Trois solutions simples pour réduire ses coûts d'approvisionnement

Publié le 28/11/2009 à 00:00, mis à jour le 04/10/2010 à 10:57

Trois solutions simples pour réduire ses coûts d'approvisionnement

Publié le 28/11/2009 à 00:00, mis à jour le 04/10/2010 à 10:57

Par Carole Le Hirez

Quand il s'agit d'approvisionnement, nul besoin de se rendre à l'autre bout du monde pour trouver la solution qui nous fera réaliser des économies : la plupart du temps, elle se trouve sous notre nez.

" La première des choses consiste à évaluer ce qu'on peut faire mieux avec ce qu'on a déjà. Des gains majeurs peuvent être obtenus avec des investissements minimes ", assure Mike Mc Rae, ingénieur spécialisé en gestion de la chaîne d'approvisionnement chez Kom International.

Cette firme a réalisé en 2008 un mandat pour une importante entreprise d'alimentation canadienne. Celle-ci avait accumulé l'équivalent de six à huit semaines de stocks de plateaux en styromousse utilisés pour l'emballage des aliments. En réduisant de moitié les stocks, l'entreprise a pu économiser beaucoup d'espace d'entreposage. Cette décision lui a permis de reporter à plus tard un projet d'expansion de ses installations et lui a ainsi permis de réaliser d'importantes économies.

1. Éliminer les manipulations inutiles

L'économie d'espace est une des mesures simples et efficaces à mettre en place, mais il est également possible de réaliser des économies significatives en éliminant des manipulations inutiles.

Placer les cartons de shampoing ouverts sur les tablettes de son entrepôt plutôt que sortir chaque bouteille de la boîte a permis à un distributeur de produits capillaires d'épargner environ 50 000 $ par an en frais de manutention. " On peut réaliser des économies de l'ordre de 20 à 30 % en réorganisant les tâches des employés ou en modifiant le type d'équipement qu'ils utilisent ", soutient Mike McRae.

Une autre approche consiste à regrouper les activités de production par chaîne de valeur. " La majorité des mesures de réduction de coûts sont établies selon un mode fonctionnel. Or, si on traite les opérations en silo, on n'obtiendra pas les effets escomptés ", souligne Daniel Cyr, consultant chez Promaintech Novaxa (maintenant Fujitsu Canada).

Une importante entreprise manufacturière québécoise a appliqué ce principe en déterminant quelles étaient les pièces qui nécessitaient les mêmes technologies de fabrication. Elle a ensuite rapproché physiquement les machines et les employés qui travaillaient sur la même catégorie de pièces. Cela lui a permis d'éliminer le gaspillage et de rendre les processus plus efficaces.

2. Donner plus d'autonomie aux employés

L'optimisation de la chaîne d'approvisionnement ne se borne pas à une affaire d'étagères et de boulons. Le facteur humain est aussi essentiel. Un style de gestion qui favorise l'autonomie des employés permet d'éliminer bien des pertes de temps.

Verbom, une PME de Valcourt spécialisée dans la fabrication de matrices pour l'industrie automobile, a réalisé un gain d'efficacité de 60 % en 18 mois, en déléguant certains choix de décision sur le mode de fabrication des produits aux équipes de production. Les délais lors de la prise de commande ont ainsi été réduits.

Une décision aussi simple que changer un clou pour une vis dans la fabrication d'une pièce peut entraîner des économies. Repenser le design d'une pièce, opter pour un matériau moins coûteux ou modifier une étape de fabrication permet d'économiser sans obliger le fournisseur à réduire sa marge bénéficiaire, souligne Daniel Cyr.

3. S'approvisionner à l'international

L'augmentation des coûts de transport pousse certaines entreprises à revoir leur politique d'achat auprès des pays asiatiques.

Samir Naoum, conseiller au Centre des affaires internationales de Laval Technopole, recommande d'éviter de cibler un aspect particulier du prix, disant qu'il faut plutôt évaluer toutes les composantes de celui-ci (coût de fabrication, matériaux, transport, etc.) avant de prendre une décision.

Un fabricant d'appareils ménagers qui produisait certains modèles et composantes de ses appareils en Asie voyait le prix du fournisseur majoré de 25 % une fois ajoutés les coûts de transit et autres frais connexes - contrôle de la qualité, gestion logistique, transport et les douanes. En tenant compte de l'ensemble des coûts, l'entreprise a pu déterminer que ce modèle demeurait quand même intéressant par rapport à une fabrication entièrement locale.

La fluctuation des prix peut créer des occasions d'affaires intéressantes. " L'entreprise doit être vigilante afin de s'assurer auprès de ses fournisseurs qu'elle bénéficie des réductions de coûts aussi vite que les augmentations qui lui sont imposées ", dit Samir Naoum.

La mise en place des mesures de réduction des coûts ne doit surtout pas être faite dans la précipitation. Repenser la structure de la chaîne d'approvisionnement devrait être un processus continu, et ne doit pas dépendre des soubresauts de l'économie, selon Jean Nollet, titulaire de la Chaire de gestion en approvisionnement à HEC Montréal.

" En période d'incertitude éco-nomique, lorsque tout bouge rapidement, les entreprises ont tendance à opter pour des solutions à court terme et à adopter les économies les plus faciles à réaliser, indique M. Nollet. Il faudrait plutôt se pencher sur le cycle de vie du produit, déterminer la phase du cycle qui présente le meilleur potentiel, et la développer. "

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