Fusions et acquisitions: Lassonde fait un pas de plus aux États-Unis


Édition du 28 Février 2015

Fusions et acquisitions: Lassonde fait un pas de plus aux États-Unis


Édition du 28 Février 2015

Trois ans après avoir mis la main sur Clement Pappas, Industries Lassonde cimente sa position au sud de la frontière avec l’acquisition d’Apple & Eve, le plus important producteur à capital fermé de jus de marques nationales aux États-Unis.

Chez Industries Lassonde, la croissance est alimentée à parts égales par l’innovation et les acquisitions depuis près de 30 ans. Pour devenir une cible intéressante, une entreprise doit présenter de bonnes possibilités de synergie avec Industries Lassonde et lui offrir un positionnement attrayant dans un marché. Mais il y a plus. Parfois, le besoin d’acquisitions se fait sentir en raison d’une évolution du contexte d’affaires dans lequel l’entreprise évolue.

« Il faut suivre notre clientèle, explique Jean Gattuso, président et chef de la direction d’Industries Lassonde. Jusqu’à la fin des années 1980, Industries Lassonde faisait surtout affaire au Québec, où se trouvaient ses principaux clients. Il s’agissait par exemple de Metro, Provigo ou Steinberg. Au cours des années 1990, Lassonde a commencé à se positionner sur d’autres marchés, notamment en Ontario, en raison de la consolidation dans le marché de l’alimentation. C’était l’époque de la disparition de Steinberg et du rachat de Provigo par Loblaw’s. »

Avec l’arrivée de grands acteurs comme Costco et Walmart, il était important pour Industries Lassonde de se concevoir de plus en plus comme un acteur nord-américain. Déjà, en 2011, l’entreprise de Rougemont faisait une première acquisition aux États-Unis en déboursant 390 millions de dollars américains pour obtenir Clement Pappas and Company, le deuxième producteur en importance de jus et boissons de fruits de marque privée prêts à boire aux États-Unis. « Cette acquisition nous a permis de nous faire la main aux États-Unis et d’apprendre à mieux comprendre ce marché, explique Jean Gattuso. Toutefois, il s’agissait d’une marque maison. Nous souhaitions mettre la main sur une marque nationale, ce que représente Apple & Eve. »

Des entreprises complémentaires

Acquise au coût de 150 M$ US, Apple & Eve a un positionnement semblable à celui d’Industries Lassonde sur le marché, avec des produits santé et des jus 100 % pur. L’entreprise de Port Washington, dans l’État de New York, ne vend que des jus, et non des boissons aux fruits. Avec des ventes annualisées totales nettes de 190 M$ US et un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissements (BAIIA) ajusté sur 12 mois de 15,2 M$ US, l’entreprise se veut le plus important producteur à capital fermé de jus de marque nationale au pays de l’oncle Sam. Et selon les dires de Jean Gattuso, l’ADN de l’équipe correspondait bien avec celui de Lassonde, ce qui laissait entrevoir une intégration relativement simple.

Les négociations entamées en février 2014 ont été facilitées par le fait que les deux entreprises se connaissaient déjà. En effet, Apple & Eve n’a pas d’usine. L’entreprise achetait ses matières premières des usines de Clement Pappas, et était donc devenue une cliente d’Industries Lassonde. Cette relation avait offert des occasions de développement intéressantes bien avant la fusion. Apple & Eve a notamment lancé un jus bio, offert dans le contenant Prisma fabriqué au Québec et utilisé par Industries Lassonde pour ses jus Oasis.

Pour sa part, Jean Gattuso connaissait depuis plus de 20 ans Gordon Crane, le fondateur et pdg d’Apple & Eve, ce qui a aussi contribué à la tournure positive des discussions.

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