Technologies propres: Vague montante des emplois «verdissants»

Publié le 16/11/2013 à 00:00

Technologies propres: Vague montante des emplois «verdissants»

Publié le 16/11/2013 à 00:00

Dominique Dodier, directrice d'EnviroCompétences, le comité sectoriel de main-d'oeuvre de l'environnement, brosse un portrait de la situation de l'emploi dans cette industrie.

Les Affaires - Qu'est-ce qui explique la pénurie de main-d'oeuvre ?

Dominique Dodier - L'économie verte subit une double pression. À l'instar des autres secteurs de l'économie, ce qu'on appelle l'économie verte doit pallier le vieillissement de la population et les départs à la retraite que cela suscite. Mais ce n'est pas tout : l'environnement est en pleine croissance. En ce sens, nous subissons une double pression.

L.A. - A-t-on une idée précise de l'ampleur de la pénurie ?

D.D. - Non. Il est difficile de la chiffrer. Ce que nous savons par contre, c'est que le taux de croissance de l'emploi est de 9 % dans l'environnement et les technologies propres. On estime que 85 métiers verts sont particulièrement touchés par le phénomène. À cela s'ajoute la réalité propre aux employés issus de métiers traditionnels qui doivent se spécialiser ou aller chercher une formation en environnement, en développement durable ou en technologies propres. Dans notre jargon, nous appelons ces employés les «verdissants». Ils sont de plus en plus nombreux.

L.A. - Quelles sont les particularités des «verdissants» ?

D.D. - Nous pouvons les définir comme des travailleurs qui, dans un contexte de développement durable, doivent suivre des formations afin de mieux saisir les enjeux environnementaux et mieux fonctionner dans une économie verte. Un exemple : les gens des communications. Leur formation de base n'est pas liée à l'environnement ou aux technologies propres. Toutefois, au sein d'une entreprise de ce secteur, ils devront peaufiner leurs connaissances. Les «verdissants» symbolisent bien le défi de la formation de la main-d'oeuvre dans le secteur des technologies propres et du développement durable en général.

L.A. - La perception selon laquelle la main-d'oeuvre n'est composée que d'emplois hyperspécialisés est-elle fondée ?

D.D. - Il y a du vrai et du faux dans cette perception. Les scientifiques représentent plus d'un emploi sur deux, mais l'éventail de métiers liés à l'environnement ou aux technologies propres est vaste. Plusieurs types d'emplois ne nécessitent aucun diplôme particulier. Citons l'exemple des techniciens après sinistres qui interviennent lors de catastrophes ou des opérateurs en nettoyage industriel, des emplois qui demandent un secondaire cinq. La pénurie touche toutes ces facettes. Pensons aussi à la main-d'oeuvre qui sera nécessaire pour cueillir et traiter les matières organiques qui seront détournées des sites d'enfouissement en 2020.

***

30 000 - C'est le nombre d'emplois liés au secteur de l'environnement au Québec. L'industrie fait face à une pénurie de ces travailleurs qui consacrent plus de la moitié de leur temps à la production, à la R-D ou à la commercialisation de biens et services environnementaux.

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