La région de Sherbrooke veut devenir un pôle majeur d'innovation. Pour y arriver, différentes organisations mettent l'épaule à la roue, dont l'Université de Sherbrooke au premier chef. Des entreprises innovantes comme Arkel, un fabricant de sacoches de vélo haut de gamme, prennent part au mouvement.
L'innovation et le développement de produits sont au coeur même du succès que remporte Arkel, une PME sherbrookoise qui fabrique des sacoches pour vélos.
Même si elle n'emploie qu'une vingtaine de personnes, cette entreprise est connue aux quatre coins du monde par les adeptes de vélo qui apprécient tant la qualité que le design de ses produits.
Pour tenir le haut du pavé, " il faut rester à l'avant-garde et être à l'affût des besoins de la clientèle ", dit le président d'Arkel, Paul McKenzie, qui ajoute que bon nombre de ses sacoches ont été développées grâce aux commentaires des cyclistes.
Le président de la PME a parcouru à vélo le Viêtnam, la Nouvelle-Zélande, et plusieurs pays d'Europe et d'Amérique du Sud. Il est donc en mesure d'identifier les besoins des cyclistes. Puis, de passer de l'idée à la conception en mettant à profit sa formation d'ingénieur.
Vélo-boulot-dodo
Arkel propose près de 20 modèles de sacoches haut de gamme pour le cyclotourisme, le vélo de montagne et le cyclisme urbain.
Les ventes de la série urbaine sont en forte croissance, particulièrement aux États-Unis, note Paul McKenzie. " La hausse du prix de l'essence a amené de plus en plus de gens à troquer l'auto pour le vélo ", dit-il.
Le développement des pistes cyclables et l'avènement des vélos en libre-service favorisent aussi l'augmentation de la demande pour les modèles de la série urbaine.
La Mallette, par exemple, une sacoche de 25 litres destinée aux gens d'affaires qui se rendent au travail en vélo. Conçue pour protéger un ordinateur portable, elle peut très bien servir de porte-document passe-partout. La Coccinelle, une sacoche polyvalente qui se transforme en sac à dos, ou Le Panier tout-usage, qui permet notamment de transporter les sacs d'épicerie, sont d'autres modèles qui visent à satisfaire le cycliste urbain.
Autre création récente : l'antivol Cam-Lock, pour lequel l'entreprise a déposé une demande de brevet. Ce système a été développé avec le Centre de technologie minérale et de plasturgie du Cégep de Thetford Mines.
Du bouche-à-oreille
Créée en 1998, Arkel s'est rapidement taillé une place dans le marché international. " On s'est fait un nom en misant sur la qualité des produits ", dit Paul McKenzie, en précisant que les échanges d'information sur les blogues ont contribué à mieux faire connaître l'entreprise. Celle-ci vend d'ailleurs plus du quart de ses produits directement aux consommateurs, par le biais de son site Internet transactionnel.
Aujourd'hui, Arkel réalise plus de 65 % de son chiffre d'affaires à l'étranger. Après les États-Unis, l'entreprise se dit prête à prendre de l'expansion en Europe, où elle est déjà présente dans certains pays.
" On vit relativement bien la récession économique, mais elle nous a fait comprendre l'importance de diversifier davantage nos marchés ", indique Paul McKenzie.
pierre.theroux@transcontinental.ca
