Intimider, c'est porter atteinte à l'intégrité d'autrui. Photo : DR.

L'intimidation est une réalité beaucoup plus présente qu'on ne l'imagine au sein des entreprises québécoises. De fait, près de 1 employé sur 3 (29%) a été témoin d'intimidation sur son lieu de travail l'an dernier, selon un sondage mené par Crop pour le compte de l'Ordre des conseillers en ressources humaines agréés (CRHA).

Plus précisément, lorsqu'on a demandé aux personnes interrogées si elles avaient été elles-mêmes victimes d'intimidation, 42% ont dit qu'elles avaient dû faire face à cette situation au moins une fois au cours de leur carrière. Ce chiffre grimpe à 50% chez ceux dont le revenu annuel du ménage dépasse les 100 000 dollars. Par intimidation, on entend tout comportement vexatoire pouvant porter atteinte à la dignité ou à l'intégrité psychologique ou physique d'une personne.

Non seulement l'intimidation peut avoir de graves conséquences sur les victimes, mais elle génère également des coûts pour les entreprises. Ainsi, 30% des Québécois qui ont fait l'objet d'intimidation au cours de leur carrière se sont déjà absentés du travail pour cette raison. Outre l'absentéisme, l'intimidation engendre aussi ce qu'on appelle du présentéisme, c'est-à-dire le fait d'être au travail sans y être disposé, qui se traduit par une piètre performance au travail.

«La situation est inquiétante. Le Québec s'est doté en 2004 d'articles de loi afin d'enrayer le harcèlement psychologique des milieux de travail. Force est de constater qu'il reste beaucoup de travail à faire», commente Martine Drolet, présidente du conseil d'administration du CRHA.