AbitibiBowater songe à réduire ses effectifs

Publié le 17/05/2011 à 12:46, mis à jour le 07/10/2013 à 11:06

AbitibiBowater songe à réduire ses effectifs

Publié le 17/05/2011 à 12:46, mis à jour le 07/10/2013 à 11:06

Par La Presse Canadienne

Photo : Bloomberg

Même si AbitibiBowater (TSX:ABH) a retrouvé le chemin de la rentabilité après une difficile restructuration, ses usines devront encore réduire leur main-d'oeuvre et leurs coûts pour faire face à la force du huard, a soutenu mardi le grand patron du géant du papier journal.

« Certaines usines ont probablement des niveaux de personnel plus élevés que nécessaire, alors nous allons y jeter un coup d'oeil et préparer des plans financiers à cet effet », a déclaré Richard Garneau au cours d'une téléconférence téléphonique avec les analystes financiers

Renaud Gagné, vice-président du Syndicat canadien de l'énergie et du papier (SCEP) au Québec, n'a pas du tout apprécié être mis au courant des intentions de l'employeur par les médias.

« Quand on considère tous les efforts qui ont été faits par les salariés, c'est un peu cavalier de venir annoncer publiquement que ce n'est pas assez et qu'il va falloir en faire encore », a-t-il tonné au cours d'un entretien téléphonique.

« Quand il dit 'il y a trop d'emplois', je ne le sais pas où il voit ça, a ajouté M. Gagné. À moins de dire qu'on ferme des unités de production complètes. »

Avant la sortie de Richard Garneau, le syndicaliste se réjouissait pourtant du retour à la rentabilité d'AbitibiBowater.

Au premier trimestre, qui a pris fin le 31 mars, l'entreprise montréalaise a dégagé des profits nets de 30 millions $ US (31 cents US par action), alors qu'elle avait essuyé une perte de 500 millions $ US (8,68 $ US par action) pendant la même période de 2010.

Les revenus ont crû de 7,7 pour cent pour atteindre 1,19 milliard $ US.

Les résultats ont toutefois été inférieurs aux attentes des analystes, ce qui a fait reculer de 5,7 pour cent le cours de l'action d'AbitibiBowater mardi. Le titre a clôturé à 24 $, en baisse de 1,44 $, à la Bourse de Toronto.

Analyse comparative

M. Garneau a expliqué aux analystes qu'il a visité 17 des 18 usines d'Abitibi depuis son entrée en fonctions, en janvier. Il a dit avoir aimé ce qu'il a vu de façon générale.

L'entreprise a amorcé une analyse comparative de ses usines pour mesurer les forces et les faiblesses de chacune. Même si cette étude n'est pas encore terminée, le président et chef de la direction croit que de nouvelles compressions sont nécessaires.

Chaque appréciation d'un cent du dollar canadien par rapport au billet vert ampute le bénéfice net de la papetière de 22 millions $ US.

Pour Richard Garneau, la force du dollar canadien procure l'« occasion » d'entamer un dialogue avec les syndiqués et les fournisseurs afin de trouver de nouvelles façons d'abaisser les coûts.

Or, les employés ont déjà consenti à des réductions de leur masse salariale de l'ordre de huit pour cent dans le domaine des activités forestières, de 11,5 pour cent dans les scieries et de 17 pour cent dans le secteur des pâtes et papiers.

De plus, les syndiqués venaient à peine d'accepter les dernières concessions prévues dans le cadre de la restructuration judiciaire de l'an dernier qu'AbitibiBowater annonçait, au début avril, la fermeture d'une machine à papier à Baie-Comeau, ce qui se traduira par la perte de 95 emplois.

Les installations américaines sont moins à risque. En plus de profiter de l'avantage du taux de change, leurs structures de coûts sont généralement moins élevées que celles des usines canadiennes.

Principal producteur nord-américain de papier journal, Abitibi continue d'être confronté à une baisse structurelle de la demande causée par la popularité grandissante des modes de diffusion électroniques.

Malgré tout, l'entreprise demeure optimiste.

« Même si nous avons subi des pressions sur les coûts au premier trimestre, en raison principalement de l'énergie et du dollar canadien, nous nous attendons à améliorer notre rentabilité pendant le reste de l'année alors que les volumes augmenteront et que nous profiterons des hausses de prix déjà annoncées », a indiqué M. Garneau.

AbitibiBowater emploie environ 11 000 personnes, dont 7200 au Canada, principalement au Québec.

 

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