Quelle part de vos dons va à la cause ?


Édition du 30 Novembre 2013

Quelle part de vos dons va à la cause ?


Édition du 30 Novembre 2013

Quand nous donnons de l'argent pour soutenir une cause qui nous tient à coeur - la lutte contre la violence conjugale, contre le cancer, le décrochage scolaire, l'itinérance, etc. - nous avons tous le souci de nous demander si notre argent sera utilisé à bon escient. Autrement dit, l'organisme prend-il des frais de gestion raisonnables ? Existe-t-il un moyen de s'en assurer ?

En fait, oui, en allant vérifier sur le site de l'Agence du revenu du Canada. Mais qui a envie de se perdre dans ces colonnes de chiffres ? Nous l'avons fait pour vous.

Et en moyenne, les frais de gestion des 50 fondations privées pour lesquelles les données étaient disponibles sont de 13 % et de 26 % pour les 129 fondations publiques. Mais cela ne signifie pas que les fondations publiques sont moins bien gérées.

D'abord, les fondations privées ont été créées par des gens qui ont fait fortune et que l'on peut par conséquent considérer comme d'excellents gestionnaires, comme la famille Beaudoin (Bombardier), Jean Coutu, André Chagnon (fondateur de Vidéotron), la famille Molson, Stephen Bronfman et d'autres. En outre, plusieurs de ces personnes, ou des membres de leur famille, gèrent leur fondation sans percevoir de rémunération. Ce qu'on peut difficilement demander aux gestionnaires salariés des fondations publiques. Mais la principale explication à l'écart de ces frais de gestion, entre 13 % et 26 %, est que de nombreuses fondations publiques organisent des événements-bénéfices, ce qui entraîne évidemment des frais. Rares sont les fondations privées qui tiennent de telles activités.

Faire attention aux comparaisons

Cela dit, il faut faire attention lorsqu'on compare entre elles des fondations privées et des fondations publiques. Des frais de gestion plus élevés ne signifient pas nécessairement une gestion plus laxiste. Certaines fondations peuvent avoir des raisons valables d'afficher un pourcentage d'argent destiné à la cause qui soit plus bas que la moyenne, comme de capitaliser les dons perçus pendant quelques années pour pouvoir remettre de plus gros dons par la suite.

En outre, même si on s'entend généralement dans le milieu de la philanthropie pour dire que le formulaire T3010 de l'Agence du revenu du Canada est la source la plus fiable, tous conviennent qu'elle a des lacunes.

«Les personnes qui remplissent ce formulaire dans les organismes le font souvent mal, affirme en effet l'avocat Jean-Nicholas Marziali, associé et vice-président de BNP Stratégies, spécialisée en gestion philanthropique. Les normes comptables n'existent pas en philanthropie. Ça mélange autant les dirigeants des organismes que les donateurs. Il y a notamment une grande confusion entre les coûts liés aux services, comme offrir des déjeuners aux enfants, et les coûts de collectes de fonds, comme la publicité.»

L'exemple de Centraide

François Lecompte, fiscaliste chez RCGT, a lui aussi sa petite idée sur la comptabilité des organismes charitables. «Malheureusement, chaque organisation a ses propres définitions. Prenez Centraide du Grand Montréal qui affirme que ses frais de gestion sont de 14 % ; mais 14 % de quoi ? Des revenus ? Des dons ? Des dépenses ? Il y a 1 000 façons de le calculer. Mais il reste que le formulaire T3010 est encore l'outil idéal pour comparer les organisations charitables.»

Dans notre tableau des fondations publiques (page 29), Centraide du Grand Montréal affiche un taux de 87 %, soit la part des dons destinés à la cause que reçoit l'organisme. Mais Centraide n'offre pas de services à la population : sa mission est de distribuer l'argent qu'elle recueille à des organismes qui eux dispensent une aide à différentes populations.

Pour son exercice terminé en 2013, Centraide a déclaré 101 postes permanents et à temps plein, pour des dépenses de rémunération de 9,7 millions de dollars. Ses revenus ont totalisé 57,7 M $. Dix employés ont reçu un salaire supérieur à 120 000 $, dont un, supérieur à 250 000 $.

Nous avons demandé à Centraide si elle connaît le taux moyen des frais de gestion des quelque 370 organisations qu'elle soutient financièrement. Selon la porte-parole, Annick Gagnon, ce taux s'établit à 7 %. «Mais ça ne comprend ni les salaires, ni les loyers, ni les frais de levée de fonds», a précisé Mme Gagnon. Les frais d'analyse visent à évaluer la qualité de la gestion des organismes, un critère important pour Centraide.

En résumé, on peut dire que cet exercice de calcul des frais de gestion des fondations privées et publiques est plutôt concluant. Dans le sens ou les frais de gestion de 13% des premières et de 26% des secondes sont encourageants pour les donateurs. Il faudrait être naïf pour croire qu'il n'y a pas de mauvais élèves dans le panier mais en général, on peut dire que l'argent provenant des dons est bien géré. Il reste cependant un débat à faire: «que doit-on inclure dans ce poste ?» Vivement l'unification des définitions et des méthodes de calcul !

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