Pour en finir avec les stéréotypes


Édition du 20 Septembre 2014

Pour en finir avec les stéréotypes


Édition du 20 Septembre 2014

Par Premium

[Illustration: Pascal Blanchet]

Que savons-nous, ou plutôt que croyons-nous savoir, sur les entrepreneures ?

Par Nanette Byrnes, Capital Ideas

Pendant des décennies, les « madames Avon » ont incarné pour beaucoup l’entrepreneuriat au féminin. Sur son site Web, Avon décrit cet amalgame d’anciennes représentantes, qui gagnaient leur vie en vendant les produits de beauté de l’entreprise, comme « l’une des images les plus durables et les plus emblématiques de l’entrepreneuriat au féminin ».

Ce symbole illustre bien le portrait que les chercheurs font des entrepreneures. Selon certaines études, elles travaillent moins et gagnent moins que leurs homologues masculins. D’autres indiquent que les femmes sont moins efficaces que les hommes en matière de réseautage, qu’elles dépendent trop de leurs amis et parents, et pas assez d’un réseau de contacts étendu.

Lorsqu’on se représente une entrepreneure, on l’imagine dirigeant une petite affaire, dans un secteur d’activité intéressant essentiellement une clientèle féminine, comme celui des cosmétiques ou des services à l’enfance. Elle en est arrivée là après s’être heurtée à un « plafond de verre », à moins qu’elle ne se soit établie à son compte pour tenter de trouver un équilibre entre obligations familiales et responsabilités professionnelles.

Mais pour Jennifer Merluzzi, professeure à la Tulane University et titulaire d’un doctorat de la Chicago Booth School of Business, ces considérations sont souvent inexactes. Selon elle, les études sont limitées dans leur démarche et aboutissent soit à une définition universelle et peu nuancée des entrepreneures, soit à des conclusions fondées uniquement sur une comparaison avec leurs homologues masculins.

Les résultats de ses recherches sur les entrepreneures, qu’elle fait en collaboration avec Ronald S. Burt, titulaire de la chaire Hobart W. Williams de sociologie et de stratégie, contredisent ces positions traditionnelles. À l’aide d’un échantillon de données exclusives, les deux chercheurs font un portrait plus fouillé, non seulement des entrepreneures, mais également d’un échantillonnage de femmes dont le parcours de carrière est régulièrement interrompu.

Une enquête ressortie des tiroirs

Jennifer Merluzzi et Ronald Burt utilisent des données qui permettent une perspective suffisamment large, mais aussi détaillée, des choix de carrière des femmes actives. La source de ces données est une enquête menée par Ronald Burt en 1998 auprès des anciennes étudiantes de la Chicago Booth School of Business, à l’occasion du centième anniversaire de l’école. Il a envoyé un questionnaire de 31 pages à toutes les anciennes élèves encore en vie qui ont obtenu un MBA depuis 1937. Répondre à des questions sur divers sujets – situation familiale ; emploi actuel ; réseau de contacts, valeurs et opinions relatifs au travail ; obstacles à surmonter pour les femmes dans le monde des affaires –, prenait jusqu’à deux heures. Environ une femme sur cinq (814 au total) a rempli le questionnaire d’enquête et l’a renvoyé.

Selon Jennifer Merluzzi, ces données sont uniques, car elles concernent des entrepreneures et de nombreuses autres diplômées qui ont choisi des voies différentes. Les chercheurs peuvent ainsi comparer les femmes de carrière entre elles, et non seulement aux hommes. Cela leur permet aussi de comparer les entrepreneures aux femmes qui exercent une activité rémunérée et à celles qui choisissent de quitter un emploi salarié.

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