KPMG Secor, le reflet d'une tendance mondiale


Édition du 02 Août 2014

KPMG Secor, le reflet d'une tendance mondiale


Édition du 02 Août 2014

Guy Langlois, associé directeur de KPMG pour le Québec et Alain Dumas, associé, services-conseils, management, de KPMG Secor

L'acquisition de Secor par KPMG il y a deux ans s'inscrit dans une tendance mondiale du Big Four à envahir le champ de la stratégie. Dans ce contexte, KPMG estime que Secor lui a permis de se distancer de ses trois rivales au Canada dans ce domaine.

Le Big Four, ce sont les quatre cabinets de comptables les plus importants du monde. Dans l'ordre, il s'agit de Deloitte, PwC (PricewaterhouseCoopers), EY (Ernst & Young) et KPMG. En fait, ils ne veulent plus être connus comme comptables, parce qu'ils ont élargi leur gamme de services depuis plusieurs années. Cela dit, c'est plus récemment qu'ils ont ressenti le besoin d'investir le domaine de la stratégie.

«Lorsque la direction d'une entreprise avait décidé ce qu'elle voulait faire - prendre une expansion géographique, diversifier ses produits ou ses services, procéder à des acquisitions, etc. -, elle venait nous voir pour que nous l'accompagnions dans la mise en oeuvre de sa stratégie. Mais élaborer cette stratégie ne faisait pas partie de nos compétences, explique Guy Langlois, associé directeur de KPMG pour le Québec. Secor est venue combler un grand besoin.»

Les firmes indépendantes de stratégie ont le problème inverse : une fois la stratégie élaborée, elles laissent leur client se débrouiller seul avec sa mise en oeuvre. Or, partout dans le monde, les entreprises clientes poussent pour l'intégration des services. «Nos clients veulent que nous soyons là dès le début de leur réflexion», souligne Alain Dumas, ancien responsable du bureau de Québec de Secor, maintenant associé, services-conseils, management, de KPMG Secor.

«Les Big Four vous diront tous qu'ils font de la stratégie, mais la vérité est qu'aucun n'est vraiment reconnu dans ce domaine», affirme M. Langlois.

Si McKinsey est la référence mondiale dans le domaine de la stratégie, le cabinet doit s'attendre à une forte opposition au cours des prochaines années. «Comme KPMG l'a fait avec Secor, les membres du Big Four vont multiplier les acquisitions de firmes de stratégie partout dans le monde», prévoit M. Dumas.

Hausse du chiffre d'affaires

Fondée en 1975, Secor comptait 200 employés, dont 125 professionnels et 18 associés au pays. M. Langlois estime que grâce à Secor, KPMG a pris une longueur d'avance au Canada sur Deloitte, EY et PwC. «Parmi les membres du Big Four, nous avons maintenant la meilleure équipe en stratégie du Canada», dit-il.

Grâce à KPMG, le chiffre d'affaires de Secor (et non de KPMG) s'est accru de plus d'un tiers.

KPMG, qui fêtera l'an prochain le 175e anniversaire de son arrivée au Canada, à Montréal précisément, a déjà été très régionalisée : quatre bureaux en Abitibi, un bureau à Sept-Îles, quatre dans la région de Québec, trois à Montréal, etc. Au début des années 2000, elle a vendu à Mallette ses bureaux régionaux pour se recentrer à Montréal. «Nous ciblons maintenant les PME qui veulent prendre de l'expansion hors Québec», précise M. Dumas.

Avec l'acquisition de Secor, en juillet 2012, KPMG a décidé de retourner à Québec, où l'économie se porte très bien. En 2012, les bureaux de New York et de Paris de Secor ont été fermés ; KPMG a cependant conservé ses quatre bureaux au Canada : Montréal, Québec, Toronto et Vancouver. Des associés de Secor seront appelés prochainement à jouer un rôle important sur le plan international, promet M. Langlois, qui se dit ouvert à d'autres acquisitions pour se renforcer en matière de stratégie et dans la mise en oeuvre de celle-ci.

Dans ses 33 bureaux au Canada, KPMG emploie 6 000 personnes et compte 700 associés. KPMG, qui a une présence dans 156 pays avec 152 000 professionnels, a son centre de coordination à Amsterdam, aux Pays-Bas.

Au Québec, les activités de KPMG sont réparties également entre la fiscalité, l'audit (vérification) et le conseil. La moitié de ses clients sont des entreprises à capital fermé, l'autre moitié, des sociétés à capital ouvert. D'ici 10 ans, le conseil, y compris le conseil en fiscalité, représentera plus de la moitié de son chiffre d'affaires, prévoit M. Langlois. «En Europe, le conseil est déjà plus important qu'ici.»

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