Gérer dans un environnement toxique : une tâche délicate

Publié le 05/05/2009 à 15:17

Gérer dans un environnement toxique : une tâche délicate

Publié le 05/05/2009 à 15:17

Par lesaffaires.com

Urgence Leadership présente des extraits du nouveau livre du conférencier Ram Charan qui sort en librairie le 20 avril prochain.




Il n'existe pas de défi de gestion plus grand que celui-là. Ce n'est pas seulement une entreprise ni même un secteur, mais bien le système économique du monde entier qui bat de l'aile.

La crise des liquidités qui a éclaté en septembre 2008 avec l'effondrement de quelques banques d'investissement américaines s'est propagée en un éclair à l'ensemble des entreprises et des consommateurs, laissant tout le monde aussi sonné que les victimes d'un accident de voiture.

En novembre, la récession ou un ralentissement marqué de la croissance frappaient presque tous les pays développés du monde. D'autres pays dont l'économie demeure en mode croissance en ont ressenti les secousses. Même l'enviable PIB de l'Inde a nettement reculé : il est passé d'environ 9 % à 7 %, nous rappelant irréfutablement que le monde est plus interdépendant que jamais et qu'il évolue parfois de manière imprévisible.

Dans le climat actuel, les prévisions et les estimations sont tout au plus de vagues suppositions. En août 2008, qui aurait pu prévoir que le Wall Street que nous connaissons depuis un demi-siècle allait disparaître ? Habitués comme nous l'étions à la facilité d'accès aux capitaux, comment aurions-nous pu imaginer que le crédit se tarirait à l'échelle mondiale ? Et maintenant, qui pourrait bien savoir combien de capitaux seront disponibles au moment de la reprise ? Quels pays et marchés se contracteront ? Et à quel rythme ? Combien de temps le repli durera-t-il ? Revivrons-nous une crise comme en 1929 ? La désinflation se transformera-t-elle en déflation, puis en une flambée inflationniste ?

Impossible de savoir quand nous aurons remonté la pente et d'imaginer quel sera le nouvel ordre du monde. Mais s'il est une chose que nous savons, c'est qu'un grand changement s'opère et apporte à la fois des risques et des occasions.

La crise financière a mis du temps à se préparer, et ses conséquences se feront sentir encore longtemps. Difficile de dire combien de temps, car cela dépendra de l'intelligence que les décideurs des gouvernements, de la finance et du secteur privé apporteront à la reconstruction du système. Le crédit est non seulement le moteur de l'économie, mais aussi un produit basé sur la confiance. La morosité cessera le jour où toutes les parties prenantes croiront aux intentions et aux capacités des uns et des autres.

La paix économique de la dernière génération a fait son temps. Nous sommes plongés dans une guerre pour la survie, assaillis par la peur et l'incertitude. Sur le champ de bataille, le leadership n'est plus le même qu'en temps de paix. Désormais, c'est dans la précipitation et avec une information au mieux partielle que les chefs doivent apporter des changements stratégiques, structurels, financiers et opérationnels, qui seront souvent draconiens.

Pendant que j'écrivais ces lignes, en décembre 2008, la plupart des chefs d'entreprise avec qui je parlais étaient très inquiets ou franchement apeurés. Perplexes, les dirigeants disaient : « Tout fout le camp à une vitesse folle » et « Personne n'a jamais vu de pareil maelström ». Les plus pessimistes prévoyaient une catastrophe comparable à la crise de 1929. Certains disaient que les choses reviendraient à la normale en un an, d'autres en trois. Mais j'ai aussi rencontré des leaders qui avaient déjà commencé à réorienter leur entreprise pour poursuivre leurs activités malgré les temps houleux qui s'annonçaient. En ce moment même, ils apportent des changements pour sortir de cette période difficile en meilleure posture, prêts à profiter de la croissance qui viendra tôt ou tard. Certains sautent sur l'occasion de distancer leurs concurrents et de repenser la manière de servir les clients. Ils sont à la tête d'organisations qui changeront les façons de faire de l'avenir. [...]

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