Est-ce le temps d'impartir ?

Publié le 21/02/2009 à 00:00, mis à jour le 07/10/2013 à 13:33

Est-ce le temps d'impartir ?

Publié le 21/02/2009 à 00:00, mis à jour le 07/10/2013 à 13:33

Par François Rochon

"L'adoption des services en ligne est un phénomène aussi important que l'arrivée d'Internet", croit Nicole Martel, pdg de l'Association québécoise des technologies (AQT).

"Leur utilisation devrait croître de près de 10 % par an, estime-t-elle. Cela va être un grand changement, comme lorsque les entreprises ont commencé à impartir leur service de paie." Les services "tout hébergés" ne font donc plus peur, même si les PME canadiennes accusent un retard par rapport à celles européennes ou américaines, poursuit Mme Martel.

Le concept des services Web n'a pourtant rien de nouveau : louer des applications, de la capacité de traitement ou de l'espace de stockage à la demande par Internet se fait déjà depuis plusieurs années. Mais le mouvement est inexorable. De plus en plus, les logiciels vont migrer vers le SaaS (Software as a Service), c'est-à-dire des applications en ligne et facturées selon leur utilisation, tandis que les données sont localisées sur des serveurs physiquement éloignés. On parle de cloud computing, expression qui a donné "informatique dans les nuages" en français. Ce qui a changé, c'est la possibilité de virtualiser l'ensemble de ses processus d'affaires et de les faire interagir entre eux. On se rapproche d'ordinateurs vides d'applications connectés à Internet où le travailleur accède à toutes ses applications en ligne, une fois son identité authentifiée.

Plus efficace

"La crise ne devrait pas freiner cette tendance, bien au contraire", assure Pascal Veilleux, ingénieur spécialisé dans l'optimisation industrielle et cofondateur de NSI Solutions, qui aide les entreprises dans cette transition.

"Le marketing, l'ingénierie, la sous-traitance ne sont plus cloisonnés entre les murs de l'entreprise. Les services en ligne permettent d'optimiser les processus d'affaires tout en limitant leurs investissements dans des infrastructures informatiques et leur coûteuse maintenance." Libérées de cette contrainte, les PME pourront se concentrer sur leurs activités courantes.

Cela va au-delà d'une question d'argent, assure-t-il, car "c'est un véritable changement dans la culture de travail". L'autre avantage est la flexibilité. "On ne paie que pour ce qu'on utilise. Si on veut plus de fonctions, on paie plus", résume Martin McNicoll, président fondateur d'IT-Ration, Conseil qui offre des solutions hébergées en ligne. "L'entreprise peut grandir avec le logiciel, qui est toujours à jour."

Ces avantages, Anthony Lacopo, président et chef de la direction d'Utopia Image, de Laval, en profite depuis deux ans. "Nous voulions travailler plus rapidement avec nos clients, sans que cela se répercute sur leurs infrastructures. Là, ils n'ont rien à faire, tout est automatisé. On peut lancer des projets beaucoup plus rapidement. Et une fois que c'est installé, on s'y habitue très vite", dit-il.

L'un des écueils qui guettent les PME est de croire qu'elles pourront facilement utiliser les SaaS. "C'est vrai pour des petites applications, assure Pascale Veilleux, mais elles auront besoin de spécialistes si elles veulent aller plus loin dans l'intégration et la personnalisation de ces services. Quant à toucher au cloud, qui permet de développer ses propres applications, c'est autre chose."

L'année dernière a été celle des grandes manoeuvres : les géants du Web (Google, Salesforce.com ou Amazon) ont séduit les utilisateurs, et les poids lourds de l'informatique, comme Microsoft ou IBM, ont investi pour améliorer leurs services en ligne. Les alliances se sont multipliées. Les plateformes et les offres ont foisonné, semant la confusion.

L'année 2009 sera sans contredit celle du cloud. Et les entreprises québécoises de ce secteur ont des occasions à saisir, comme l'affirme Nicole Martel. "C'est un marché à fort potentiel. D'autant que les grandes entreprises demanderont de plus en plus à leurs fournisseurs d'être branchés. Nos PME sont les mieux à même de relever le défi d'équiper les PME québécoises, difficiles à atteindre." Pour pénétrer ce marché, les grands acteurs des services en ligne devront s'allier à des distributeurs locaux. "C'est aussi une chance pour nos entreprises d'exporter leurs solutions à l'international et de continuer à se développer."

dossiers@transcontinental.ca

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