Répondre à des besoins très diversifiés en région


Édition du 27 Février 2016

Répondre à des besoins très diversifiés en région


Édition du 27 Février 2016

[Photo : Shutterstock]

Un bon nombre d'incubateurs et d'accélérateurs se trouvent dans le Grand Montréal, concentration de l'activité économique oblige. Mais c'est en région que l'on compte le plus de nouveaux organismes. Les municipalités n'hésitent pas à investir dans ces infrastructures pour développer leur économie.

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Mathilde Gosselin, à la tête de Materium Innovations, est sortie de l'incubateur CITIG (Centre d'innovation et de technologies industrielles) de Granby depuis quelques mois à peine. Elle y a passé cinq ans et y serait bien restée encore quelque temps. L'entreprise fondée en 2010 se spécialise dans la production d'un additif qu'elle a inventé et breveté pour améliorer l'efficacité des bioprocédés, par exemple pour encapsuler les fragrances afin d'assurer une meilleure longévité au produit, ou pour alléger les plastiques. Elle remporte un vif succès à l'international, où elle vend 95 % de ses produits, essentiellement aux États-Unis, en Europe et en Inde. La société, qui emploie sept personnes, a doublé son chiffre d'affaires de 2014 à 2015.

Une réussite qui pousse plusieurs municipalités à vouloir se doter de telles structures, comme en témoigne l'ouverture en 2015 de l'incubateur industriel de Victoriaville, d'Espace-INC à Sherbrooke et de La Shop à La Sarre. En 2016, le cercle s'agrandira avec le Centre d'innovation des systèmes à Trois-Rivières et le Centre Magnétique à Lac-Mégantic, sans compter les agrandissements prévus de l'incubateur Le Camp à Québec et de celui de Drummondville.

Plutôt généralistes

«On s'est rendu compte que nos entreprises avaient de bonnes idées, mais qu'elles avaient besoin d'un accompagnement et de locaux plus petits que ceux offerts sur le marché pour démarrer», explique Richard Croteau, commissaire industriel à la Corporation de développement économique de Victoriaville et sa région, qui a ouvert un incubateur en septembre dernier où sont installées trois entreprises. L'incubateur a nécessité des investissements de 2 millions de dollars, dont 500 000 $ du Fonds de diversification économique du Centre-du-Québec et de la Mauricie.

C'est pour lutter contre la fermeture des jeunes entreprises que l'incubateur a été constitué. «Il accueille des entreprises manufacturières qui apportent une plus-value. On ne veut pas avoir des projets qui concurrenceraient des entreprises déjà établies sur notre territoire», précise Richard Croteau.

En région, si certains incubateurs sont spécialisés, comme le CITIG, la plupart sont généralistes. À Victoriaville, «notre économie est déjà diversifiée : gestion des matières résiduelles, recyclage, industrie du meuble, transformation agroalimentaire, véhicules de transport spécialisés et équipementiers. Nous voulons, avec l'incubateur, consolider cette diversification et combler les éventuels besoins des entreprises déjà installées», poursuit M. Croteau.

Drummondville a fait le même choix. «Notre incubateur est multisectoriel. Il est le reflet de notre parc industriel», constate Julie Biron, commissaire industrielle à la Société de développement économique de Drummondville. Cet incubateur en est à sa troisième phase de développement, qui représente un investissement de 2 M$. Il pourra accueillir sept nouvelles entreprises dès juin 2016.

Modèle à revoir ?

La tendance mondiale est pourtant à la spécialisation des organismes d'accompagnement au démarrage ou à la croissance d'entreprises. «Puisque les incubateurs et les accélérateurs permettent notamment un meilleur taux de survie des entreprises, les régions aspirent à en avoir, comme les centres urbains. Dans les régions, le défi de créer de telles structures est de répondre à des besoins dans des secteurs très divers. On peut se demander si elles ont la masse critique d'entreprises dans ces domaines pour que le modèle porte ses fruits», s'interroge Jacynthe Beauregard, directrice stratégique en développement de Développement économique de l'agglomération de Longueuil, DELagglo.

En région, les incubateurs sont généralement l'oeuvre d'organismes de développement économique et de municipalités. «Notre but, c'est de créer des emplois et des entreprises. On vise le développement local», affirme Julie Biron. À Montréal, s'ajoute la volonté de mettre en place des pôles d'expertise pointus, ce qui est plus facile à accomplir qu'en région.

Il n'y a pas de quoi remettre en cause le choix de Victoriaville, car la municipalité est convaincue de l'intérêt d'un incubateur comme outil de développement économique. «Chaque ville a un potentiel de nouveaux entrepreneurs qui ont besoin d'un coup de pouce pour démarrer», croit Richard Croteau. Or, un incubateur n'est jamais rentable, souligne-t-il. Les frais d'exploitation sont en effets importants : locaux, équipement, services professionnels, organisation d'événements, accompagnement personnalisé, etc. «On ne peut pas demander une contribution à la hauteur des dépenses engagées aux entreprises en démarrage qui, par définition, n'ont pas beaucoup de ressources. Notre objectif est que les entreprises incubées aillent ensuite s'installer dans le parc industriel. Le bénéfice est là pour la collectivité.»

INCUBATEURS ET ACCÉLÉRATEURS AU QUÉBEC

Ce tableau regroupe les principaux incubateurs et accélérateurs au Québec. En l'absence d'un recensement exhaustif de ces organismes à l'échelle de la province, nous avons contacté le plus grand nombre de structures se présentant comme des incubateurs ou des accélérateurs d'entreprises et les avons sollicitées pour recueillir certaines informations. Les modèles diffèrent d'un organisme à l'autre. Beaucoup sont liés à des organismes de développement économique, d'autres à des universités. D'autres enfin sont des structures indépendantes financées uniquement par des fonds privés, mais le plus souvent avec l'appoint de subventions. Quelques organismes apportent du financement aux entreprises accompagnées, surtout lorsqu'il s'agit d'accélérateurs.

Sur le Web
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