Le lab: Comment vous ouvrir aux idées d'autrui?


Édition du 10 Mai 2014

Le lab: Comment vous ouvrir aux idées d'autrui?


Édition du 10 Mai 2014

Par Olivier Schmouker

Les idées sont partout autour de nous, dans l'air, comme on a coutume de le dire. Et les génies ne sont, somme toute, que des personnes plus douées que les autres pour les attraper en plein vol. Ils sont, si l'on veut, de fabuleux récepteurs-émetteurs à idées.

La question est la suivante : y a-t-il moyen de devenir un meilleur récepteur-émetteur ? Eh bien, je crois que oui depuis que j'ai rencontré Linda Valade, la présidente de Verum, une firme offrant des formations en communication non verbale, établie à Lanoraie. Le truc, c'est qu'en étant plus ouverts aux autres on est, par la même occasion, davantage disposés à entendre leurs idées, surtout celles qui a priori nous dérangent, même si l'on sent au fond de nous-mêmes qu'elles sont intéressantes. Bref, c'est d'être plus réceptif à autrui.

Linda Valade pratique la synergologie, cette discipline qui permet de mieux comprendre l'autre à travers sa gestuelle. «Dès qu'on s'anime, on s'exprime. À notre insu. Par exemple, notre visage et notre corps disent "non" avant même que le mot ne soit prononcé par notre bouche, pourvu qu'on y prête attention», m'a-t-elle dit.

Des signes discrets

Les signes qui nous trahissent sont discrets, mais jamais invisibles. «Lors de la campagne électorale provinciale de 2012, Jean Charest avait donné une entrevue à la télévision durant laquelle il paraissait calme et sûr de lui. Mais un détail m'a sauté aux yeux : à la seconde où on lui a posé une question sur les carrés rouges, ses paupières du bas se sont complètement relâchées, laissant voir le blanc de l'oeil. Ça indiquait un profond malaise, en désaccord complet avec les propos qu'il a alors tenus», m'a-t-elle raconté. On se souviendra que c'est probablement l'un des dossiers qui lui ont fait perdre les élections.

Vous comme moi, nous envoyons ainsi des dizaines et des dizaines de petits signes à nos interlocuteurs. Ça peut être une joue qu'on gratte, une mèche de cheveux qu'on remet en place ou un coup d'oeil qu'on jette en l'air. «L'accumulation de tout ça finit par révéler aux autres le fond de nos pensées, ou plutôt le désaccord qu'il y a entre ce que l'on dit et ce que l'on pense. Comme cet employé qui dit à son patron que tout va bien, alors même que son visage présente une dissymétrie fugitive (un côté souriant, l'autre sévère)», a-t-elle illustré.

L'intérêt de la synergologie quand il s'agit d'innover en entreprise ? C'est simple, imaginez que vous soyez, soudain, en mesure de décrypter ce que pensent les autres de votre idée neuve. Oui, imaginez que vous puissiez lire chez autrui «Cette idée ne m'intéresse pas, surtout qu'elle va à l'encontre de la mienne», alors qu'il affirme «Hum, c'est intéressant»... Sur le coup, ça ne vous ferait pas plaisir, mais ça vous donnerait un atout formidable, celui d'entamer une discussion constructive, en relançant votre interlocuteur avec une phrase du genre «J'imagine qu'on pourrait améliorer mon idée, qu'en penses-tu ?».

Être plus authentique

Or, cette faculté de détecter les signes envoyés par nos interlocuteurs est innée. Nous sommes tous capables de les repérer et de les décoder, mais notre cerveau a pris l'habitude de ne pas en tenir compte autant que ça, peut-être parce qu'il risquerait la saturation. «Pourtant, c'est à la portée de tout le monde. Pour s'en rendre compte, il suffit d'être plus vigilant envers soi-même, envers les signes que nous envoyons aux autres quand nous sommes satisfaits ou contrariés. Dès qu'on le constate, on tombe des nues», a-t-elle expliqué.

Et d'ajouter : «On saisit alors que nous envoyons nous-mêmes des messages contradictoires aux autres, des messages dans lesquels on dit "blanc", mais en exprimant "noir". L'intérêt de cette découverte sur soi ? On peut changer, pour le mieux, et se montrer plus authentique».

Authenticité. Voilà le mot clé. «Si l'on est franc et sincère envers les autres, alors on établit un espace de dialogue sain et fructueux. Un espace vital pour l'échange d'idées, et donc pour l'innovation», a-t-elle souligné.

Par conséquent, pour s'ouvrir aux idées des autres, il faut commencer par s'ouvrir à soi-même. C'est-à-dire par reconnaître les moments où nous nous montrons faux et par avoir le cran d'aussitôt nous montrer vrais. Car de l'authenticité naît la créativité.

Pour que vos réunions de remue-méninges soient plus efficaces, prenez l'habitude de reculer dans votre siège au lieu de sans cesse intervenir, de regarder fixement vos interlocuteurs et de vous imprégner de ces dizaines de signes qu'ils vous envoient à leur insu. Vous aurez alors l'heure juste, et pourrez entamer une discussion plus constructive.

Présenté par C2MTL

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