Se couvrir grâce aux produits dérivés

Offert par Les Affaires


Édition du 11 Avril 2015

Se couvrir grâce aux produits dérivés

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Édition du 11 Avril 2015

La baisse de 25 % du dollar canadien par rapport au dollar américain et la rapidité avec laquelle ce mouvement s’est opéré ont un effet significatif sur de nombreuses entreprises québécoises. Si certaines se sont protégées à l’aide de produits dérivés, d’autres n’ont pas tablé sur ces produits, mises en confiance par le fait que le huard est longtemps resté au même niveau que le dollar américain. Mais pour Jean-François Babin, chef du Groupe Solutions de gestion de risques à la Banque Nationale, il n’est pas trop tard pour utiliser les produits dérivés, car le huard pourrait encore baisser.

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Les produits dérivés permettent d’éviter l’incertitude engendrée par les variations du taux de change. Plusieurs options s’offrent aux entreprises. Il est possible d’acheter une option qui fonctionne comme une politique d’assurance, et c’est la banque qui compensera en cas de hausse du dollar américain. On peut aussi acheter des contrats à terme sur devises ainsi que sur marchandises, c’est-à-dire passer un contrat qui garantit un montant couvert à un taux déterminé pour une période donnée. On peut donc s’assurer à l’avance du coût d’achat de dollars, de pétrole ou même de sucre pour deux ans et avoir l’esprit tranquille pendant cette période. Le nombre de mois ou d’années couverts est décidé en fonction de la longueur des contrats à honorer. « Cela peut aller jusqu’à 15 ou 20 ans pour des projets à long terme, notamment en construction », indique M. Babin.

L’exemple de Drumco Énergie

Acheter des contrats à terme boursiers (futures), c’est la stratégie qu’emploie depuis 20 ans François Côté, président de Drumco Énergie. Ce distributeur de génératrices fabriquées aux États-Unis doit être sûr que le prix qu’il annonce dans ses soumissions sera identique à celui qui sera en vigueur au moment où le client lui passera sa commande, puis trois mois plus tard, lorsque ce dernier le paiera à la livraison. « Cela me permet de garantir mon profit, explique le chef d’entreprise de Drummondville. On n’existerait plus si on n’avait pas acheté de futures en 2008. Et, si on ne le faisait pas actuellement, on ne passerait pas au travers. » Avec environ 500 génératrices importées par an, M. Côté avait l’habitude d’acheter des contrats à terme une fois sur deux. « Mais quand il est devenu évident que le dollar canadien allait rester bas, je me suis mis à acheter des futures pour chacune de mes transactions. »

Se protéger grâce aux produits dérivés est coûteux. Résultat, ce procédé est utilisé par la plupart des grandes entreprises, mais beaucoup moins par les PME. Au-delà du coût, les produits dérivés ont mauvaise réputation. « Dans les années 1990, il y a eu des scandales, car ils avaient été utilisés à des fins spéculatives », rappelle M. Babin. Selon lui, les PME auraient tout intérêt à s’informer des possibilités qu’offrent les produits dérivés. « Les produits dérivés peuvent être utilisés à bon escient, souligne-t-il. Et puis, ne rien faire crée aussi de la volatilité ! » Une politique de gestion des risques à l’interne est également nécessaire pour encadrer les pratiques de couverture. « Il faut se poser des limites en ce qui a trait au nombre d’années couvertes mais aussi à la quantité », recommande M. Babin.

M. Côté déplore également la peur et le manque d’informations au sujet des produits dérivés. « Il y a des entreprises qui devraient le faire et qui ne le font pas », regrette celui qui trouve ces outils faciles à utiliser, d’autant plus qu’acheter des futures se fait facilement par ordinateur. « On peut simuler l’achat de dollars américains et voir exactement ce qu’il va nous en coûter. »

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