PCP Canada, envers et malgré Trump


Édition du 03 Juin 2017

PCP Canada, envers et malgré Trump


Édition du 03 Juin 2017

PCP offre à ses clients des produits d’aluminium transformés.

Les grands exportateurs
En complément de chaque Focus régional, découvrez le portrait d'une entreprise locale dont le chiffre d'affaires repose principalement sur l'exportation.

Comme timing, ce n'était pas idéal, mais on ne pouvait pas le savoir : le matin où je suis allé rencontrer les gens de PCP Canada, Donald Trump venait d'y aller d'une nouvelle sortie, cette fois pour s'en prendre aux importations d'aluminium aux États-Unis. Or, PCP offre à ses clients des produits d'aluminium transformés. Disons que l'atmosphère était un peu morose...

La deuxième transformation, on en rêve continuellement au Québec, où l'on veut l'encourager avec davantage de valeur ajoutée, ce que fait PCP. Toutefois, quand 90 % de votre production est destinée aux États-Unis et que le président vient de vous ajouter à la liste de ses thèmes protectionnistes, c'est fort embêtant.

Reste que, chez PCP, on livre des produits à des consommateurs ciblés qui profitent de ses technologies de pointe, ce qui peut contribuer à barder l'entreprise contre d'éventuelles représailles douanières.

Comme terre de ressources, la région est au centre de cet enjeu considérable, alors qu'on souhaite depuis longtemps que la production primaire d'aluminium débouche sur toute une chaîne de transformation. Autrement dit, on veut aller au-delà de Rio Tinto (alias Alcan) pour générer de nombreux nouveaux métiers et produits liés à l'industrie.

C'est ce à quoi travaille l'entreprise avec sa cinquantaine d'employés. Si on peut lui en donner la chance.

Essentiellement, PCP a mis au point sa propre technologie pour découper des lingots d'aluminium par laser et ainsi produire des plaques de différentes dimensions destinées, par exemple, à l'industrie automobile.

Deux mots d'ordre : précision et rapidité.

«Nous pouvons livrer les pièces sur mesure qu'on nous commande en 7 jours, alors qu'on parle de 14 semaines pour nos compétiteurs !» explique Simon Holsgrove, directeur des ventes et du marketing chez PCP Canada.

L'entreprise ne vend pas directement aux fabricants : elle fait affaire avec des intermédiaires qui passent les commandes liées aux demandes de ses clients. Des distributeurs importants comme Arrow Steel, «une sorte de supermarché de produits métalliques qui offre à peu près tout», ajoute M. Holsgrove.

En principe, l'avenir s'annonce prometteur pour une entreprise comme PCP Canada. Le marché de l'aluminium est en effervescence et les prix se stabilisent. «On pourrait toutefois se retrouver en crise existentielle si la situation dégénérait comme pour le bois d'oeuvre, aux États-Unis, avec des droits de 20 %», dit-il.

De là l'importance de regarder plus loin, à commencer par l'Europe, qui impose actuellement des taxes de 8 à 10 %. Simon Holsgrove souligne que «si les Européens arrivent ici avec leurs fromages, pourquoi ne pourrions-nous pas, nous, leur vendre davantage de produits d'aluminium ?» Pour l'instant, les ventes là-bas demeurent ponctuelles.

On regarde aussi du côté du Mexique, du Brésil, même de l'Afrique du Sud, des marchés moins naturels, mais où des ouvertures se dessinent maintenant que des concurrents se sont retirés. Pour accélérer les choses, on a entrepris de participer à des missions économiques sur place, avec l'aide notamment des ambassades canadiennes, mais aussi de sociétés locales comme Serdex International, qui a contribué à un plan de développement pour ces nouveaux défis.

Reste que PCP peut toujours s'appuyer sur un atout qui l'aide à se démarquer par rapport à la compétition : sa capacité d'offrir des formes inhabituelles dans des délais très courts, par des protégés brevetés, même pour des pièces uniques, ce que lui permet sa technologie.

En attendant la suite des événements, on se croise les doigts et la production continue, à tel point qu'il faut sans cesse embaucher, ce qui n'est pas facile compte tenu des compétences pointues requises pour ce genre de travail. Il sera toujours temps, si c'est nécessaire, de faire face aux sautes d'humeur de Donald Trump...

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