L'ADN de l'entreprise innovante

Publié le 13/02/2010 à 00:00

L'ADN de l'entreprise innovante

Publié le 13/02/2010 à 00:00

Par Pierre Théroux

Quel est le secret des entreprises innovantes ? Leur capacité à innover est-elle inscrite dans leurs gènes ? Voici quelques-unes des principales caractéristiques des organisations qui mettent à profit leur potentiel créatif et qui réinventent les façons de faire. " Elles passent plus de temps à regarder dans le pare-brise que dans le rétroviseur. Elles ont une vision ", dit Dave Caissy, associé chez Zins Beauchesne et associés, à propos de ces entreprises.

" Les entreprises innovantes occupent souvent l'avant-scène dans leur secteur d'activité. Elles sont des modèles, des références pour les autres entreprises " dit Claude Demers, président de l'Association de la recherche industrielle du Québec, ajoutant qu'innovation et performance vont généralement de pair.

" Les entreprises qui sont continuellement en mode innovation se maintiennent généralement en tête du peloton, mentionne M. Caissy. C'est une source de croissance et de rentabilité ".

Vouloir être la meilleure

Vêtu de son traditionnel duo chandail noir-jean, Steve Jobs a une fois de plus capté l'attention de la planète techno tout entière lors du récent lancement de son nouveau-né technologique : le iPad, tablette qui positionne encore une fois Apple comme une des sociétés les plus innovantes de la planète.

" L'innovation repose sur un état d'esprit. Les plus innovantes, comme Apple, se distinguent par une culture organisationnelle qui favorise l'innovation ", dit Claude Demers.

À cette culture est aussi associée une grande ambition de réussir, qui pousse des entreprises comme Apple ou le Cirque du Soleil " à vouloir être les meilleurs du monde, à jouer pour gagner ", note M. Demers, en précisant que l'ambition se traduit généralement par entrepreneurship fort. " On peut apprendre et développer la culture de l'innovation, mais il faut avoir l'ambition ", dit-il.

Cette culture d'innovation est omniprésente dans l'entreprise, et pas seulement dans ses laboratoires, souligne M. Caissy, de Zins Beauchesne. " Les organisations innovantes en font un projet d'entreprise et mobilisent toute l'entreprise autour de cet objectif commun ", précise-t-il.

Autre élément : les dirigeants ne se gênent pas pour en parler, tant dans leurs discours que pendant les événements, par des communiqués officiels ou dans le rapport annuel, allant même jusqu'à accrocher les brevets sur les murs, pour montrer et rappeler aux employés, aux clients et aux fournisseurs, l'importance de l'innovation pour cette entreprise.

Cette culture se reflète dans la volonté de " développer une image, des conditions de travail et des pratiques de ressources humaines qui permettront d'attirer les meilleurs ", affirme Laurent Simon, professeur de management à HEC Montréal, qui cite l'exemple de Google.

Être une machine à idées

Autre facteur de différenciation : les plus innovantes sont généralement celles qui parviennent à générer un flot continu d'idées, de nouveaux concepts, de projets-pilotes ou d'innovation de produits dans le pipeline.

" Les plus innovantes se démarquent par l'intensité de leurs processus d'innovation, par la fréquence de leurs innovations qui alimentent le portefeuille de projets " affirme Claude Demers.

Selon le président de l'Association de la recherche industrielle du Québec, le produit innovateur qui assure la croissance d'une entreprise vient rarement de la pensée magique, mais davantage d'une approche structurée au sein de l'entreprise afin de générer de nouvelles idées.

" Les organisations innovantes n'hésitent pas à aménager des war rooms, des espaces qui favorisent l'inspiration ", dit Laurent Simon.

Mais encore faut-il que ces idées se traduisent le plus souvent en actions concrètes. " Les entreprises innovantes ne sont pas seulement de grands parleurs, mais aussi de grands faiseurs. Elles réussissent généralement à faire le pont entre la génération d'idées et l'exécution ", dit Dave Caissy.

S'ouvrir sur l'extérieur

L'entreprise innovante fait de l'innovation la responsabilité de tous et non d'un petit groupe de personnes, dit M. Caissy. " Il y a dans les entreprises un important réservoir de connaissances qui peuvent les faire progresser ", précise-t-il.

D'autant que le personnel est souvent plus près du terrain et mieux placé pour trouver les solutions et pour les mettre en oeuvre.

Ces entreprises n'hésitent pas non plus à sortir de leur zone de confort pour mieux exploiter les connaissances de leurs réseaux externes. Les fournisseurs et les consommateurs sont souvent les mieux placés pour cibler des éléments d'innovation.

" Elles ne se replient pas sur elles-mêmes ", dit Dave Caissy, en précisant que cette ouverture sur l'extérieur les mène aussi à profiter de l'expertise des organisations de recherche.

Il cite en exemple le géant américain Procter & Gamble qui, il y a quelques années, avait adopté une stratégie voulant que la moitié de ses innovations viennent de l'extérieur. La notion de R-D a été changés pour C-D, c'est-à-dire " connect and develop ".

Avoir un bon arrimage technologique et commercial

La réussite des entreprises innovantes repose aussi sur leur capacité à cerner les évolutions technologiques et le marché.

" Il faut avoir un arrimage solide avec toute la technologie disponible et utile pour l'entreprise afin de profiter de toutes les avancées pertinentes pour bonifier sa propre gamme de produits ", dit Claude Demers.

Elles ont aussi le pouvoir de convertir des découvertes en produits vendus sur le marché. Ce double arrimage, technologique et commercial, " constitue le défi le plus important des entreprises innovantes. Il faut être connecté et réussir la synergie entre l'amont et l'aval ", souligne M. Demers.

Ainsi, précise-t-il, elles agissent en amont, avant de s'engager à fond dans le développement expérimental, pour bien comprendre, mesurer et saisir les occasions de marchés. Puis en aval, pour assurer le déploiement des ventes et le service auprès des clients, pour mesurer leur satisfaction et recevoir leurs commentaires au sujet des produits qu'on leur a vendus.

Oser... l'échec !

Les entreprises sont de plus en plus sensibilisées à l'importance d'innover. Mais leur volonté de le faire se bute trop souvent à la peur de l'échec , ce qui les empêche de passer à l'action. Pourtant, " l'échec est inhérent à toute innovation, car on apprend beaucoup de nos erreurs ", estime Dave Caissy.

" Il ne faut pas avoir peur d'oser, au risque de se tromper ", dit aussi Claude Demers.

Beaucoup d'idées nouvelles sont tuées dans l'oeuf, par peur de l'échec. Or, les entreprises innovantes n'hésitent pas à réinventer, à prendre des risques que ne veut prendre aucune autre organisation.

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