L'éthique des affaires n'existe pas

Publié le 03/02/2012 à 00:00, mis à jour le 02/02/2012 à 15:10

L'éthique des affaires n'existe pas

Publié le 03/02/2012 à 00:00, mis à jour le 02/02/2012 à 15:10

Par Premium

Certains voient l’éthique des affaires de manière assez simpliste : agissez correctement et vous maximiserez aussi votre bénéfice à long terme.

Après tout, croient-ils, le fait d’agir correctement établit votre marque, renforce votre réputation, vous aide à attirer de meilleurs employés et a des retombées dans la collectivité, cette même collectivité qui, en retour, achètera vos produits. Faites cela et, bien sûr, vous gagnerez plus d’argent. Problème résolu.###

À l’opposé, d’autres conçoivent l’éthique des affaires à la dure : à titre de fiduciaire, vous avez la responsabilité d’optimiser vos profits. Point. Viser quoi que ce soit d’autre, c’est tromper vos investisseurs. Et, dans un monde aussi concurrentiel, ça ne vous laisse guère de marge de manœuvre.

Si vous voulez croire à l’éthique des affaires, la vision à la dure constitue un sérieux problème.

À mesure que le monde se complexifie, qu’il devient de plus en plus difficile de planifier à long terme compte tenu des risques importants que l’on prend à court terme et que le réseau d’interactions empêche tout individu d’assumer à lui seul la responsabilité des décisions prises, la vision simpliste de l’éthique s’effondre. Après tout, si une décision prise aujourd’hui n’a aucun effet à long terme sur les profits générés par un projet (qui de toute manière prendra fin dans six semaines), il est bien difficile de prétendre que maximiser les profits et agir correctement vont de pair. Le magasin du coin obtient bien peu de bénéfices à long terme pour son comportement exemplaire s’il doit fermer ses portes à court ou à moyen terme.

Je m’inquiète parce que nous nous dégageons de nos responsabilités lorsque nous parlons de l’« éthique des affaires » et de la « responsabilité sociale des entreprises ».

Regardez les choses ainsi : les sociétés sont des regroupements d’individus, et nous devrions insister pour que ces personnes (eh ! c’est de nous qu’on parle ici !) agissent correctement. Le rôle de l’entreprise est trop important pour que nous laissions notre humanité à la porte de l’édifice en entrant travailler.

Quand j’entends quelqu’un se dissocier des valeurs de l’entreprise pour laquelle il travaille en se justifiant par un « je ne fais que travailler ici », j’y vois la pire excuse sur le plan éthique. En fait, toutes les sociétés que nous considérons comme éthiques le sont à nos yeux parce que des personnes au sens éthique prononcé ont permis qu’elles le deviennent.

Au fond, cela se résume ainsi : seuls les individus peuvent faire preuve d’éthique. Dans le sens de faire ce qu’il faut pour la collectivité même si cela ne leur rapporte rien ou que cela ne génère pas de profits pour leur entreprise. Bien sûr, il est facile de se réfugier derrière les chiffres (ou derrière le patron) quand on veut noyer le poisson. Pourtant, le choix est clair. Soit vous accomplissez un travail dont vous êtes fier, soit vous cherchez à faire le plus d’argent possible. Ce serait fantastique si ces deux avenues se croisaient, mais en réalité elles ne se rencontrent que rarement. À vous de choisir.

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