Extrait de livre: David et Goliath

Publié le 03/04/2015 à 15:00

Extrait de livre: David et Goliath

Publié le 03/04/2015 à 15:00

Par Les Affaires

Dans son nouveau livre », Malcolm Gladwell, le célèbre journaliste déconstruit les idées reçues et met de l’avant une thèse étonnante et enthousiasmante : ceux qui se trouvent en principe désavantagés ont autant de chances de réussir, sinon plus, que les favoris.

De Martin Luther King à Lawrence d’Arabie, d’un avocat dyslexique devenu un orateur hors pair à un entraîneur de basket-ball qui fait gagner la pire équipe de sa ligue, Malcolm Gladwell présente de véritables battants qui ont su tourner une situation difficile à leur avantage. Grâce à son exceptionnel talent de conteur, l’auteur nous propose une lecture passionnante pleine de rebondissements, et prouve qu’avec un peu d’ingéniosité et d’espoir tout est possible.

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Extraits :

David et Goliath porte sur ce qui se passe lorsque des gens ordinaires s’opposent à des géants. Par « géants », j’entends différents types de puissants adversaires : armée, guerrier redoutable, mais également handicap, malchance et oppression. Chaque chapitre raconte l’histoire d’une personne

– célèbre ou inconnue, ordinaire ou brillante – qui, face à d’énormes problèmes, a été forcée de réagir en se posant les questions suivantes : Devrais-je suivre les règles du jeu ou mon instinct ? Devrais-je persévérer ou abandonner ? Devrais-je riposter ou pardonner ? Ces histoires me permettront d’explorer deux idées. La première : on admire beaucoup les victoires improbables, issues de conflits où il y a déséquilibre des forces, car elles sont source de grandeur et de beauté.

La seconde : en général, on interprète complètement de travers ce type de conflits. D’une part, les géants ne sont pas aussi robustes qu’on veut bien le croire. Les qualités qui semblent les rendre forts sont souvent à l’origine même de leurs plus grandes faiblesses. D’autre part, le fait d’être défavorisé peut changer une personne de façons insoupçonnées : c’est une condition qui peut ouvrir des portes, créer des occasions, instruire, éclairer et rendre possible l’impensable. En réalité, on peut apprendre à affronter les géants, et pour s’initier, il n’y a pas de meilleure leçon que le combat épique qui s’est déroulé entre David et Goliath il y a trois mille ans, dans la vallée d’Elah.

Le duel était pratique courante dans l’Antiquité. En effet, il arrivait souvent lors d’un conflit que les deux camps ennemis cherchent à éviter le carnage en choisissant chacun un guerrier qui le représenterait dans un combat singulier. À ce propos, l’historien romain Quintus Claudius Quadrigarius décrit au premier siècle avant J.-C. un affrontement entre un Romain et un Gaulois déclenché par les moqueries de ce dernier. « Indigné, un dénommé Titus Manlius, un jeune homme de noble naissance, provoqua le Gaulois en duel », écrit Quadrigarius. Il poursuit :

Il se porta volontaire, car il ne supportait pas que la bravoure romaine soit ternie de façon honteuse par un Gaulois. Il l’affronta armé d’un bouclier de légionnaire et d’une épée espagnole.

Le combat se déroula sur le pont – qui traversait la rivière Anio – en présence des deux armées pleines d’appréhension. Les deux guerriers se défièrent chacun à sa façon : le Gaulois brandit son bouclier en attendant l’attaque, tandis que Manlius, se fiant plus à son courage qu’à ses compétences, poussa son bouclier contre celui du Gaulois, ce qui eut pour effet de déséquilibrer celui-ci. Le Romain répéta sa manœuvre pendant que le Gaulois tentait de se remettre en position de combat et le déséquilibra à nouveau. C’est ainsi que Manlius évita l’arme du Gaulois et réussit à le poignarder au moyen de son épée espagnole (…). Il lui coupa ensuite la tête et lui arracha la langue, et mit ces trophées sanguinolents autour de son cou.

Goliath s’attendait lui aussi à affronter un guerrier dans un corps à corps. Jamais il ne lui vint à l’esprit que la bataille pourrait se dérouler autrement, et il se prépara en conséquence. Pour se protéger, il portait une tunique très élaborée, faite de centaines d’écailles de bronze imbriquées les unes dans les autres, qui lui couvrait les bras et les cuisses, et pesait probablement plus de 45 kilos ; des protège-tibias attachés à des plaques lui couvrant les pieds, le tout également en bronze ; et un lourd casque de métal. Il était muni de trois armes extrêmement efficaces dans le combat corps à corps : une épée, un javelot entièrement fait de bronze et, son arme de prédilection, une lance spéciale à courte portée dont le manche en métal était aussi « épais qu’un faisceau de tisserand » et à laquelle un ensemble complexe de poids rattachés par une corde conférait une résistance et une précision extraordinaires. « Aux yeux des Israélites, écrit l’historien Moshe Garsiel, cette lance extraordinaire, avec son lourd manche et sa longue lame en fer, semblait pouvoir transpercer à la fois le bouclier et l’armure de n’importe quel adversaire lorsqu’elle serait projetée par le puissant bras de Goliath3. » Comprenez-vous pourquoi aucun Israélite ne voulait se mesurer à lui ?

Puis David apparut. Saül voulut lui prêter son épée et son armure pour qu’il ait au moins une chance de s’en tirer. Mais David refusa. « Je n’ai pas l’habitude de porter tout cela, dit-il, et ça m’empêche de marcher. » À la place, il amassa cinq pierres lisses et les mit dans le sac qu’il portait en bandoulière. Il descendit ensuite vers la vallée avec son bâton de berger. Goliath se sentit insulté. Il escomptait un adversaire de taille et non un berger – l’un des métiers les moins nobles de l’époque – qui semblait vouloir utiliser son bâton comme un gourdin. « Suis-je un chien pour que tu viennes me frapper avec des bâtons ? » s’écria le géant.

Ce qui arriva ensuite est légendaire. David inséra une de ses pierres dans la poche de cuir de sa fronde et la projeta vers le front exposé de Goliath, lequel tomba, abasourdi. David s’élança vers lui, saisit son épée et lui trancha la tête. On dit que les Philistins s’enfuirent sur-le-champ.

Le combat fut miraculeusement remporté par l’adversaire qui, en principe, n’avait aucune chance de gagner. C’est ainsi que l’on raconte cette histoire depuis des siècles. C’est ainsi que l’expression « David contre Goliath » est devenue la métaphore d’une victoire improbable. Le hic, c’est que l’on a presque tout faux.

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