. Mais a-t-elle mis les TI à contribution pour que les besoins opérationnels soient satisfaits? Ces mêmes outils peuvent aussi servir à élargir et à améliorer le régime de télétravail.

Ces constats concernant la réduction des coûts fait partie d’une série d’observations présentées dans un nouveau rapport co-rédigé par Deloitte et CFO Research Services : The Next Wave of Green IT fait état des résultats d’un vaste sondage mené auprès de plus de 350 organisations du monde entier, incluant au Canada, à l’égard de la responsabilité d’entreprise.

Aligner les actions en développement durable aux objectifs d’entreprise

Le rapport présente différentes constatations spécifiques à chaque pays. Bien entendu, elles permettent de comparer la situation du Canada à celle du reste du monde. Voici plusieurs éléments spécifiques au Canada :

• Nous commençons à avoir à cœur la responsabilité d’entreprise

Les TI vertes sont une composante importante des stratégies générales de responsabilité d’entreprise. À l’heure actuelle, deux tiers des organisations canadiennes (67 %) considèrent l’amélioration de la responsabilité d’entreprise comme une priorité du conseil d’administration et des dirigeants.

Il s’agit là du résultat de la vague d’intérêt pour le développement durable et les changements climatiques chez les actionnaires, les investisseurs institutionnels et les citoyens. Les gens se préoccupent beaucoup des questions environnementales au Canada, et les organisations en tiennent compte.

• Nous recherchons des résultats tangibles sur les affaires

Pour 83 % des répondants canadiens – proportion plus élevée que pour tout autre endroit au monde – le contrôle des coûts, l’augmentation de l’efficience et la réduction des déchets par l’adoption de pratiques opérationnelles responsables d’un point de vue environnemental sont des priorités élevées.

Autrement dit, nous souhaitons que les initiatives de développement durable profitent à l’entreprise. Il s’agit là exactement du genre de responsabilité à l’égard de la rentabilité économique qui s’impose lors d’une récession. C’est d’ailleurs pourquoi une attention accrue aux pratiques de développement durable est profitable pour les affaires.

• Nous avons besoin de meilleures mesures

En l’absence d’outils d’évaluation appropriés, le développement durable restera une bonne idée, une idée sans incidence véritable sur les activités. Des mesures bien ciblées permettent aux fonctions des TI de démontrer la valeur réelle des initiatives de TI vertes pour l’entreprise. À l’heure actuelle, les organisations canadiennes sont moins nombreuses que leurs homologues à l’étranger à mesurer la consommation énergétique totale, l’efficacité énergétique, l’efficience de l’infrastructure des centres de données ou la production de dioxyde de carbone.

Pour aligner les actions en développement durable avec les objectifs d’affaires de l’organisation, les TI doivent commencer par comprendre le rôle attendu de ces objectifs (conformité ou facilitateur stratégique?). En parallèle, une évaluation des capacités actuelles des TI en matière de développement durable permet de faire le point sur l’écart à combler pour réaliser les objectifs de l’organisation.

Finalement, une planification concertée des différentes fonctions permettra d’aboutir à un plan d’action complet qui sera profitable tant d’un point de vue économique que de ceux du développement de la société et de la préservation de l’environnement.

Sébastien Blais, associé, services-conseils en technologie, de Deloitte, et Yifeng Song, analyste, services-conseils en technologie, de Deloitte.

À la une

Il faut concentrer les investissements en R-D, dit le Conseil de l’innovation du Québec

24/04/2024 | Emmanuel Martinez

L’État devrait davantage concentrer les investissements en R-D dans certains secteurs, selon le Conseil de l’innovation.

Repreneuriat: des employés au rendez-vous

23/04/2024 | Emmanuel Martinez

REPRENEURIAT. Le taux de survie des coopératives est bien meilleur que celui des entreprises privées.

De nouvelles règles fiscales favorisent le repreneuriat familial

Édition du 10 Avril 2024 | Emmanuel Martinez

REPRENEURIAT. Elles devraient stimuler le transfert d'entreprise à des proches.