Comment augmenter votre valeur aux yeux du patron

Publié le 24/02/2012 à 16:07, mis à jour le 01/03/2012 à 14:19

Comment augmenter votre valeur aux yeux du patron

Publié le 24/02/2012 à 16:07, mis à jour le 01/03/2012 à 14:19

En marketing, la valeur perçue correspond à la valeur d'un produit dans l'esprit des consommateurs. Plus cette valeur est élevée, plus les gens sont prêts à payer pour l'avoir. Un concept qui s'applique aussi à vous !

Prenez deux chandails presque identiques. Vous êtes prêts à payer plus cher pour le premier que pour le second. Pourquoi ? Parce que le premier porte la griffe ABC. Une marque qui s'est bâti une image branchée et de bon goût à force de publicité, de commandites et d'activités de marketing bien orchestrées. D'autres marques moins connues sont d'aussi bonne qualité, mais vous pensez qu'ABC est supérieure. Pour la consultante américaine Catherine Kaputa, auteure de l'ouvrage You Are a Brand!, il en va de même avec les gens. Selon elle, la perception qu'ont les autres des compétences d'une personne compte autant, sinon plus, que ses compétences réelles. Autrement dit, le talent ne suffit pas toujours pour se démarquer. Voici ce que vous pouvez faire pour améliorer l'impression qu'on a de vous.

1. Soyez visible

Donner de votre temps à une association professionnelle ou à une oeuvre philanthropique est toujours bien vu. «Quand un candidat fait partie d'un comité ou qu'il organise un événement quelconque, cela m'indique qu'il est dynamique, qu'il a à coeur le développement de sa profession et qu'il a des contacts dans son domaine, dit Jean Monette, d'Hémisphères Recherche de cadres. C'est aussi signe qu'il est capable de rassembler des gens autour de lui et qu'il sait travailler en équipe. À compétences égales avec d'autres candidats, il a une valeur ajoutée qui pourrait le distinguer.» À défaut de pratiquer le bénévolat, participez au moins aux activités professionnelles et philanthropiques de votre réseau. «Pour qu'on pense à vous, vous devez être visible», rappelle Christian Simard, CHRA et vice-président du développement organisationnel et des communications de Venmar Ventilation, qui souligne que plusieurs postes intéressants ne sont jamais affichés.

Soyez également visible au sein de votre entreprise. «N'attendez pas qu'on pense à vous, souligne Christian Simard. Portez-vous volontaire pour faire partie de comités ou pour travailler à des mandats complexes. Le désir d'apprendre, la curiosité, l'intérêt pour l'entreprise sont des attitudes qui permettent de se démarquer.»

Qu'en est-il des réseaux sociaux ? Minimalement, il faut avoir un profil sur LinkedIn, désormais un outil essentiel pour les recruteurs. «Je consulte le profil de chaque personne qu'on me recommande, dit Jean Monette. Cela me donne une idée de ce qu'elle est.» Il conseille d'ailleurs de publier une photo de bonne qualité qui présente une image de soi professionnelle. «C'est le genre de détail qui influence notre perception d'une personne. Une photo floue, par exemple, donne une impression de négligence.»

L'ingénieur Jean-Pierre Dubé va plus loin qu'un simple profil sur LinkedIn. Il y a un an, lorsqu'il a créé sa firme-conseil en optimisation pour les entreprises manufacturières, cet ancien vice-président chez Fujitsu a décidé de se servir des médias sociaux pour développer son image de marque. «Mon blogue est au coeur de ma stratégie, dit-il. Je diffuse mes billets par l'intermédiaire de LinkedIn, de Twitter et d'une dizaine d'autres plateformes, comme Google, Box.net, About me.» Selon lui, une présence forte sur le Web s'obtient en intégrant plusieurs plateformes et en générant du contenu constant. «Plus on crée de l'activité autour de soi, plus les résultats de recherche sont élevés. Mais dès qu'on produit moins de contenu, le positionnement glisse.»

«Mon blogue me permet d'être sur l'écran radar des dirigeants, de faire en sorte qu'ils pensent à moi, dit celui qui consacre 10 à 12 heures par semaine à gérer sa présence sur le Web. C'est davantage un outil d'influence qu'un moyen d'aller chercher directement des clients.» L'ingénieur, dont les efforts commencent à porter leurs fruits, note toutefois que cette stratégie n'est ni magique ni instantanée. «Il faut attendre un an ou deux avant d'obtenir des résultats.» Selon lui, le blogue assoit la crédibilité de quelqu'un, il ne la crée pas nécessairement. Mais si vous vous lancez dans l'aventure, assurez-vous d'avoir quelque chose de pertinent à dire et de bien le formuler. «La plupart des blogues sont sans intérêt et mal écrits, ce qui nuit à la réputation de leur auteur», juge Alain Ishak, psychologue et directeur des relations avec les clients internationaux du Groupe Hay, une firme-conseil en ressources humaines et rémunération.

2. Racontez vos bons coups

Après 14 ans passés au même poste, un cadre considérait qu'il n'était pas reconnu à sa juste valeur. «Je lui ai suggéré de réfléchir à l'impact qu'il avait eu sur l'entreprise et d'en faire état lors de sa prochaine évaluation, raconte Alain Ishak. Deux mois plus tard, il avait une promotion.» En effet, il ne suffit pas d'être compétent, il faut aussi que les autres en soient conscients. Donc, donnez-vous une tape dans le dos et parlez de vos réalisations. Glissez dans une conversation avec votre patron que vous avez obtenu tel ou tel résultat. Partagez les bonnes pratiques que vous avez mises au point avec d'autres services. Faites circuler sur l'intranet les réussites notables de votre équipe. Donnez des conférences et des entrevues aux journalistes.

3. Sortez de votre zone de confort

Vous visez un poste de haut niveau dans une grande entreprise ? Une expérience de travail à l'étranger est quasiment un passage obligé. Une autre façon d'acquérir de la valeur, mais sans faire ses valises, c'est de s'initier aux autres rouages de l'entreprise. «Le professionnel qui travaille dans différents services ou qui participe à des projets multidisciplinaires démontre sa curiosité intellectuelle et sa volonté de se développer», décrit Alain Ishak.

4. Continuez à apprendre

Vous êtes surchargé. Certains de vos dossiers affichent des drapeaux rouges et voilà que vous devez assister à une semaine de formation. Par bonheur, vous pouvez encore annuler votre participation. Tenté ? Pensez au long terme. Si vous négligez de développer vos compétences, vous pourriez compromettre vos chances d'obtenir une promotion ou une augmentation. Sans compter que lors d'un ralentissement économique, d'une fusion ou d'une réorganisation, l'employeur hésitera à se défaire d'une ressource qui a constamment mis à jour ses connaissances. Tout en augmentant votre valeur sur le marché de l'emploi, la formation continue vous permet donc de rester concurrentiel. C'est vrai aussi pour les programmes d'études de longue haleine qui mènent à un diplôme reconnu, comme un MBA ou un certificat universitaire. Ceux-ci en disent également long sur la personnalité de ceux qui les ont suivis : «Les gens qui décrochent un diplôme tout en étant sur le marché du travail ont toute mon admiration, dit Jean Monette. Ils font preuve d'une grande force de caractère et de détermination.»

5. Assumez vos échecs

Nous assumons habituellement nos réussites, mais nous attribuons nos échecs à des facteurs extérieurs : la conjoncture était défavorable, l'échéancier, trop court, les ressources, insuffisantes, etc. Une réaction très humaine. Pourtant, vous imposerez le respect en acceptant la responsabilité de vos erreurs. «Échouer, ça arrive aux meilleurs d'entre nous ! En entrevue, je suis toujours impressionné par les gens qui ont subi des revers, en ont tiré des leçons, et qui disent ce qu'ils comptent faire pour ne pas refaire les mêmes erreurs», lance Alain Ishak.

6. Conduisez-vous bien

Faites en sorte que votre maman soit fière de vous. Soyez poli, dites merci et s'il vous plaît, laissez les autres parler sans (trop) leur couper la parole, traitez-les avec respect, ayez de bonnes manières à table. Dit ainsi, cela peut paraître simpliste, mais votre comportement influence l'opinion que les autres ont de vous. Vous pouvez être un as dans votre domaine, mais personne n'aura envie de vous recommander pour un poste ou un mandat si vous êtes désagréable à côtoyer. Alors, montrez-vous généreux de votre temps, partagez l'information, intéressez-vous à vos collègues, établissez de bonnes relations avec eux. Aussi, félicitez ceux-ci pour leurs réussites. Du coup, votre valeur perçue grimpera !

7. Soyez vrai

Tout ce qui précède peut vous permettre d'améliorer la perception qu'on a de vous... à la condition que vous restiez vous-même. «Faites du bénévolat parce que vous croyez à la cause, pas seulement pour étoffer votre réseau de contacts», suggère Alain Ishak.

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