Le lab: La douce musique de l'innovation


Édition du 01 Février 2014

Le lab: La douce musique de l'innovation


Édition du 01 Février 2014

Par Olivier Schmouker

Simon Bertrand n'avait jamais imaginé qu'un jour il deviendrait le président cofondateur d'une entreprise. Son rêve de jeunesse, c'était la musique. Il voulait même en faire son métier, après avoir étudié le quatrième art des années durant.

«J'ai fini par réaliser que je ne serais jamais aussi bon musicien que je voulais l'être, si bien que je me suis concentré sur d'autres centres d'intérêt, comme l'herboristerie», m'a expliqué celui qui dirige depuis 2010 Rise Kombucha, un fabricant montréalais de boissons à base de thé fermenté.

Il n'a pas pour autant abandonné la musique. Elle fait même toujours partie intégrante de sa vie, mais d'une manière inusitée. «Je continue de jouer de la guitare chez moi. Ça me fait du bien. Mais surtout, j'applique ce que m'a appris la musique à mon travail, en particulier lorsqu'il me faut être créatif», m'a-t-il dit, sourire en coin, en baissant la voix pour que ses collègues présents dans la salle commune du bureau du Mile End ne l'entendent pas.

Ainsi, quand Simon Bertrand se trouve en réunion de remue-méninges, il perçoit les autres comme les membres d'un groupe de musique. «Quand je jouais dans un band de jazz, j'adorais les instants magiques d'improvisation. Car chacun part à l'aventure à tour de rôle, et les autres l'accompagnent dans une harmonie parfaite, presque mystique. C'est la même chose en réunion : je veille, l'air de rien, à ce que l'harmonie règne», m'a-t-il confié, en soulignant que c'était comme ça que les bonnes idées pouvaient naître.

De même, la musique lui a procuré une écoute exceptionnelle. «Impossible de bien jouer en band si l'on n'est pas en permanence à l'écoute des autres. Au bureau, je suis sans cesse attentif à ce que disent mes collègues, aux idées qu'ils partagent avec moi», m'a dit le président de 27 ans.

Autre exemple de l'intérêt d'avoir la fibre musicale lorsqu'on dirige une entreprise, surtout lorsque celle-ci connaît un succès foudroyant (1 million de bouteilles vendues au Canada en 2013, avec un chiffre d'affaires qui double année après année) : un musicien sait rester calme en situation de stress. «Imaginons que j'ai un appel téléphonique important à faire. Juste avant, je ferme les yeux et je respire. J'écoute les petits bruits ambiants - claviers d'ordinateur, ronronnement de moteur, etc. - et je les perçois comme une douce mélodie. Ça me suffit pour retrouver la sérénité», m'a-t-il expliqué. Dès lors, son esprit est apaisé, et donc disposé à s'ouvrir aux idées des autres ainsi qu'à rebondir sur celles-ci pour en dénicher de neuves.

«Dans le fond, les musiciens sont des personnes qui allient rigueur et sensibilité. Parce qu'il leur faut jouer avec leur âme tout en étant irréprochables sur le plan technique. Moi, je transpose ça à mon travail. Je dirige la symphonie du quotidien au bureau, en ayant le souci de permettre aux gens et aux idées de grandir», m'a-t-il dit.

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