Canada’s Top 40 Under 40 : François Gratton mise sur le travail d’équipe

Publié le 22/07/2010 à 15:58, mis à jour le 14/01/2011 à 13:36

Canada’s Top 40 Under 40 : François Gratton mise sur le travail d’équipe

Publié le 22/07/2010 à 15:58, mis à jour le 14/01/2011 à 13:36

Il faut être passionné de ce que l'on fait, avoir un but et avoir un certain sens des responsabilités, selon François Gratton. 

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Aujourd'hui premier vice-président, marchés affaires, chez TELUS Québec, François Gratton a joué un rôle clé dans la croissance de TELUS, notamment de TELUS Solutions en santé.

En trois ans et demi, le jeune cadre de 39 ans a réalisé sept acquisitions de sociétés qu'il a intégrées en une seule division profitable dans le secteur logiciel en pharmacie pour Emergis, devenu TELUS Solutions en santé.

Son parcours remarqué lui a valu une place de choix dans le prestigieux classement du Canada's Top 40 Under 40 pour l'année 2009.

Lesaffaires.com - Vous avez été nommé au prestigieux Canada's Top 40 Under 40 pour l'année 2009. Comment recevez-vous cet honneur?

François Gratton - C'est avec beaucoup d'humilité que je reçois cette reconnaissance. En fait, je ne le prends pas comme une reconnaissance personnelle, ce qui peut avoir l'air un peu spécial, considérant que c'est une personne qui reçoit le prix. Je le prends comme une reconnaissance du travail, des résultats et des accomplissements de toute une équipe, sur plusieurs années de travail.

La.com - Quels sont les principaux défis d'un leader lorsqu'il est question d'acquisition, mais surtout d'intégration?

FG - C'est pour ça que je parle du travail de toute une équipe. Parce que quiconque a fait des acquisitions, surtout des intégrations d'entreprises, sait que ce n'est pas une personne qui peut accomplir cela. Ce n'est pas nécessairement juste le leader, c'est vraiment toute l'équipe au complet. Alors, ce qu'on a réussi à faire sort de l'ordinaire selon moi : sept acquisitions en trois ans et demi, consolider un marché au complet, c'est quelque chose qui ne se voit pas tous les jours! Alors, le succès de notre équipe a été la capacité de planifier ces acquisitions, de choisir quelles acquisitions on allait faire, de planifier pourquoi on allait faire ces acquisitions, de faire une planification diligente à savoir si la compagnie rencontrait nos objectifs financiers et stratégiques ou pas. Et c'est là la clé de notre succès, l'équipe qui a réalisé la vérification diligente a été la même équipe qui a réalisé l'intégration de l'entreprise.

La.com - Donc sous votre direction, en moins de quatre ans, la division pharmacie de Telus est passé de zéro revenu et zéro employé, à quelque 46 millions de dollars en revenus et 231 employés. Comment vous êtes-vous assuré que ces nouvelles personnes forment des équipes gagnantes?

FG - C'est tout un défi. Nos acquisitions ont fait en sorte qu'on avait maintenant des bureaux à travers le Canada, de Vancouver jusqu'à Halifax. On avait des membres de notre équipe qui avaient besoin de se sentir alliés à une cause commune, qui avait besoin d'avoir la même passion, les mêmes buts. Ce n'est pas quelque chose d'évident. Je pense que l'une des clés du succès pour intégrer ses équipes, c'est d'avoir un but commun certes, mais de s'assurer aussi d'aller chercher les bons éléments dans les nouvelles acquisitions. Ce n'est pas vrai que parce qu'une entreprise fait l'objet d'une acquisition qu'il n'y a pas de bons éléments, de bons membres d'équipe. Il y a aussi de bonnes solutions ou de bonnes stratégies à l'intérieur de ces entreprises. Il faut savoir capter ces bons éléments et les intégrer à l'entreprise déjà existante.

La.com - Comment décririez-vous votre style de leadership ?

FG - Je reviens toujours à trois éléments. Il faut être passionné de ce que l'on fait. Il faut avoir un but. Il faut avoir un certain sens des responsabilités. La passion selon moi, c'est ce qui permet de communiquer aux gens pourquoi on fait quelque chose. C'est ce qui permet aussi de mettre le temps et les énergies nécessaires pour atteindre notre but. Le but, ça sert à permettre de rallier les gens autour d'un projet commun et de s'assurer que tout le monde travaille dans le même sens. Et le sens de la responsabilité, qui revient au leader, c'est le sens ou la capacité de créer un environnement dans lequel les autres gens de l'équipe vont vouloir appartenir.

Je pense que ça fait partie de mon style. Je ne suis pas quelqu'un qui va imposer les façons de faire, mais j'essaie de créer un environnement propice au développement de nos stratégies.

La.com - Vos équipes dispersées à travers le Canada ont différentes cultures, langues et rassemblent les générations X, Y et baby-boomer. Comment arrivez-vous à gérer cette diversité?

FG - Je ne suis pas trop certain à quelle génération j'appartiens au départ! Je ne parle pas en termes d'âge, mais vraiment en termes d'attitude ou de culture. Alors, j'essaie toujours de comprendre la personne qui est dans mon équipe. Qu'est-ce qui motive cette personne? Comment je dois interagir avec cette personne pour aller chercher le meilleur de ce qu'elle peut donner à l'équipe? Donc c'est vraiment cette attitude que j'essaie de montrer aux autres gens de ma propre équipe et je pense que c'est la bonne façon de s'adapter aux différentes générations, aux différentes cultures qui sont dans nos équipes.

La.com - Avez-vous une petite routine qui vous permet d'optimiser votre productivité?

FG - Je n'aime pas la routine. La routine fait partie de tout ce qu'un bon gestionnaire doit faire, mais c'est ce qui m'endort dans le travail. À chaque fois que j'ai cinq minutes à moi, je cherche à aller voir de façon totalement impromptue les gens dans mon équipe. Donc sans être annoncé, je me présente à leur bureau et je demande à savoir ce qu'ils font en ce moment. Et souvent, ces personnes vont m'intercepter dans le corridor quand ils voient que je suis un peu en recherche d'une conversation et vont me parler de ce qui est important pour eux, à ce moment-là. Personnellement, cela me dit beaucoup sur ce qui devrait être mes propres priorités, sur ce qui devrait être la priorité du moment, considérant leurs priorités. Cela me permet d'aligner toute l'organisation sur certains points importants.

La.com - Avez eu des mentors?

FG - Que ce soit dans la vie personnelle, aux études ou au travail, j'ai eu la chance d'avoir des gens qui ont pris le temps de me rencontrer. Pas parce que je leur demandais, mais parce qu'ils avaient vraiment un intérêt dans ma progression. Et ce sont des gens qui m'ont offert vraiment beaucoup de conseils, et sur un certain point aussi, qui m'ont donné une chance. On arrive tous à un point où on démontre du potentiel et il y a quelqu'un quelque part qui nous donne notre première grande responsabilité. Ça a été un moment important pour moi lorsque c'est arrivé. Et c'est quelque chose que je vais rechercher à faire à l'avenir, c'est certain.

La.com - Quel a été le moment le plus déterminant de votre carrière jusqu'à présent?

FG - Ça a été un moment où la compagnie BCE Emergis était en période de difficulté, où beaucoup de personnes ont pris la décision de vraiment quitter le navire, à un moment où on était vraiment rendu probablement au creux de notre existence. Et moi, j'ai fait partie d'un petit groupe qui a décidé de se retrousser les manches et de ramer un peu plus fort. Je me rappelle exactement de la date de cette décision et j'ai offert mes services à ce groupe. J'ai dit «je veux faire partie de la relance de l'entreprise» et à partir de ce moment-là, ce groupe a pris ce qu'était Emergis -une compagnie pas profitable et qui se cherchait stratégiquement-, a défini une stratégie très claire, a redressé les opérations de la compagnie et en a fait un chef de file aujourd'hui dans le domaine des technologies de l'information en devenant ce qu'on connaît aujourd'hui comme étant Telus Solutions en santé. Je suis très fier du travail qu'on a fait.

La.com - Vous siégez aux conseils d'administration de l'Association canadienne de la technologie de l'information en santé (ITAC Health) et de la Fondation du maire de Montréal pour la jeunesse. Vous êtes également vice-président du comité d'investissement communautaire de TELUS à Montréal. Qu'est-ce qui vous pousse à vous impliquer?

FG - Quand ma femme et moi avons décidé de revenir au Québec, nous étions à Boston, on s'est dit que si on partait, c'était pour aider à bâtir notre société, pour contribuer à son développement en nous impliquant dans notre domaine, mais aussi en philanthropie.

La.com - Quel est le message que vous aimeriez lancer aux jeunes leaders en affaires?

FG - Il faut s'entourer des meilleurs. Il faut se fixer des objectifs, tant personnels que pour notre entreprise, qui sont agressifs, mais réalisables. Et il faut surtout se concentrer sans relâche sur l'exécution de nos tâches. Le reste, la réussite, ça va suivre, ça va venir de soi.

 

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