Entrevue n°238: Anuranjita Tewary, fondatrice du Défi Technovation


Édition du 07 Mars 2015

Entrevue n°238: Anuranjita Tewary, fondatrice du Défi Technovation


Édition du 07 Mars 2015

Par Diane Bérard

«Pour intéresser les filles à la technologie, il faut miser sur leur téléphone intelligent» - Anuranjita Tewary, fondatrice du Défi Technovation.

Montréal participe pour la première fois à la compétition internationale Défi Technovation. Jusqu'au 23 avril, dans 25 pays, des milliers d'adolescentes de 10 à 18 ans développeront une application pour téléphone mobile. À Montréal, elles seront 50, réparties en 12 équipes. Défi Technovation a été lancée en 2009 par l'Américaine Anuranjita Tewary, directrice de la gestion de produits chez Intuit. Intuit a créé, entre autres, l'application Mint pour la gestion des finances personnelles.

Diane Bérard - En février, Montréal s'est jointe au Défi Technovation (Technovation Challenge). De quoi s'agit-il ?

Anuranjita Tewary - C'est une compétition internationale qui vise à développer des compétences en technologie et en entrepreneuriat chez les filles de 10 à 18 ans. Regroupées en équipe de trois à cinq, elles développent une application mobile qui contribue à résoudre un problème de leur collectivité. Elles développent aussi le plan d'affaires pour la commercialiser. La période d'inscription s'est terminée le 15 février. Les participantes ont 12 semaines, jusqu'au 23 avril, pour développer et soumettre leur application. La compétition se déroule dans plus de 25 pays simultanément. Une dizaine d'équipes participeront à la finale internationale.

D.B. - Donnez-nous des exemples d'applications gagnantes de ce concours ?

A.T. - En 2011, les gagnantes avaient développé IOU, une application qui permet de retracer les articles et l'argent que vous avez prêtés ou empruntés à vos copains. En 2013, l'équipe gagnante a développé Arrive, qui permet aux élèves de confirmer leur arrivée à l'école au moyen de leur téléphone. Un message texte est automatiquement envoyé aux parents. Arrive facilite la gestion en temps réel de la fréquentation des élèves et de leurs absences.

D.B. - Vous êtes l'initiatrice du Défi. Comment en avez-vous eu l'idée ?

A.T. - Ce projet est le fruit de ma rencontre avec mes doutes. J'ai étudié en science dans les universités les plus prestigieuses, MIT et Stanford. Mes parents ont toujours cru en moi. J'ai eu des emplois extraordinaires où l'on m'a rapidement confié des responsabilités. J'ai été, entre autres, gestionnaire de produits chez Microsoft pour le produit Microsoft tv. Puis, en 2009, je suis allée au Startup Weekend, à San Francisco. J'ai écouté tous ces entrepreneurs présenter leurs idées, et j'ai commencé à douter. Malgré mes diplômes, mes réussites et ma connaissance de la techno, je me sentais incapable de lancer une entreprise dans ce secteur. Habitée par ces doutes, j'ai été attirée par la présentation d'une jeune femme de 22 ans venue de Floride pour exposer son idée d'entreprise. Son projet utilisait la technologie pour optimiser la consommation d'énergie des immeubles. Elle dégageait une telle passion que j'ai eu envie de joindre son équipe pour le week-end. Ce fut une expérience incroyable ! J'ai senti que moi aussi je pouvais être entrepreneure. Mais je me suis dit que si une femme choyée comme moi pouvait douter ainsi de son potentiel et de ses capacités, qu'en était-il de toutes ces jeunes filles qui n'ont pas ma chance ?

D.B. - Quelle est l'intention cachée de cette compétition technologique pour jeunes filles ?

A.T. - Le Défi Technovation veut donner confiance aux jeunes femmes. Je veux qu'elles aient le déclic que j'ai eu lors du Startup Weekend.

D.B. - Ce n'est pas la première fois qu'on tente d'intéresser les filles à la technologie. Les résultats sont plutôt décevants. Le Défi Technovation, lui, mise sur la relation symbiotique entre les filles et leur téléphone intelligent. Expliquez-nous.

A.T. - On dit que la techno n'intéresse pas les filles. C'est faux. La technologie occupe une place importante dans leur vie. Elles sont très actives sur les réseaux sociaux, par exemple. Et tout passe par leur téléphone. Pour intéresser les filles à la technologie, il faut passer par leur téléphone intelligent. Les adolescentes sont de grandes consommatrices d'applications mobiles. Nous misons sur cet intérêt pour les attirer et pour leur prouver qu'elles peuvent aussi devenir créatrices d'applications.

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