Bain Maax sort la tête de l'eau

Publié le 13/02/2010 à 00:00, mis à jour le 07/10/2013 à 13:54

Bain Maax sort la tête de l'eau

Publié le 13/02/2010 à 00:00, mis à jour le 07/10/2013 à 13:54

Recentrer son mandat sur la fabrication de baignoires et de douches, augmenter les dépenses en R-D et implanter une culture de gestion allégée. Voilà la mission que s'est donnée Bain Maax. Après plusieurs mois passés aux soins intensifs, l'entreprise affiche une meilleure forme et entend profiter de la reprise économique.

Bain Maax a fait une cure-minceur. Elle exploitait 21 usines en 2004, quand le fonds J.W. Childs l'a achetée de Placide Poulin pour 575 millions de dollars : 16 usines fabriquaient des bains, trois, des spas et deux, des armoires de cuisine.

Aujourd'hui, Bain Maax en exploite neuf, dont trois au Québec. Elle a abandonné la fabrication d'armoires de cuisine et de spas pour se concentrer sur celle de baignoires et de douches.

L'arrivée de J.W. Childs à titre de propriétaire a plombé l'entreprise. L'économie mondiale est prospère et les acquisitions par endettement sont chose courante.

Le groupe de Boston ne met que 130 millions de dollars américains sur la table et finance le reste de la transaction de 575 millions de dollars américains en s'endettant.

Peu après l'arrivée de J.W. Childs, la conjoncture économique s'assombrit : les prix du pétrole et des matières premières grimpent, et la crise économique frappe le marché immobilier américain. Le propriétaire réagit rapidement en sabrant sans ménagement, toutefois ce ne sera pas suffisant : l'entreprise, terriblement endettée, se place sous la protection de la Loi sur la faillite.

En septembre 2008, Tricap Partners II, un fonds privé d'investissements, rachète Maax après avoir effacé une dette de 325 millions de dollars américains. Tricap appartient en majorité à Brookfield Asset Management, de Toronto. Une des premières décisions des nouveaux propriétaires est de repositionner Maax en R-D. L'innovation était une des forces du fondateur, Placide Poulin. Cependant, J.W. Childs avait réduit ces dépenses en raison de sa dette. Dorénavant, Maax investit de 4 à 5 % de ses revenus en R-D.

Gestion allégée

Une culture de gestion allégée a également été implantée. Placide Poulin était plus entrepreneur que gestionnaire, et avec un marché en pleine croissance, cette philosophie n'était pas sa priorité.

Tricap a poursuivi l'implantation du système informatique qui relie aujourd'hui toutes les usines et que le fondateur Placide Poulin avait commencée.

Comptant cinq usines aux États-Unis, Maax exporte peu; les baignoires sont des articles volumineux et leur transport coûte cher. Maax tire environ la moitié de ses revenus du marché canadien et l'autre moitié aux États-Unis. Le fabricant, qui a maintenant son siège social à Lachine, n'a pas perdu de parts de marché, ses concurrents ont autant souffert de la récession que lui. Les crédits à la rénovation ont été bénéfiques pour Maax au plus fort de la récession.

Portes de douches : des vitres sans cadre

Les dirigeants de Maax n'ont pas eu à faire de grand ménage dans la gamme des produits offerts; de toute manière, le catalogue de produits évolue constamment.

Au cours des dernières années, l'entreprise s'est concentrée sur le marché de la rénovation, en réponse au déclin de celui de la construction.

L'an dernier, Maax a lancé de nouvelles baignoires en acrylique haut de gamme destinées au marché de la rénovation.

Cette année, l'accent sera mis sur les portes de douche, un segment de marché qui croît plus vite que les autres. La douche prend de plus en plus d'importance dans les salles de bains : la baignoire n'est plus associée à l'hygiène quotidienne, mais à la relaxation.

La tendance pour les portes de douche va vers une vitre sans cadre, un design de la quincaillerie plus soigné et une épaisseur accrue (jusqu'à 10 millimètres, au lieu de 4 auparavant).

Autre tendance : les bains autoportants, c'est-à-dire non collés sur un mur. Le blanc est toujours la couleur dominante dans les salles de bain.

Consolidation de l'industrie

Maax n'a pas changé sa stratégie de commercialisation. Par contre, elle a choisi de se rapprocher des gens qui influencent les décisions : les vendeurs, les designers et les architectes du marché des boutiques; les acheteurs des grands détaillants; et les grossistes et les plombiers du marché professionnel.

" Nous sommes prudents pour 2010, mais nous sommes fin prêts pour la reprise économique, qui devrait se manifester de façon plus marquée vers la fin de l'année ou au début de 2011 ", affirme en entrevue Pierre McNeil, vice-président principal de Brookfield.

Les usines de Maax fonctionnent sur un ou deux quarts de travail, si bien qu'une bonne croissance organique est possible.

Néanmoins, Brookfield a l'oeil sur les acquisitions : " Nous prévoyons qu'il y aura une consolidation de notre industrie et nous ne resterons pas les bras croisés ", affirme Denis Aubin, vice-président exécutif et chef des services financiers de Bain Maax. Brookfield conserve généralement ses entreprises entre cinq et sept ans avant de les revendre.

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