Qu’est-ce qui s’est dit au colloque de la génération C ?

Publié le 22/10/2009 à 12:09

Qu’est-ce qui s’est dit au colloque de la génération C ?

Publié le 22/10/2009 à 12:09

Photo : Bloomberg

Pour ceux et celles qui n’ont pas eu la chance d’assister au colloque du CEFRIO sur la génération C, tenu les 20 et 21 octobre à Québec, voici quelques extraits de ce qui a été dit et qui a été résumé sur le blogue du CEFRIO, consacré uniquement au colloque.

 

PLUS : Qui est la génération C?

 

« Le battage qui se fait autour de la GenC provient tout simplement du fait qu’on essaie de les comprendre… mais il faut être attentif au fait que la discussion autour des nouvelles technologies vient souvent mettre de la confusion dans de la conversation autour des générations. Il faut aussi faire la différence entre les comportements qui viennent tout simplement avec le fait d’être jeune, et les comportements qu’on attribue à la GenC », a expliqué Jennifer Okimoto, partenaire associé pour la section « Workforce and Talent Solutions » de IBM Global Business Services aux États-Unis, et qui a été résumé dans le blogue tenu par le CEFRIO lors du colloque des 20 et 21 octobre 2009.

 

Cependant a renchéri Mme Okimoto, écrit-on dans le blogue, « la génération C peut effectivement avoir certaines différences lorsqu’il s’agit de milieu de travail : ces jeunes ont plus d’attentes en termes de coaching, d’apprentissage et de rétroaction que les générations précédentes »

 

Dans le milieu de travail, ajoute-t-elle, « le Web et les nouvelles technologies permettent aux gens de collaborer, de se connecter et de travailler de manière nouvelle. Cependant, les jeunes ne sont pas nécessairement les premiers à désirer et à s’approprier les TIC. Ils sont, par contre, souvent plus habiles que les plus âgés : ils s’en servent plus naturellement. Toute la question de la collaboration et de l’utilisation des TIC n’est donc pas une question de génération, mais bien une question d’habiletés ».

 

Danah Boyd « Youth Generation Culture : Growing up in an era of Social Media »

 

Danah Boyd connaît une chose ou deux sur les jeunes et leur utilisation des médias sociaux. Sa thèse de doctorat à l’Université Berkeley en Californie portait sur cette thématique.

 

En entrevue avec le site À l’Avant-Garde, Danah Boyd explique que les médias sociaux sont devenus un endroit de rencontre pour les jeunes. « C’est le même type de socialisation qu’il y a 20 ans sauf qu’auparavant, on allait flâner dans les centres commerciaux et que maintenant, on le fait devant un ordinateur avec nos amis à l’autre bout de l’écran. Les sites de médias sociaux sont donc devenus l’endroit où l’on potine et on l’on discute avec ses amis. »

 

La chercheuse en médias sociaux de Microsoft Research New England souligne cependant que les interactions sociales sont toujours aussi importantes. « Avoir l’habileté de socialiser demeure toujours aussi important. La seule différence est que maintenant, les jeunes socialisent avec plusieurs médiums. Avant la venue du téléphone, les gens interagissaient toujours face à face. Quand le téléphone est entré dans nos vies, on s’est adapté et on ne se pose plus de question sur cette forme de socialisation. C’est la même chose pour les médiaux sociaux. C’est un autre médium qui s’ajoute aux autres déjà existants. »

 

Pourquoi les jeunes comprennent-ils mieux les médiaux sociaux que les adultes ?

 

Baignant dans le monde de la technologie depuis un jeune âge, la génération C comprend l’importance de faire attention en utilisant les médias sociaux. Les adultes, au contraire, n’ont parfois pas l’expérience et la compréhension que leurs interventions en ligne et l’information qu’ils y déposent, peuvent être répliquées à l’infini et persister dans la mémoire collective très longtemps.

 

Les parents, qui ont pour rôle d’enseigner à leurs enfants les bases de la socialisation, comprennent, en général, les grandes lignes des médias sociaux. « Ils comprennent les médias sociaux, car ils comprennent la socialisation dans le vrai monde. Or, leur implication s’arrête souvent là. Ils doivent continuer de s’impliquer dans l’enseignement avec leurs enfants afin que ces derniers continuent d’apprendre à socialiser dans différents contextes. »

 

Atelier Consommation

 

L’atelier consommation, avec les invités Michelle Blanc et Justin Kingsley a porté sur la manière dont les jeunes s’approprient les médias sociaux, sur les raisons qui les poussent à les utiliser, et sur les impacts des médias sociaux sur la consommation.

 

Selon M. Kingsley, « les réseaux sociaux ne sont que des outils nouveaux qui permettent de faire les mêmes vieilles activités que l’humanité a toujours fait : communiquer, échanger, réseauter, faire du bouche-à-oreille. Mais alors, qu’est-ce qui a changé? Premièrement, l’ampleur des réseaux, l’accès immédiat à l’information, mais aussi la vitesse à laquelle se font les échanges. Il ne faut donc pas se méprendre entre l’outil et le message. Il faut d’abord trouver une bonne idée qui sera ensuite supportée par l’outil. Internet peut par contre avoir un effet appréciable sur la qualité des produits, dans la mesure où le consommateur peut désormais cocréer avec l’entreprise et donner un retour très intéressant. »

 

D’après Mme Blanc, « les jeunes utilisent les technologies beaucoup plus intensivement, et de manière beaucoup plus créative que leurs aînés. Ils sont différents dans leurs modes d’utilisation : ils préfèrent le numérique, ils valorisent la conversation et la collaboration. De plus, les médias sociaux répondraient à un besoin d’accomplissement personnel. Les jeunes sont habitués à l’ère numérique, et les entreprises, doivent faire avec, c’est impératif : il faut apprendre à écouter le jeune consommateur qui s’exprime à propos du produit et faire pour le mieux avec cette nouvelle ouverture. »

 

Faits marquants de l’atelier « volet travail »

 

Les intervenants (Francis Baillet, vice-président ressources humaines chez Ubisoft divertissements, Carl-Frédéric De Celles, président et conseiller stratégique d’iXmedia et Jérôme Thibaudeau, directeur des communications au ministère des Finances au Québec) ont souligné les avantages d’une utilisation intelligente des technologies pour favoriser le recrutement de la génération C.

 

« En somme, les technologies sont un moyen et non une fin en soi; les organisations doivent y aller de façon réfléchie et prudente, ce qui implique de bien comprendre les nouveaux outils et applications issus des nouvelles technologies du Web, leurs différences et complémentarités par rapport aux moyens plus traditionnels ainsi que la valeur d’usage de ces nouvelles applications.

 

« En matière de rétention des employés, les technologies doivent faire partie d’une stratégie de relève et doivent permettre d’accroître la capacité de l’organisation d’où l’avantage des outils interactifs d’apprentissage et de formation (ex. capture vidéo d’expert qui intervient dans un domaine précis, évaluation de l’apprentissage en ligne, etc). »

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