Le PDG de L'Oréal, Jean-Paul Agon, veut remplacer les options d'achat d'actions distribuées aux cadres dirigeants du premier groupe mondial de cosmétiques par des actions gratuites dont l'attribution serait soumise à des critères de performance.
"En avril, je proposerai au conseil d'administration l'arrêt total du système de stock-options chez L'Oréal, pour tout le monde et dès cette année", a-t-il déclaré au Journal du Dimanche.
"Nous allons instaurer un système d'actions de performance. Nous réfléchissons à cette solution depuis le mois de janvier", explique-t-il. "Au bout de quatre années de maison, nos managers recevront des actions gratuites si l'entreprise a atteint certains critères de performance. C'est plus transparent et moins aléatoire", poursuit le patron de la multinationale qui compte au Québec quelque 900 employés.
Interrogé sur sa propre rémunération, évaluée à 10,7 millions d'euros (13,5 millions de dollars) en 2010 par le cabinet Proxinvest, M. Agon précise qu'il gagne "2,1 millions d'euros de salaire fixe par an depuis 2008", plus une partie variable "en fonction de dix critères de performance qui mesurent aussi bien (sa) vision stratégique que la hausse des ventes ou la rentabilité". "En 2011, ma note a été de 85%. J'ai donc reçu une part variable de 1,8 million d'euros". "En tout, j'ai gagné 3,8 millions d'euros."
Quant aux options d'achat d'actions, "j'en ai reçu 400 000 en 2010. Comptablement, cela vaut 6,8 millions d'euros", estime le PDG de L'Oréal, "mais ce chiffre ne veut rien dire puisqu'il dépend du cours de l'action au moment où je pourrai exercer mes options".
Il précise que 2 300 personnes bénéficient d'options d'achat d'actions dans le groupe et souligne qu'il a renoncé aux siennes en 2009. "Les options polluent le débat", juge-t-il, c'est pourquoi "je vais renoncer à la moitié de celles qui m'ont été attribuées en 2010. J'en garderai 200 000 pour partager une dynamique de performance avec nos actionnaires".
Jean-Paul Agon avait signé en août dernier avec 15 autres Français à très hauts revenus, dont l'héritière de L'Oréal, Liliane Bettencourt, et les PDG de Total, Danone et de la Société générale, un appel en faveur d'une "contribution exceptionnelle" pour "les plus favorisés". "Je pense que l'Afep (Association française des entreprises privées, NDLR), qui réunit les entreprises du CAC 40, est sur la même ligne de pensée".
