Frima récompense la créativité de ses employés


Édition du 07 Mai 2016

Frima récompense la créativité de ses employés


Édition du 07 Mai 2016

Chez Frima, les meilleures idées sont payantes... Le développeur de Québec, qui a fait sa renommée avec la conception de jeux vidéo, par exemple Zombie Tycoon et Young Thor, a mis sur pied des programmes de gratification originaux pour stimuler l'esprit créatif de son personnel, comme Frimagination, un concours inspiré de l'émission Dans l'oeil du dragon.

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Dans cette version maison de la célèbre émission de télévision, les employés sont invités à soumettre leurs suggestions de produits à un jury interne. Si ces dernières sont retenues, ils obtiennent du temps - payé - pour développer leur concept. Si l'idée est commercialisée, les concepteurs touchent une redevance sur les ventes.

C'est sous l'impulsion de Frimagination qu'a été créé le jeu de plateforme coopératif Chariot, téléchargé plus de 1,2 million de fois depuis son lancement en 2014. Chariot a remporté le prix Numix 2015 qui souligne la meilleure production indépendante. Une réussite qui a rapporté aussi au programmeur à l'origine du projet. «Sans entrer dans les détails, on parle d'un montant dans les cinq chiffres», explique Christian Daigle, chef de la direction de Frima Studios et cofondateur de Frima.

Ce programme n'est pas le seul à encourager l'innovation. Une nouvelle mesure lancée en 2015 met à contribution la créativité des employés pour appuyer le service de vente. Avec le programme The Great Idea, les employés sont invités à partager leurs mécaniques de jeux préférées mettant en valeur les produits d'Hasbro, de Disney, d'Ubisoft, etc. Ça peut être une chasse au trésor mettant en vedette un personnage de film, par exemple, ou une combinaison originale de différentes structures de jeux. Si l'idée se transforme en proposition par l'équipe commerciale, une prime est versée à l'employé.

Même le café situé au rez-de-chaussée de l'immeuble où loge Frima - et dont la PME est copropriétaire - sert de salle d'exposition pour vendre les oeuvres des artistes de l'entreprise. «Nous réfléchissons aussi à une façon de laisser du temps à nos employés pour qu'ils travaillent à des projets personnels, précise François Sansregret, chef des opérations de Frima Studios depuis 2014. Chez nous, les gens ne viennent pas produire, ils viennent créer. C'est ce qui nous distingue de nos concurrents», ajoute-t-il.

À tel point que cette philosophie est devenue une force d'attraction pour Frima, qui compte maintenant quelque 400 employés. «Un directeur artistique a choisi de se joindre à nous parce qu'il avait un projet personnel et qu'on pouvait l'aider à le réaliser», dit M. Sansregret.

Motiver l'employé à se dépasser

Ce genre de système de récompenses peut être très efficace, juge Claudio Gardonio, directeur sénior, rémunération globale, au groupe-conseil Solertia. «Cela motive l'employé à se dépasser et à se montrer créatif. C'est une source de fierté, puisque lorsque l'idée se concrétise, cela satisfait le client, qu'il soit interne ou externe. La créativité se transforme en quelque chose de réel.» De plus, le fait de recevoir une prime contribue au sentiment de réalisation, surtout lorsque les idées proposées permettent de propulser l'entreprise. Une excellente mesure pour satisfaire les jeunes de la génération Y, souvent plus attirés par les projets et les responsabilités, ajoute-t-il.

Toutefois, une simple prime à la créativité n'est pas suffisante pour instaurer une culture d'innovation. Plusieurs autres facteurs entrent en compte, dont le fait d'offrir aux employés les bons outils pour se développer et mener à bien leurs projets. «Il faut les nourrir intellectuellement, leur offrir des défis et les accompagner pour qu'ils puissent développer leurs compétences», précise le spécialiste des ressources humaines.

Ces éléments comptent autant que le salaire dans la notion de rémunération globale qui «inclut le salaire, mais aussi les avantages sociaux, la retraite, le développement de carrière, les primes et les autres mesures qui motivent les employés».

D'ailleurs, Frima a élargi son expertise au cours des dernières années, notamment en faisant l'acquisition du studio Volta. «Nous travaillons autant sur des projets d'animation, des séries télé que des jouets connectés. Nous avons même travaillé avec Robert Lepage sur l'exposition virtuelle La bibliothèque, la nuit, présentée à la Grande Bibliothèque», dit François Sansregret. Des initiatives qui ouvrent des horizons variés et décuplent les possibilités de développement professionnel, souligne-t-il.

La flexibilité avant tout

Ce n'est pas d'hier que Frima tente de mettre la créativité au goût du jour. Dès sa création, en 2003, la firme a dû faire preuve d'imagination pour attirer les meilleurs employés et se distinguer de la concurrence. Surtout quand, à la fin des années 2000, Ubisoft a ouvert un studio à Québec et qu'Activision a mis la main sur Beenox, se rappelle Christian Daigle. «La majeure partie des personnes qu'on embauche sont des jeunes de la génération Y, pour qui un emploi ne doit pas être seulement un moyen de gagner de l'argent. C'est la qualité de vie et les défis qui importent», affirme celui qui a fondé Frima avec Steve Couture et Philippe Bégin.

Par ailleurs, l'entreprise a tenté de créer un environnement de travail amusant, avec paniers de fruits frais quotidiens, activités sociales originales. Sans compter le système de points Frima, qui récompense les bons coups des employés et qui peuvent être échangés contre un repas au restaurant, un séjour à l'hôtel ou des services, comme du gardiennage.

Mais c'est surtout avec ses conditions de travail flexibles que l'entreprise a fait sa marque. D'ailleurs, Frima Studio a été la première entreprise à obtenir la certification conciliation travail-famille émise par le Bureau de normalisation du Québec, en 2012. Aujourd'hui encore, seule une poignée d'entreprises ont reçu cette certification.

Préserver son âme

Alors qu'elle vient d'ouvrir un bureau à Montréal et qu'elle entend croître par acquisitions au cours des prochaines années, l'entreprise est maintenant à revoir ses politiques de rémunération globale pour rester dans la course et conserver son âme, dans toutes ses équipes et toutes ses unités. «C'est un exercice ardu, parce que nous avons tellement de spécialités qu'il est difficile de se comparer aux autres», soutient M. Daigle.

Chose certaine, la créativité restera au coeur de la stratégie du studio, dit M. Sansregret. «La rémunération est loin d'être seulement quantifiée par le salaire, et c'est encore plus vrai dans notre domaine. Il faut donc développer des mesures qui sont encore plus innovantes et nous adapter aux attentes de nos employés.»

RÉMUNÉRATION

Série 2 de 4. Des exemples d'entreprises qui révisent leurs stratégies de rémunération pour fidéliser leurs troupes et stimuler la performance de leurs employés.

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