Entrevue n°226: Axelle Lemaire, secrétaire d'État chargée du numérique dans le gouvernement français

Offert par Les Affaires


Édition du 15 Novembre 2014

Entrevue n°226: Axelle Lemaire, secrétaire d'État chargée du numérique dans le gouvernement français

Offert par Les Affaires


Édition du 15 Novembre 2014

Par Diane Bérard
D.B. - Quel type d'intervention vous semble réaliste ?

A.L. - Agir seul, c'est ouvrir la porte aux stratégies d'optimisation fiscale qui permettent la concurrence entre les États. Je doute qu'on arrive à édicter des règles harmonisées à l'échelle internationale. En revanche, je crois que l'Europe a un devoir d'agir pour harmoniser les règles applicables à la fiscalité. Par exemple, à partir du 1er janvier 2015, la TVA [taxe sur la valeur ajoutée] sera beaucoup plus harmonisée en Europe. C'est un début.

D.B - Parlons du numérique dans la vie des citoyens. Quelle devrait être la priorité ?

A.L. - L'investissement dans les infrastructures. Il y a deux ans, la France a lancé un programme ambitieux. En 2020, tous les citoyens auront accès à Internet à très haut débit (30 mégaoctets/seconde). C'est un plan de 20 milliards d'euros. L'État français et les collectivités locales en fournissent chacun 17 %. Le reste de l'investissement (66 %) est apporté par les opérateurs de télécommunication privés. Il existe un outil nommé «l'observatoire du très haut débit» qui permet à chaque citoyen, en entrant son code postal, de connaître quelles technologies, quels opérateurs et quels débits sont présents dans son département, sa commune et son quartier.

D.B. - Au-delà de l'effet de mode et du gadget, qu'est-ce qu'une ville intelligente ?

A.L. - C'est, entre autres, une ville qui sait utiliser les données produites par son administration et ses citoyens. New York, par exemple, a ouvert ses données sur la salubrité des bâtiments et les incendies recensés. En rassemblant des jeux de données, des développeurs ont permis de diminuer du tiers le nombre d'incendies. On a constaté que les incendies se déclaraient souvent dans les immeubles qui échouaient certains types de test de salubrité. Et qu'ils survenaient surtout à certains moments de l'année. On a mieux ciblé les actions de prévention.

D.B. - Quelle est votre stratégie pour produire la prochaine réussite comparable à celle du Minitel ?

A.L. - Nous fédérons tous les acteurs autour de projets. Prenons le cas des objets connectés. Nous rassemblons un équipementier français qui fabrique des électroménagers, un producteur de microprocesseurs et un fabricant de logiciels. Ensemble, ils vont créer un objet connecté. Ce programme, lancé il y a un an et demi, se nomme «Les 34 plans de la nouvelle France industrielle». Nous avons ciblé tous les secteurs industriels d'avenir qui doivent permettre à notre économie de se moderniser par le numérique.

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