Bonjour docteur Boulot,
J'ai changé d'emploi l'an dernier. J'ai obtenu une importante promotion, et depuis, je me suis lancé à fond dans mon travail. Il me passionne, et j'avoue que je passe au bureau de longues heures, qui se prolongent à la maison le soir et la fin de semaine. Ma conjointe me reproche mes " absences " (même si je suis là) et me traite de " workaholic ". Au bureau, je compte parmi les employés qui ont le plus fort potentiel, et on me qualifie de " très performant ". Qui, de ma femme ou de mon patron, a raison ?
Pierre G.
Probablement un peu les deux... C'est à vous seul de fixer vos limites pour trouver le bon rythme, d'autant plus que la pression augmente en période de difficultés économiques. Apprenez à distinguer la recherche de l'excellence et l'excès de perfectionnisme. Sachez que le culte de la performance peut se traduire par un déséquilibre chronique lorsque vous :
- Ramenez systématiquement du travail à la maison. Il est normal de traverser une période de débordement, mais elle ne doit pas dépasser quelques jours ou quelques semaines. Si, après un an, vous travaillez encore plusieurs soirs par semaine en plus des week-ends, vous risquez de faire un burn-out.
- N'êtes jamais assez satisfait de ce que vous faites ou du rendement de votre équipe. Passer son temps à peaufiner un projet et à réviser un dossier, refuser de déléguer et avoir tendance à s'isoler de ses collègues sont des signes avant-coureurs de ce déséquilibre.
- Restez rivé à vos multiples messageries électroniques ou vocales ou ne pouvez plus vous passer de votre BlackBerry, de votre ordinateur portable ou de votre téléphone, c'est que vous avez laissé la technologie de bureau envahir votre univers personnel. Outre l'épuisement qui vous guette, vous irradiez votre cerveau d'ondes néfastes.
- Annulez ou reportez vos activités sociales et familiales, vos sorties entre amis, votre partie de hockey avec vos copains et votre souper en amoureux. Vos proches vous font des mises en garde ? Écoutez-les et donnez-leur du temps... pour votre propre bien.
- Répondez à toutes les demandes de votre patron lorsqu'il tente de vous joindre le matin avant six heures ou lorsqu'il vous envoie un courriel par un beau samedi soir.
Vous avez raison de vous donner à fond dans votre travail. Par contre, si vous ressentez de la pression, du stress et de la culpabilité, si vous ne pouvez plus justifier, ne serait-ce qu'à vos yeux, les raisons qui vous poussent à travailler sans cesse, il se peut que votre femme ait raison et que, bientôt, un des meilleurs éléments de votre patron fasse un burn-out...
Demain, gâtez-vous : rentrez à la maison à 17 heures et soupez en famille !
Des ondes néfastes !
D'après une étude récente réalisée par des scientifiques de l'Université Wayne State, aux États-Unis, et de l'Institut Karolinska, en Suède, l'utilisation du téléphone cellulaire avant d'aller au lit a un impact négatif sur le sommeil.
Peur
En période de récession, la peur de perdre leur emploi pousse les gens à en faire encore davantage. En janvier, un sondage Léger Marketing révélait que 42 % des répondants québécois étaient prêts à travailler plus fort pour conserver leur emploi et que 23 % accepteraient de faire des heures supplémentaires sans demander une majoration de salaire.
nathalie.francisci@transcontinental.ca
