Le travail féminin enrichit les entreprises

Publié le 27/08/2009 à 15:49

Le travail féminin enrichit les entreprises

Publié le 27/08/2009 à 15:49

Par lesaffaires.com
" Un total gaspillage de talents exceptionnels ", dit Fleur Bothwick, directrice du programme Diversité et inclusion pour la zone Europe, Moyen-Orient, Inde et Afrique chez Ernst & Young, lorsqu'on lui demande quel est l'impact économique sur une société de l'inactivité de près de la moitié de la main-d'oeuvre féminine.

La firme internationale de services-conseils a récemment publié un rapport, Groundbreakers - Using the strength of women to rebuild the world economy, qui met en lumière le vaste potentiel économique des femmes et leur impact important sur la croissance. Aucune économie ne peut faire fi d'une telle ressource, lit-on dans le rapport Tendances mondiales de l'emploi des femmes, publié en 2008 par le Bureau international du travail (BIT). Ainsi, les pays qui, pour des raisons culturelles, sociales ou autres, négligent cet apport en paient le prix : le Maghreb et le Moyen-Orient - hormis Dubaï ou le Qatar - sont parmi les régions les plus pauvres et les plus stagnantes économiquement. Leurs taux d'emploi féminin sont aussi les pires de la planète.

Les ratios emploi-population sont de 28 % de femmes contre 70,3 % d'hommes au Moyen-Orient, et de 21,9 % versus 69,1 % dans le Maghreb, soit la plus grande disparité de la planète. Les taux de chômage des femmes y sont les plus élevés au monde.

À l'inverse, note le rapport, la région qui a le mieux réussi au chapitre de la croissance économique au cours de la dernière décennie, l'Asie de l'Est, " est celle qui enregistre le plus fort taux régional d'activité des femmes, de faibles taux de chômage et des écarts entre les sexes relativement peu importants ".

Selon une étude publiée dans le Global Economics Paper, de Goldman Sachs en avril 2007, réduire l'écart entre les taux d'emplois des hommes et des femmes aurait un impact énorme sur l'économie mondiale. Cela ferait croître le PIB des États-Unis de 9 %, celui de la zone euro de 13 %, et celui du Japon de 16 %. " Encourager les femmes à intégrer le marché de l'emploi a été la principale source de dynamisme de la zone euro. "

Combler le fossé

Cela dit, selon le rapport du BIT, la participation accrue des femmes présente un fort potentiel de contribution au développement économique seulement si les emplois qu'on leur propose sont décents, et non pas mal payés et précaires. Par ailleurs, la plupart des régions ont beaucoup de chemin à faire pour intégrer économiquement les femmes.

Dans son rapport, Ernst & Young souligne qu'aucun pays n'a réussi à combler le fossé entre les hommes et les femmes sur le marché de l'emploi. Les quatre pays les plus performants - la Norvège, la Finlande, la Suède et l'Islande - l'ont réduit de 80 %.

La firme a décidé de combler son propre fossé interne. Elle embauche autant de jeunes femmes que de jeunes hommes, mais celles-ci partent après quelques années, au moment où elles ont des enfants, provoquant une perte de talents.

Le programme géré par la Londonienne Fleur Bothwick constitue une des six priorités globales de la firme. Et ce n'est pas par altruisme : " La présence des femmes est essentielle pour demeurer un leader dans notre marché. "

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