Un fonds pour mettre fin à l'oligopole des banques canadiennes

Offert par Les Affaires


Édition du 05 Mars 2016

Un fonds pour mettre fin à l'oligopole des banques canadiennes

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Édition du 05 Mars 2016

Jay Ferst a beau avoir fait fortune en vendant sa firme de courtage en ligne à la Banque Scotia, il ne porte pas le secteur bancaire canadien dans son coeur. Même que l'entrepreneur devenu capital-risqueur veut maintenant en découdre avec les grandes banques canadiennes. Avec Ferst Capital, un fonds doublé d'un incubateur, il vise à propulser des start-up aptes à couper l'herbe sous le pied des banques canadiennes en innovant plus rapidement.

«Le système bancaire canadien est très prudent ; ça fonctionne très bien en temps de crise, mais en période d'accalmie, c'est le moment d'innover. Pourtant, nos banques n'en font rien», lance Jay Ferst, associé principal de Ferst Capital.

Si la vente de TradeFreedom Securities à la Banque Scotia en 2007 a permis à Jay Ferst de commencer à investir son propre argent dans des start-up, il aspire maintenant à jouer dans la grande ligue. C'est la raison pour laquelle il compte boucler un financement de 50 millions de dollars pour Ferst Capital d'ici l'été prochain. «Nous ne voulons pas financer une banque en ligne qui se fera ensuite acheter par une banque pour 30 à 50 M$ et dire merci, lance Jay Ferst. Nous voulons financer une start-up qui deviendra la sixième parmi les grandes banques canadiennes.»

Jay Ferst note que le Canada traîne la patte en matière de technologies financières (fintech) et considère que ce n'est qu'une question de temps avant que ces innovations n'arrivent au Canada.

«Nous avons un retard de 18 mois à deux ans par rapport aux États-Unis et de trois à quatre ans par rapport à l'Europe, soutient Jay Ferst. Seulement en Grande-Bretagne, 29 nouvelles banques ont déposé une demande pour obtenir leur charte, et trois d'entre elles l'ont déjà obtenue.» Ce phénomène tient aussi au fait que le gouvernement britannique a mis en place des politiques favorables aux banques depuis 2011, lorsque le ministre des Finances George Osborne s'est prononcé en faveur d'une concurrence accrue dans le secteur bancaire à la suite des recommandations de l'Independent Commission on Banking.

Trois entreprises incubées

Jay Ferst souhaite signer des chèques d'environ 250 000 $ de manière à permettre à des start-up misant sur les fintech de valider leur idée dans son incubateur.

Établi en juin 2015 dans le quartier Saint-Henri, à Montréal, ce dernier accueille déjà trois entreprises, dont Bankme, un service en ligne d'épargne automatique branché directement au compte bancaire des clients et, sans surprise, un projet de banque en ligne dont il ne souhaite pas dévoiler le nom. Ferst Capital n'a toutefois pas l'intention d'investir dans toutes les start-up qui séjournent dans son incubateur.

Jay Ferst ne croit pas que c'est par manque de potentiel si Montréal affiche du retard dans le créneau des fintech par rapport à Toronto et à Vancouver. «Au Québec, on a tellement de grands talents que ce serait déplorable de se consacrer à bâtir une autre application mobile de chiots, soutient-il. C'est très difficile d'innover en fintech, mais c'est un travail important, car il s'agit de transformer la manière dont les gens gèrent leur argent.»

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