Le travail, un casse-tête pour les jeunes?

Publié le 01/09/2017 à 11:10

Le travail, un casse-tête pour les jeunes?

Publié le 01/09/2017 à 11:10

Par François Remy

INFOGRAPHIE. Paresseuse et sans ambition la nouvelle génération de travailleurs? Voyons ce qu’elle a en tête.

Mal entendus. La moitié de la population mondiale a moins de 30 ans et pourtant, en entreprise, en politique, en général, les dirigeants n’écoutent pas les jeunes. 55,9% d’entre eux estiment que leur avis n’est pas pris en compte lors de décisions importantes, ressort-il de la toute nouvelle étude des Global Shapers.

Cette communauté initiée par le Forum économique mondial a récolté les opinions de dizaines de milliers d’hommes et de femmes âgés de 18 à 35 ans dans quasiment chaque pays de la terre. Car l’influence de cette génération va grandissant, à mesure qu’elle occupe de plus en plus de place au cœur de la main d’œuvre, de la base électorale ou des consommateurs.

En ne prêtant pas attention aux jeunes, les décideurs agissent à leurs risques et périls. Et tombent parfois dans le piège de la caricature du fraîchement diplômé, indécis et sans véritable ambition professionnelle, qui changera d’emploi comme de sous-vêtements.

Les jeunes ont pourtant des opinions bien tranchées au sujet du travail.

De vrais bourreaux

En parlant de conception erronée, il y en a une aussi qui a la vie dure dès qu’on aborde la thématique: «les jeunes sont paresseux».

Selon l’étude, ce serait même tout le contraire. Les enfants de l’internet se montrent particulièrement carriéristes.

Il suffit de leur demander le critère le plus important pour considérer une offre d’emploi, le salaire s’impose largement (49,3%), suivi par le sentiment d’avoir un but ou un impact sociétal (40,6%) et les perspectives de progression pour la carrière (40%).

Seuls 16% se disent prêts à sacrifier leur poste et leur paie pour pouvoir davantage apprécier la vie en dehors du boulot.

Et pour grossir le trait encore un peu plus, les résultats indiquent que l’écrasante majorité des jeunes travailleurs (81,1%) envisageraient de s’expatrier au-delà des océans pour étoffer leur curriculum vitae.

Ils jettent d’ailleurs leur dévolu sur cinq destinations principales: les États-Unis, le Canada (!), le Royaume-Uni mais aussi l’Allemagne (8,2%) et l’Australie (5%).

«Il sera intéressant de continuer à mesurer cette tendance alors que le nouveau président américain développe une tout autre politique», soulignent les auteurs. Réflexion également valable pour la Grande-Bretagne qui divorce de l’Union européenne.

À cultiver

Mais ne nous y méprenons pas. Derrière ce portrait de jeunes «bourreaux de travail» se cache le fait que l’emploi est parfaitement intégré dans leur conception de l’existence.

«Ils voient le travail comme une fonction intégrale et non comme un opposé binaire de la vie», notent les chercheurs du réseau Global Shapers. Autrement dit, les jeunes présentent un sens prononcé de l’accomplissent par le travail. Accomplissement personnel ou communautaire.

D'ailleurs, si sur l’ensemble des jeunes questionnés, l’enjeu essentiel du monde des affaires est de créer des emplois (30,5%), en Amérique du Nord, il s’agirait d’améliorer les conditions de vie (31,1%). 

La relève professionnelle ne se laisse toutefois pas bercer par ses certitudes. Nos jeunes nourrissent aussi certaines craintes telles que l’insuffisance des emplois disponibles (23%), une concurrence trop intense (30,3%) et le manque d’expérience (39,5%).

Notons au passage une différence régionale apparue dans le sondage concernant l’Amérique du Nord, où la problématique la plus angoissante serait le «manque d’amis, de mentors ou de contacts au sein des entreprises» (32,5%).

Les employeurs pourraient néanmoins rapidement dissiper le inquiétudes en assurant une culture d’entreprise adaptée à cette jeunesse. En lui offrant l’occasion de prendre part à la stratégie (41,4%) ou en cultivant l’échec comme une expérience d’apprentissage (33,9%).

Tout ceci ne serait-ce pas une démonstration de maturité?

 

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