S'internationaliser pour croître et innover


Édition du 28 Février 2015

S'internationaliser pour croître et innover


Édition du 28 Février 2015

Christian Dubé, premier vice-président, Québec, CDPQ.

L'an dernier, la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) a soutenu plusieurs entreprises québécoises dans leur projet d'acquisition transfrontalière. Les Affaires en a discuté avec Christian Dubé, premier vice-président, Québec, de la CDPQ depuis le 15 août 2014.

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Les Affaires - Comment voyez-vous le rôle de la CDPQ auprès des entreprises québécoises cherchant à faire des acquisitions à l'international ?

Christian Dubé - Il y a un parallèle à faire entre les défis qu'affronte la Caisse et ceux de plusieurs entreprises québécoises. La CDPQ doit innover et s'internationaliser. Depuis déjà un bon moment, elle ne peut plus investir seulement au Québec. Elle doit aller chercher la croissance là où elle se trouve dans le monde. La CDPQ a aussi dû innover dans son approche. Elle s'est engagée dans de nouveaux types d'investissements, notamment en immobilier ou dans les infrastructures.

De leur côté, les entreprises québécoises qui se développent bien, comme WSP ou Couche-Tard, affrontent des défis similaires. Elles doivent entrer sur de nouveaux marchés pour poursuivre leur croissance. Il y a donc une convergence d'intérêts entre elles et la Caisse, ouvrant la porte à des partenariats intéressants.

L.A. - Comment évaluez-vous la volonté des entreprises québécoises de s'internationaliser ?

C.D. - Il y a eu plusieurs réussites au fil des ans, que l'on pense à CGI ou Camoplast Solideal. Je crois que ces transactions ont éveillé beaucoup d'autres entrepreneurs et leur ont donné envie de franchir le pas. Ça a créé un certain momentum. Notre défi se situe avec les entreprises de taille moyenne. Elles font des acquisitions plus petites, mais très structurantes pour elles. Il est normal qu'elles soient plus hésitantes, car le risque est beaucoup plus élevé. Leurs cibles sont souvent aussi grosses qu'elles, parfois même plus. Pensons au cabinet d'architectes Lemay, lequel a acheté trois filiales d'IBI en octobre 2014, en bénéficiant notamment d'un prêt de 6 millions de dollars canadiens de la Caisse. La transaction lui permet de prendre pied en Chine par l'intermédiaire d'IBI Chine. Mais elle le fait aussi tripler de taille ! C'est là que nous pouvons intervenir. Notre appui aide à diminuer le risque pour ces entreprises, et leur offre l'occasion de poser des gestes pour grandir et se mondialiser.

L.A. - Quelles sont les attentes de la Caisse auprès des entreprises qu'elle finance, en termes de rendement ?

C.D. - Nous offrons un capital patient. Nous avons une vision et des attentes à long terme, et nous investissons dans des entreprises offrant un excellent potentiel de rendement à long terme. Prenons l'exemple de l'acquisition de Davisco par Agropur. Cette dernière est un acteur clé au Québec et a une très belle expertise à mettre à profit sur de nouveaux marchés. Ce genre d'occasion est intéressante pour nous. Nous n'avons pas d'exigences de rendement à court terme. Nous ne leur offrons pas seulement du capital, mais aussi du temps pour réaliser leur plan stratégique, ainsi que l'accès à nos réseaux mondiaux et nos ressources.

L.A. - En plus d'être un partenaire financier, comment aidez-vous les entreprises dans leurs stratégies d'acquisition ?

C.D. - Cela dépend de la taille des entreprises. Auprès des plus grosses, son rôle se limite souvent à celui de consultant. Par exemple, nous avons des spécialistes capables de bien évaluer les risques dans divers pays et régions. En ce qui concerne les entreprises de taille moyenne, nous exigeons généralement de choisir un des membres de leur conseil d'administration ou de leur comité consultatif. Nos analystes du groupe de recherche supportant notre portefeuille Actions Qualité mondiale suivent les grands acteurs mondiaux des différents secteurs. Les entreprises ont accès à ces analystes, qui les aident à orienter leurs réflexions et leur développement.

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CV

Député de la circonscription de Lévis à l'Assemblée nationale du Québec de 2012 à 2014, Christian Dubé a été V-P chez Cascades de 2004 à 2012. Il a également été cadre chez Domtar de 1996 à 2004 et chef des finances de Coopers & Lybrand en 1992. Il a cofondé la firme Biron Lapierre Dubé & associés en 1986.

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