Une bonne note pour le gouvernement

Publié le 01/07/2009 à 00:00

Une bonne note pour le gouvernement

Publié le 01/07/2009 à 00:00

Le 12 juin dernier, la Commission parlementaire chargée d'évaluer le projet de loi 48 a décidé de ne pas l'approuver. C'est une décision importante que je salue. Certes, ce projet visait à doter l'Assemblée nationale d'un code d'éthique et de déontologie à l'usage des élus, ainsi qu'à créer le poste de commissaire à l'éthique. Mais il était incomplet. Le gouvernement a donc préféré repenser son approche. Il a compris que ce projet de loi ne lui aurait permis en rien de se démarquer des autres gouvernements qui, en matière d'éthique, se contentent de surveiller et de punir.

Il faut saluer la perspicacité du gouvernement du Québec qui a choisi de " bien faire " plutôt que de simplement " bien paraître ". Ni le code d'éthique ni le poste de commissaire à l'éthique ne suffiront à eux seuls à régler le problème de l'éthique une fois pour toutes... Voici pourquoi.

Premièrement, il ne suffit pas d'édicter des règles ou un code pour que l'éthique apparaisse comme par magie. Force est de constater qu'il y a déjà une multitude de directives et de lois qui régissent les actions de nos élus ; pourtant, rien n'a empêché Frank Zampino d'aller passer ses vacances sur le yacht de Tony Accurso. " De telles vacances n'étaient pas interdites ", a répliqué monsieur Zampino, prétextant que " si ce n'est pas interdit, ce doit être permis ". C'est une pauvre excuse qui ne tient pas la route et qui illustre précisément la faiblesse de la notion d'interdiction. Selon cette logique, il faudrait préparer une liste exhaustive de tout ce qui n'est pas permis, en prenant bien soin de la mettre à jour chaque semaine afin de pallier les nouveaux cas de figure.

Deuxièmement, la réglementation ne peut assurer qu'un " plancher éthique ". " Ne pas mal faire " est très différent de " bien faire "... Pour se démarquer en matière d'éthique, il faut quitter le terrain des bonnes intentions pour migrer vers celui de l'action, qui rend le changement possible. L'éthique doit être comprise comme une composante essentielle de la culture d'une société, d'une organisation ou d'un gouvernement. Ainsi, pour " bien faire ", il faut vouloir plus que " bien paraître ", et en cette matière, l'approche inspirante a toujours été plus populaire que l'ap-proche d'interdiction.

Enfin, je crois que la plupart des dirigeants sont persuadés qu'une organisation éthique est plus rentable qu'une organisation non éthique. Cependant, il est désolant d'observer que le réflexe habituel des dirigeants est d'instaurer un mode de gestion éthique, soit celui du " surveiller et punir ". Pourtant, j'ai pu remarquer à maintes occasions que pour instaurer un climat éthique, l'inspiration, l'exemplarité et le leadership valaient mieux que la mise en place d'un climat de crainte. D'ail-leurs, même s'il ne s'agit que d'un effet secondaire, il est bon de souligner que dans un mode de gestion éthique, le climat de travail se trouve amélioré d'autant.

En choisissant de revoir le contenu du projet de loi 48, le gouvernement du Québec a réagi de manière inattendue. Il démontre, à mon avis, une volonté réelle de se démarquer en matière d'éthique. Et c'est tant mieux. De nombreux pays de l'OCDE suivent ce débat. Nous ne pouvons que souhaiter que l'engagement du Québec inspire d'autres États, ainsi que des entreprises, à bien faire plutôt qu'à bien paraître. Nous attendons la suite avec intérêt.

René Villemure est éthicien. Il est aussi le fondateur de l'Institut québécois d'éthique appliquée. Il conseille les dirigeants des grandes sociétés publiques et privées en matière de gestion éthique et de gouvernance éthique.

rene.villemure@ethique.net

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