Un royaume qui veut renouveler sa gloire


Édition du 03 Juin 2017

Un royaume qui veut renouveler sa gloire


Édition du 03 Juin 2017

Le faible prix des maisons est un des atouts sur lesquels peut compter le Saguenay–Lac-Saint-Jean.

Saguenay-Lac-Saint-Jean
Le Saguenay-Lac-Saint-Jean est l'une des régions les plus richement dotées du Québec, avec des ressources naturelles abondantes, une forte cohésion sociale et des institutions de premier plan. Mais cette région se cherche. Jadis prospère, elle doit aujourd'hui renouveler son économie.

Les grandes entreprises ont longtemps fait la force du Saguenay-Lac-Saint-Jean, mais depuis une vingtaine d'années, elles ont vu leur taille diminuer, quand elles ne sont pas carrément parties. Au moins, Rio Tinto, alias Alcan, demeure le moteur industriel de la région même si elle domine moins qu'avant.

Il faut donc trouver un second souffle.

«Nous avons le sentiment qu'il est urgent d'agir», reconnaît Éric Dufour, vice-président de RCGT pour la région ainsi que pour Chibougamau et la Côte-Nord. Il a aussi présidé pendant quatre ans la Chambre de commerce de Saguenay, dont il a complété la fusion lors de la naissance de la nouvelle ville de Saguenay, qui englobait les municipalités voisines. Il martèle haut et fort le même point : il est essentiel de former une nouvelle génération d'entrepreneurs.

«Les gens d'ici ont été élevés autour de la table de la cuisine en accueillant le papa qui arrivait d'une grande industrie, et ils se disaient qu'ils allaient tout naturellement suivre ses traces, poursuit-il. Mais les temps ont changé. Aujourd'hui, le déficit de relève entrepreneuriale est important, et pire, nos grands entrepreneurs locaux n'ont pas toujours de plan de relève.»

Heureusement, il y a des exceptions. Éloïse Harvey préside aujourd'hui Mecfor, un fabricant d'équipements pour l'industrie lourde qui gère deux usines à Saguenay. Elle est la fille de Jeannot Harvey, une légende régionale qui a fondé l'important groupe Ceger, et elle a été vice-présidente de la Jeune Chambre de commerce de Saguenay. Elle est toujours active sur bien des tribunes pour signaler que «le statu quo n'est plus une option».

«Il ne s'agit pas de dénigrer nos acquis, dit-elle, mais bien de bâtir sur ceux-ci et d'élargir notre base en misant constamment sur l'innovation, ce qui offrirait un avenir plus séduisant aux jeunes, à qui il faut montrer des histoires à succès pour les convaincre de travailler ici... tout en regardant vers l'international», dit-elle avec conviction.

C'est vrai que la région est à la croisée des chemins. Sa population décline. Un indicateur qui ne trompe pas : le taux de vacance des logements s'établit à 7,7 %. C'est le plus élevé des régions métropolitaines de recensement au Canada, selon la SCHL.

«Que voulez-vous, les régions qui ont été stimulées par l'industrie lourde et des facteurs exogènes ont partout des déficits entrepreneuriaux», dit Roger Boivin, consultant en développement économique, président de la firme GPS et autrefois directeur du CLD de Saguenay. Il demeure un des analystes de pointe du contexte de sa grande région.

«Imaginez : une région née sous la hache est en train de perdre son industrie de transformation du bois !» lance-t-il. Entre 1995 et 2015, trois papeteries ont fermé leurs portes. Les usines de sciage ont mieux résisté, notamment au Lac-Saint-Jean, mais le conflit sur le bois d'oeuvre inquiète. N'empêche que, d'après M. Boivin, l'économie du Lac, plus diversifiée, a jusqu'ici mieux résisté au choc du changement.

«L'objectif maintenant est de rééquilibrer notre économie avec de nouveaux entrepreneurs et de nouveaux investissements, qui seront bien accueillis. Les gens d'ici ont grandi dans une tradition industrielle. L'acceptabilité sociale est positive. Le prix des maisons n'est pas élevé. Il y a de grands projets dans l'air. Tant mieux s'ils se réalisent !» dit-il.

Et des projets, il y en a. Par exemple, celui d'Arianne Phosphate, au lac à Paul, à 200 km au nord de Saguenay, avance bien. Cependant, il faudra y investir au moins un milliard de dollars... Reste que le secteur minier offre de belles promesses, ce qui encourage Éric Dufour.

«Il faudrait enlever le stress sur les créneaux historiques de la forêt et de l'aluminium, déclare-t-il, et favoriser l'éclosion d'une culture minière, d'une véritable grappe, en plus des autres secteurs porteurs.»

Ils existent. Le tourisme d'aventure se porte bien. L'agrotourisme est en pleine expansion, soutenu par une vigoureuse industrie agroalimentaire. De jeunes entrepreneurs technos se font valoir. Le milieu de vie est attachant.

«Être entrepreneur, ça veut dire croire, conclut M. Dufour. Si nous croyons à l'avenir de notre région, au-delà de nos différences, nous allons réussir.»

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