Est-ce mieux prioriser la productivité ou la croissance de votre entreprise?

Publié le 04/04/2017 à 00:01

Par AMPLIO STRATEGIES

Depuis plus d’une décennie, les chefs d’entreprise ont choisi d’investir dans leur capacité à produire. Résultat : nous connaissons tous les ratios de gestion de la production et nous sommes fiers d’avoir optimisé nos processus sans nécessairement nous être affairés à vérifier si les processus de ventes étaient à la hauteur de notre capacité à produire. 

À une époque où le coût du capital est bas, vaut-il mieux prioriser la productivité ou la croissance ? 

Les chefs d’entreprise ont pour réflexe naturel de considérer le capital financier comme la ressource la plus précieuse. Par contre, aujourd’hui, une tendance importante tend à réfuter cette croyance. 

Selon la firme Bain, le volume de capital financier à l’échelle mondiale a triplé depuis 1990 pour atteindre maintenant 10 fois le PIB mondial. Cette abondance fait en sorte que les taux d’intérêt ont chuté de 14 % au début des années 1990 pour se maintenir à environ 0 % depuis 2010. 

La conséquence ? Toutes les entreprises le moindrement profitables peuvent obtenir le capital dont elles ont besoin. Bien qu’il faille évidemment gérer ces fonds avec prudence et vigilance, l’accès au capital n’est plus un avantage compétitif. 

Qu’il s’agisse d’une situation temporaire ou que cette tendance se maintienne, l’ère du bas coût du capital requiert une réorientation stratégique de la part des chefs d’entreprise. 

Un critère décisionnel fondamental consiste à s’assurer que le retour sur investissement d’un projet soit plus élevé que le coût du capital emprunté de l’externe ou réservé à l’interne. Par exemple, si on décide d’emprunter à un taux de 5 % pour un équipement d’usine, celui-ci devrait générer une plus-value plus grande que 5 %. Ceci s’appelle le « taux de rendement minimal », ou hurdle rate

Si les taux d’intérêt sont hauts, le taux de rendement minimal est plus grand. Emprunter pour des projets d’expansion devient alors plus risqué, d’où le choix naturel de maintenir ses profits afin de réduire les coûts et d’augmenter la productivité. 

Lorsque le coût du capital est bas, dans quelle mesure cette stratégie tient-elle encore la route ? 

Le problème avec une orientation d’efficience continue, c’est qu’on atteint rapidement un rendement marginal nul. Bien que vous consacriez de plus en plus d’efforts à accroître votre efficacité, vos marges bénéficiaires n’augmentent pas beaucoup. 

Si votre coût de capital est bas, il vaut mieux investir dans la croissance. Le taux de rendement minimal bas fait en sorte que vous pouvez être plus audacieux, car le seuil de succès d’un projet d’expansion est lui aussi plus bas. 

Les chefs d’entreprise futés sauront profiter des taux nuls ou même négatifs pour : 

Chercher de nouveaux clients : La simple multiplication des clients, à marge égale, fait directement augmenter le volume de vos profits. Investir dans la croissance de votre équipe de ventes, de votre réseau de distribution et de vos méthodes de promotion devient un placement payant. 

Élaborer de nouvelles offres ou conquérir de nouveaux marchés : Le bas coût du capital fait en sorte que vous pouvez miser sur l’expansion de votre carnet d’offres avec des produits ou des services innovants qui autrement seraient trop risqués ou conquérir de nouveaux marchés. Ces actions prépareront le terrain pour attirer de nouveaux clients et de nouveaux revenus. 

Envisager l’expansion par acquisition : Le financement d’une acquisition se fait plus facilement aujourd’hui et vous positionne favorablement pour la croissance. Avec une gestion saine de ce processus et l’obtention de capital à bon prix, votre acquisition pourrait être plus rentable plus rapidement. 

Les taux d’intérêt seront-ils bas encore longtemps ? Aucune boule de cristal ne nous permet de l’affirmer. Par contre, s’il y a une chose dont nous soyons sûrs, c’est que les entreprises qui profitent de la situation actuelle pour enclencher un cycle de croissance pendant que le coût du risque est bas seront dans une position plus favorable pour poursuivre leur cycle de prospérité le jour où les taux d’intérêt augmenteront. 

En conclusion, nous sommes d’avis qu’il est primordial, en cette ère de transformation numérique et de mutation du monde du travail, d’investir dans la capacité de vendre davantage de produits et services pour assurer la croissance et la pérennité de votre entreprise. Dans ce but, nous avons élaboré, chez Amplio Stratégies, une méthode pour créer une culture de croissance durable et saine au sein des petites, moyennes et grandes entreprises. Dans un souci de partage du savoir et de la richesse, nous avons fait état des principaux éléments de notre méthode dans les trois textes de cette rubrique : 

Comment augmenter vos ventes ?

http://www.lesaffaires.com/strategie-d-entreprise/vente-et-marketing/comment-augmenter-vos-ventes/592602 

Le big data pour maximiser le développement de vos affaires :

http://www.lesaffaires.com/techno/technologie-de-l-information/comment-utiliser-le-big-data-pour-maximiser-le-developpement-de-vos-affaires-/593110 

Avez-vous une bonne stratégie de commercialisation ?

http://www.lesaffaires.com/strategie-d-entreprise/vente-et-marketing/avez-vous-une-bonne-strategie-de-commercialisation-/593921

Note : Cet article s’inspire du texte intitulé « Strategy in the Age of Superabundant Capital » par Michael Mankins, Karen Harris et David Harding, Harvard Business Review, mars-avril 2017, hbr.org/2017/03/strategy-in-the-age-of-superabundant-capital.

 

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