Dix Québécoises parmi les cent Canadiennes les plus influentes

Offert par Les Affaires

Publié le 26/11/2016 à 00:00

Dix Québécoises parmi les cent Canadiennes les plus influentes

Offert par Les Affaires

Publié le 26/11/2016 à 00:00

Par Diane Bérard

Christiane Germain, cofondatrice, Groupe Germain Hôtels

Le Women's Executive Network (WXN), qui se consacre à l'avancement et à la reconnaissance des femmes occupant des postes de gestionnaires, de directrices, de professionnelles et d'administratrices, vient de dévoiler sa liste 2016 des 100 Canadiennes les plus influentes. Du nombre, on retrouve 9 Québécoises, une diminution par rapport à l'an dernier, où une douzaine d'entre elles faisaient partie de la prestigieuse liste. Elles ont été honorées lors d'un gala à Toronto, le 24 novembre.

Le nom le dit : cette liste est fondée sur l'influence. L'influence c'est le pouvoir, social ou politique, que possède un individu ou un groupe, qui lui permet d'agir sur le cours des événements ou des décisions. Les gens influents sont des gens qu'on consulte naturellement. Mais aussi des gens qui savent consulter.

Tout comme le célèbre palmarès du magazine Time, celui de WXN est divisé en catégories, afin de rendre justice à chaque type de réalisation. L'influence d'une leader de la relève ne se manifeste pas de la même manière que celle d'une pdg. L'entrepreneure et l'administratrice ne font pas face aux mêmes défis. Et diriger une entreprise inscrite en Bourse ne fait pas appel aux mêmes habiletés que mener une organisation du secteur public.

Les 9 catégories du palmarès

  • Arts et communications
  • Avancement des femmes
  • Administratrices
  • Dirigeantes
  • Entrepreneures
  • Futures Leaders
  • Professionnelles
  • Leaders du secteur public
  • Pionnières et créatrices de tendances

En parcourant la liste des critères de sélection élaborée par WXN, on note toutefois une constante, l'engagement envers la communauté. Ce critère se retrouve dans les neuf catégories. L'influence de toutes les candidates retenues doit dépasser les murs de leur entreprise. Elles doivent démontrer qu'elles changent le cours des choses dans la communauté. Leur talent, leur pouvoir, leur sens politique doivent servir à faire progresser leur organisation, bien sûr. Mais ils doivent aussi être canalisés vers le bien commun.

On trouve des Québécoises dans sept des neuf catégories. Elles sont absentes des catégories arts/communications et championnes (avancement des femmes). Voici les heureuses élues:

CATÉGORIE ENTREPRENEURES

Christiane Germain, cofondatrice, Groupe Germain Hôtels


«Il faut savoir poser des actes de foi», dit Christiane Germain. Tout son parcours incarne bien cette devise. Née dans une famille d'entrepreneurs, elle s'initie d'abord au monde de la restauration, puis à celui de l'hôtellerie. Deux secteurs où il faut constamment reconquérir des clients en quête perpétuelle de nouveauté. À la fin des années 1980, Christiane et son frère Jean-Yves Germain fondent leur premier hôtel-boutique. À la fin des années 2000, ils lancent la chaîne Alt, «le chic sans artifice». Ils déploient également leurs rêves à l'extérieur du Québec. Leur vision : 20 hôtels canadiens pour 2020. Invitée régulièrement à partager son cheminement avec un public d'affaires, Mme Germain a poussé la confidence un cran plus loin cette année. Elle fait partie des personnalités qui se sont confiées à Arnaud Granata pour le livre Le pouvoir de l'échec. Sa contribution à la culture et à la relève entrepreneuriale québécoise sera de présenter les deux côtés de la médaille. «On ne peut pas espérer réussir sans persévérance», rappelle-t-elle.

CATÉGORIE DIRIGEANTES

Manon Brouillette, présidente et pdg, Vidéotron


Depuis qu'elle a pris la tête de Vidéotron, en 2014, Manon Brouillette collectionne les honneurs. C'est la deuxième fois qu'elle apparaît dans la liste de 100 Canadiennes les plus influentes. Les autres distinctions qu'elle a méritées récompensent aussi bien son sens du marketing, de la stratégie et du leadership que la croissance qu'elle a su insuffler à l'entreprise. On vante son pragmatisme. Sa capacité de traduire des idées et des objectifs en projets. Et puis, elle aurait une propension naturelle à lever la main. Accepter de nouvelles responsabilités, ou plutôt demander de nouvelles responsabilités, lui vient naturellement. Elle siège d'ailleurs à trois conseils québécois - l'École de technologie supérieure, le Quartier de l'innovation et la Fondation du CHU Sainte-Justine - et à un conseil européen - Numéricable SFR. Son plan de match pour traverser les zones de turbulence de son industrie ? Collaborer, car aucune organisation ne trouvera les réponses seule.

Cette année, les deux Québécoises de la catégorie dirigeantes proviennent du même secteur, celui des télécommunications. Un secteur en profonde mutation qui impose une pression énorme à ses dirigeants.

Louise St-Pierre, ex-présidente et pdg, Cogeco


Juste avant de tirer sa révérence, celle qui dirige Cogeco depuis 2013 - elle y est entrée en 1999 comme directrice des TI - se glisse une seconde fois parmi les 100 Canadiennes les plus influentes. Une influence qu'elle a mise, entre autres, au service de l'avancement des femmes. La moitié des vice-présidents de Cogeco sont des femmes. Celles-ci, ainsi que toutes les autres femmes que Louise St-Pierre a croisées dans son parcours, ont entendu à plus d'une reprise sa maxime favorite : «Sortez de votre zone de confort ; essayez, prenez des risques, ayez du plaisir. Et partez en quête de modèles inspirants». Le confort, Louise St-Pierre ne connaît pas. Alors qu'elle a gravi les échelons chez Cogeco, son employeur a dû composer avec une acquisition portugaise qui a mal tourné (Cabovisão), une expansion américaine accélérée et l'arrivée du service de vidéo sur demande qui a bouleversé les habitudes des clients cibles des câblodistributeurs. Il a fallu faire évoluer l'offre de produits et la culture de l'entreprise. Louise St-Pierre est l'incarnation du concept «d'agent de changement».

CATÉGORIE ADMINISTRATRICES

Isabelle Marcoux, présidente du conseil de TC Transcontinental (qui publie Les Affaires)


Elle a vu son père bâtir la première génération d'entreprises québécoises. Aujourd'hui, elle poursuit son oeuvre en y apportant sa vision personnelle. Son rôle, elle a choisi de l'exercer dans les conseils d'administration plutôt que dans les opérations. Maintes fois, elle a pris le micro pour rappeler l'importance du rôle d'administrateur. Et les responsabilités qui s'y rattachent. «Il faut rêver grand, viser haut et travailler fort. Mais il faut savoir faire entendre sa voix avec grâce et intégrité. Et toujours demeurer authentique.» En plus de présider de CA de TC Transcontinental, elle siège à ceux de George Weston, de Rogers Communications, de Power Corporation et de la Fondation de l'Hôpital de Montréal pour enfants. La confiance, dit-elle, n'est pas uniquement une question de discours. «Notre langage corporel nous trahit. Il doit exprimer, lui aussi, la confiance que nous tentons de dégager par nos paroles.»

CATÉGORIE FUTURES LEADERS

Véronique Jacques, officier en génie du combat dans les Forces armées canadiennes


Elle insiste : «Je suis une fille ordinaire qui vient d'un milieu modeste. Mais je crois qu'on peut vaincre les stéréotypes fondés sur le genre, l'origine ethnique, l'âge, etc. Il ne faut jamais remettre nos rêves à plus tard». Véronique Jacques fut donc la seule femme et une des seules francophones à participer à l'opération Soprano, au Soudan du Sud, en 2015 et en 2016. Une mission de maintien de la paix, menée conjointement par les Forces armées canadiennes et les Nations Unies. De son genre, Véronique Jacques a fait une force. «Je crois que les femmes le démontrent davantage que les hommes lorsqu'une situation les touche. Au Soudan, j'ai rencontré des femmes courageuses qui m'ont émue et inspirée.» Elle poursuit : «J'ai aussi assisté à des situations de manque de respect. J'ai appris à les dénoncer. On ne peut pas bâtir une société égalitaire sans respect. Il faut respecter les autres, mais aussi se respecter soi-même. Cela signifie de ne pas abandonner ses idéaux», tel que dit dans une vidéo du Y des femmes.

Amélie T. Gouin, associée chez Bordner, Ladner, Gervais


À l'Université McGill, Amélie T. Gouin était rédactrice en chef adjointe de la Revue de droit de McGill. Depuis l'obtention de son diplôme, en 2012, elle siège au conseil de la Jeune Chambre de commerce de Montréal. Passionnée d'arbitrage commercial international, elle mène des dossiers de recours collectifs, d'immobilier, de droit des actionnaires et de fraude. Ce qu'elle sait déjà malgré son jeune âge : «Il y aura toujours du temps pour vous rendre où vous le souhaitez. Il faut rester calme et avancer, tout simplement». Quant à sa vision de «faire sa place», elle la décrit ainsi : «J'apporte des solutions concrètes et constructives. Et je laisse mes réalisations parler pour moi».

CATÉGORIE LEADER DU SECTEUR PUBLIC

Lise Croteau, v.-p. exécutive et chef de la direction financière, Hydro-Québec


Lorsqu'on lui demande quel serait son emploi de rêve, Lise Croteau répond : «Je n'envie personne. Je souhaite que d'autres femmes occupent des postes d'influence pour contribuer à rendre le monde meilleur». Arrivée chez Hydro-Québec en 1986, elle a été, en 2004, la première femme à occuper le rôle de contrôleur de cette société d'État. Elle a pu laisser sa marque en pilotant l'implantation des nouvelles normes comptables et en participant à leur évolution. De mai à juillet 2015, c'est à elle qu'on a confié l'intérim au poste de pdg à la suite du départ de Thierry Vandal. Après avoir occupé plusieurs postes de direction, quelle est sa définition du pouvoir ? «On évalue notre pouvoir à l'impact de nos réalisations sur la vie des gens autour de nous et sur la société.» Et comment pourrait-on accroître la parité dans son secteur d'activité, ou dans n'importe quel autre ? «Il faut éduquer la haute direction. Et appliquer des politiques qui favorisent positivement l'accès des femmes à des postes de cadres.»

CATÉGORIE PIONNIÈRES ET CRÉATRICES DE TENDANCES

Inez Jabalpurwala, présidente et pdg, Brain Canada


Sous la direction d'Inez Jabalpurwala, Brain Canada a convaincu le gouvernement fédéral d'injecter 100 millions de dollars dans la recherche pour comprendre le cerveau à l'état sain et à l'état malade. Un tour de force que la présidente de Brain Canada a réussi en misant sur la puissance des partenariats. «Je crois profondément au travail d'équipe.» Son organisme pratique la recherche multidisciplinaire, collaborative, à haut risque et à grande retombée. Il allie le monde de la science et celui des affaires, le meilleur du raisonnement scientifique à la rigueur, la discipline et la prise de risque des affaires. «Pour moi, l'influence se manifeste dans la capacité à créer des connexions. La mienne tient à mon talent à développer et à entretenir des partenariats qui reposent sur le respect mutuel et des buts communs.»

Nathalie Tessier, associée audit, responsable des marchés IFRS et de la diversité à Montréal, Deloitte

Elle siège au comité de direction canadien de Deloitte ainsi qu'au comité international de leadership. L'avancement des femmes et la parité, Nathalie Tessier les porte par l'intermédiaire de son rôle de responsable des programmes de diversité. Ce rôle lui a permis de tendre la main à de nombreuses collègues. Pour faire entendre sa voix, et ses idées, Nathalie Tessier a vite appris à distinguer confiance et arrogance. «Démontrez votre préoccupation pour le bien commun et présentez votre argumentaire afin que cela se sente. Aidez votre interlocuteur à voir la situation dans son ensemble, afin qu'il comprenne pourquoi vous pensez ainsi. On vous verra comme une personne positive.»

CATÉGORIE PROFESSIONNELLES 

Sylvie Rodrigue, associée et directrice du bureau de Montréal, Torys


Me Rodrigue s’est bâtie une solide réputation en matière de recours collectifs et autres domaines du droit commercial. En 2014, le Barreau du Québec lui a décerné la distinction Ad.E (Advocatus Emeritus). Son engagement social se traduit, entre autres, par sa participation au conseil consultatif national de l’Armée du Salut. Pour cette avocate émérite, c’est en étant « claire, précise et convaincante. Et en s’appuyant toujours sur un exemple concret » qu’on arrive à prendre sa place.

 

Petite histoire du palmarès des 100 Canadiennes les plus influentes

Le palmarès du WXN existe depuis 2003. C'est en 2009 que le Québec a obtenu sa meilleure cuvée avec 13 Québécoises parmi les 100 Canadiennes les plus influentes. Le réseau WNX, fondé en 1997, compte aujourd'hui 22 000 membres au Canada, en Grande-Bretagne et en Irlande. Grâce au réseautage, au mentorat et au développement personnel et professionnel, WNX relie les femmes pour favoriser leur avancement. Le classement des 100 Canadiennes les plus influentes, lui, a pour but de «mettre en lumière les réalisations de femmes canadiennes afin d'en inspirer d'autres à repousser les frontières et à prendre leur place». Depuis 2003, 939 Canadiennes ont vu leur nom figurer sur cette liste. Chaque année, les lauréates sont honorées dans quatre villes : Toronto, Vancouver, Calgary et Montréal.

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