La chute du huard pourra stimuler l'investissement


Édition du 18 Janvier 2014

La chute du huard pourra stimuler l'investissement


Édition du 18 Janvier 2014

Par François Normand

Photo: Bloomberg

Le huard a perdu 9,5 % par rapport au dollar américain depuis un an. Nos entreprises payent donc plus cher pour importer de l'équipement. Leurs investissements vont-ils chuter ? Pas nécessairement, car les sociétés ont tendance à investir davantage quand le huard perd des plumes et que la conjoncture économique est favorable à l'étranger.

Voilà l'étonnante conclusion d'une étude publiée en 2012 («Taux de change et décisions d'investissement au Canada : analyse réalisée au niveau des emplacements») de Nicolas Vincent, professeur à HEC Montréal, et Laurent Da Silva, économiste chez Ouranos. Et, à bien y penser, c'est logique, souligne Nicolas Vincent.

«Les entreprises investissent lorsqu'elles réalisent de bons revenus», dit-il. Ainsi, même si leur pouvoir d'achat augmente avec une appréciation du taux de change canado-américain, elles ne sont pas plus avancées si leurs poches sont vides en raison d'une chute de leurs ventes aux États-Unis ou ailleurs dans le monde.

Ce constat n'étonne d'ailleurs pas Simon Prévost, président des Manufacturiers et exportateurs du Québec. «Les entreprises doivent avoir des liquidités pour investir, pas seulement un taux de change favorable.»

Selon l'étude, cette logique s'applique surtout aux exportateurs, mais aussi à leurs fournisseurs au Canada, qui sont incités à investir pour répondre à la demande de leurs clients.

Pourtant, dans les années 1990 et au début des années 2000, beaucoup d'analystes et de décideurs politiques affirmaient que la réticence des entreprises à investir tenait à la faiblesse du huard, ce qui rendait trop coûteuse l'importation de biens d'investissement des États-Unis. Le 21 janvier 2002, la monnaie canadienne avait même clôturé à 0,61 $ US.

Pourtant, malgré la forte envolée du huard après 2002 (il a atteint la parité avec le billet vert au premier semestre de 2008), les sociétés ne se sont pas mises à investir. Bien au contraire. La part des investissements canadiens dans le PIB (en machines, matériel et TIC) a même diminué, de 2003 à 2007. De plus, durant cette période, le PIB a progressé en moyenne de 2,5 % par année, au Canada, et de 3,2 %, aux États-Unis.

En attente d'une vraie reprise

Cela dit, la dépréciation graduelle du huard observée depuis septembre 2012 ne signifie pas pour autant que les entreprises investiront massivement, estime François Barrière, premier vice-président et trésorier de la Banque Laurentienne. «C'est bien d'avoir de l'argent dans ses poches, mais encore faut-il qu'une entreprise soit convaincue qu'elle sera capable de vendre son produit pour investir.»

Au troisième trimestre de 2013, l'économie américaine a progressé de 2 %, ce qui est loin de son plein potentiel, qui se situe à environ 3 %, selon les économistes. Aussi, malgré la baisse du huard, beaucoup d'entreprises pourraient attendre une reprise plus vigoureuse aux États-Unis avant d'investir.

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