Trois questions à: Andy Nulman, ambassadeur de la campagne Prospérité Québec du Conseil du patronat du Québec


Édition du 02 Mai 2015

Trois questions à: Andy Nulman, ambassadeur de la campagne Prospérité Québec du Conseil du patronat du Québec


Édition du 02 Mai 2015

Par Matthieu Charest

Andy Nulman, connu pour Just For Laughs, provocateur d’intérêt pour le 375e anniversaire de Montréal et ambassadeur de la campagne Prospérité Québec du Conseil du patronat du Québec.

Les Affaires – M. Nulman, sommes-nous en retard au Québec pour ce qui est de l’entrepreneuriat ?

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Andy Nulman – En retard ? Non. S’il y a un problème, c’est celui de notre positionnement dans le marché mondial. « Le Québec inc., c’est spécial, nous sommes vraiment différents », mais dans le fond, nous ne sommes pas différents ! Nous ne sommes qu’un autre acteur sur la planète ! Il y a des Mumbai inc., des n’importe quoi « inc. ». De bonnes idées et de l’argent, il y en a partout.

On doit commencer à penser comme un acteur mondial. Nous ne sommes pas spéciaux au Québec. C’est de la folie de penser ça. Bien sûr, c’est parfait, c’est OK d’avoir une identité propre, mais le monde entier se fiche éperdument du Québec, il ne s’intéresse qu’aux idées. La seule façon de nous développer, d’assurer notre avenir, c’est d’avoir un succès mondial.

L.A. – Qu’est-ce que ça nous prend au Québec ? Quelles sont les solutions pour avancer ?

A.N. – Il faut débattre, il faut parler d’entrepreneuriat. On a tendance à ne pas célébrer nos entrepreneurs, leurs succès. Les Boyko, les Taillefer, il faut leur lancer des fleurs ! Si on les célébrait un peu plus, peut-être que PKP ne serait pas en politique. (Rires.)

De plus, il ne faut pas être gêné. Gêné de notre accent en anglais. J’ai rencontré un jeune entrepreneur à la Maison Notman qui était gêné d’aller présenter son projet à New York à cause de son accent. Je lui ai dit : « Look at me, à New York, ils s’en foutent de ton accent. Que tu sois Ukrainien, Russe, peu importe. Quand Guy Laliberté ou Desmarais sont allés présenter leurs idées aux États-Unis, penses-tu que les Américains n’auraient pas acheté leur concept, leurs idées, à cause de leur accent... ? »

Et peu importe ce qu’on présente, c’est toujours un job de vente. Soyez intéressant, soyez un aimant à intérêt. Si je vois deux personnes côte à côte, moi, je veux parler à celle qui dégage quelque chose de spécial.

L.A. – Que diriez-vous à un jeune Québécois qui aurait le goût de se lancer en affaires ?

A.N. – Trois choses. C’est facile de dire « n’ayez pas peur de l’échec », mais mes deux fils sont des entrepreneurs et je leur ai dit mettez-vous dans la game. Si tu n’es pas dans le jeu, si tu n’essaies pas, rien ne va jamais t’arriver.

Et les idées. Lorsque les gens disent « wow, ton idée est incroyable », on devrait avoir peur. S’ils ne comprennent pas, qu’ils te disent que ça ne va jamais marcher, là tu tiens quelque chose. Les gens ne comprennent pas l’avenir. Un entrepreneur, même s’il échoue parfois, prend des risques pour les autres.

Puis, il faut travailler. Oui, ça prend de la chance. Mais j’ai remarqué que plus tu travailles, plus tu deviens chanceux…

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