Pierre Côté - Un pionnier au jugement exceptionnel

Publié le 13/02/2010 à 00:00, mis à jour le 07/10/2013 à 14:25

Pierre Côté - Un pionnier au jugement exceptionnel

Publié le 13/02/2010 à 00:00, mis à jour le 07/10/2013 à 14:25

Il a été un des premiers Québécois à devenir administrateur professionnel. Et il a connu une longévité remarquable au sein de certains des conseils d'administration les plus importants du Québec inc., comme ceux de Bombardier, de CAE et de la Banque de Montréal.

Pierre Côté, l'Administrateur émérite 2009, se souvient bien de l'époque où il participait à plus d'une dizaine de conseils d'administration à la fois. " Les décisions que nous avions à prendre n'étaient pas toujours faciles. C'est normal, les enjeux débattus par les conseils sont tellement importants. Mais cela a été fascinant ! " souligne M. Côté, aujourd'hui âgé de 83 ans.

Le jury du Concours Korn/Ferry - Commerce a souligné la qualité exceptionnelle de son jugement. " C'est un homme d'une grande sagesse. Il sait tenir ses positions, mais il le fait sans animosité ", affirme Yvan Allaire, membre du jury, et président du conseil de l'Institut sur la gouvernance des organisations privées et publiques.

Son expérience en a fait un des administrateurs les plus recherchés du Québec. M. Côté a siégé pendant 25 ans au conseil de la Banque de Montréal, 24 ans à celui de CAE, et 21 ans à celui de Bombardier, de 1976 à 1997. " C'est à regret que le conseil de Bombardier l'a laissé partir à 70 ans, en raison de la limite d'âge obligatoire ", se rappelle M. Allaire, qui a également été vice-président exécutif de Bombardier, de 1996 à 2001.

Des préoccupations toujours actuelles

Quelles étaient les préoccupations de ces conseils pendant ces décennies ? Les mêmes qu'aujourd'hui, en quelque sorte, répond M. Côté. " Vérifier les marges opérationnelles et la rentabilité de l'entreprise; maintenir le cours de l'action; évaluer les risques ", énumère-t-il. " Quand les directions d'entreprises nous présentaient des projets d'expansion, nous devions nous assurer que les chiffres étaient réalistes, que ces projets avaient de bonnes chances d'être une réussite. Parce que si cela ne fonctionne pas, n'espérez pas de la sympathie de la part des actionnaires, vous n'en aurez pas ! " dit l'ancien homme d'affaires.

Originaire de Québec, M. Côté a commencé sa carrière dans l'entreprise familiale, la Laiterie Laval, fondée au début du siècle dernier. Il en a été directeur de 1962 à 1972, puis président jusqu'en 1978. Sous sa gouverne, la société a connu une croissance importante, gagnant une position dominante à Québec et dans tout l'est de la province. Il la vend ensuite à la coopérative Natrel.

Pendant cette période, M. Côté a été président du conseil canadien de l'industrie laitière, un poste qui n'avait jamais été occupé par un francophone. " Cela a été une expérience formatrice pour moi. Cela m'a donné une ouverture sur le reste du Canada. Dans le cadre de cette fonction, je suis allé à deux ou trois reprises dans chaque province, pour rencontrer les producteurs membres ", souligne M. Côté.

Comme il disposait de davantage de temps à la suite de la vente de son entreprise, plusieurs conseils l'ont invité à joindre leurs rangs. Un des premiers conseils d'importance auquel M. Côté a siégé est celui de la Mutuelle Vie du Canada, une compagnie d'assurance ontarienne aujourd'hui intégrée à la Financière Sun Life. Il a aussi été président du Conseil du patronat du Québec pendant cinq ans.

La liste des conseils dont M. Côté a fait partie est longue. On retrouve, entre autres, Canadian Tire, Consolidated-Bathurst et Cadillac Fairview. " Il était extrêmement sollicité. C'est un des premiers Québécois à avoir siégé à des conseils à l'extérieur de Montréal. Son nom apparaissait souvent, et il était très respecté", se remémore Germaine Gibara, membre du jury et administratrice de sociétés.

Dans deux organisations, M. Côté a occupé le poste exigeant de président du conseil d'administration. Cela a été le cas pour Celanese Canada, filiale d'une société américaine du secteur pétrochimique. " La société était en difficulté au départ, mais nous avons été chercher les bons gestionnaires, et elle est redevenue rentable par la suite ", relate-t-il.

M. Côté a aussi été président du conseil de la Corporation de développement du Canada (CDC), une organisation créée en 1971 par le gouvernement libéral de Pierre Elliot Trudeau. L'objectif de cette société était d'offrir aux épargnants davantage de possibilités d'investissements dans des entreprises canadiennes. À l'époque, la propriété étrangère, et en particulier américaine, de nombreuses sociétés était un grand sujet de préoccupation. La société, dissoute en 1986, a investi dans de nombreuses entreprises privées dirigées et contrôlées par des Canadiens.

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